Ce volume est constitué de la version définitive de Soleil cou coupé et de Corps perdu, réunis sous le titre général de Cadastre, auquel s'ajoute le dernier recueil d'Aimé Césaire, Moi, laminaire...

Cadastre - Suivi de Moi, laminaire...

Voix puissante, textes chargés de sens et de symboles, appel à la révolte des peuples et à la fraternité universelle, la poésie d'Aimé Césaire possède un souffle incomparable. "Je suppose que le monde soit un forêt" - "Mot-Macumba" - "Maillon de la cadène" - "Je bâtirai de ciel" - "Dorsale Bossale" - "Chanson de l'hippocampe".

Chanson de l'hippocampe et autres poèmes

Petit cheval hors du temps enfui

Père de la « négritude », concept qu'il a créé dans les années 1930 avec Senghor, Aimé Césaire est l'une des figures majeures des lettres francophones. Recueils de poésie, pièces de théâtre, essais innombrables, son oeuvre demeure toujours d'une grande actualité.
Dans ces entretiens, Césaire évoque sa jeunesse, son arrivée à Paris, son entrée à l'École normale supérieure, sa rencontre avec Senghor, son engagement politique. À partir de 1945, date de son élection à la mairie de Fort-de-France puis à la députation, il mène une double carrière : homme politique et écrivain. Les questions du colonialisme, de la place des Antillais dans leur propre pays, de la culture africaine sont abordées avec humour et détachement ; c'est la voix d'un homme immense qu'il nous est donné d'entendre, dans sa force et sa modestie.

Nègre je suis, nègre je resterai

Adaptée pour un théâtre nègre, la tempête de shakespeare donne un relief accru aux rapports de prospero et de caliban ; le maître est blanc, l'esclave est noir.
 Quant à ariel l'enchanteur, c'est aussi un esclave, mulâtre. césaire ramasse les cinq actes en trois, démystifie le merveilleux, dégrise l'amour. mais de ce prosaïsme volontaire surgit un nouveau poème : celui qu'une troupe africaine, livrée à ce rituel de révolte, ne peut omettre de créer : le chant de la liberté.

Une tempête

« Que l'on se représente Auschwitz et Dachau, Ravensbrück et Mathausen, mais le tout à l'échelle immense - celle du continent - l'Amérique transformée en « univers concentrationnaire » (...) et les petits bourgeois d'Espagne, d'Angleterre, de France, de Hollande, innocents Himmlers du système, amassant de tout cela le hideux magot, le capital criminel qui fera d'eux des chefs d'industrie, qu'on imagine tout cela et tous les crachats de l'Histoire et toutes les humiliations et tous les sadismes - et qu'on les additionne et qu'on les multiplie - et on comprendra que l'Allemagne nazie n'a fait qu'appliquer - en petit - à l'Europe, ce que l'Europe occidentale a appliqué - pendant des siècles - aux races qui eurent l'audace ou la maladresse de se trouver sur son chemin. L'admirable est que le Nègre ait tenu ; beaucoup mouraient, les autres tenaient.

L'esclavage à l'Isle de France (Île Maurice), de 1715 à 1810

Une saison au congo

Ferrements

Et laissez-moi mourir soudainement, pour naître de nouveau dans la révélation de la beauté ... et la révélation de la beauté est la sagesse des ancêtres.

Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse. La vie n'est pas un spectacle.

La culture est tout. La culture est la façon dont nous nous habillons, la façon dont nous portons nos têtes, la façon dont nous marchons, la façon dont nous lions nos liens - ce n'est pas seulement le fait d'écrire des livres ou de construire des maisons.

Le communisme nous a servi mal à nous faire échanger une confrérie vivante pour ce qui semble avoir les caractéristiques de la plus froide de toutes les abstractions.

Raison, je vous sacrifie à la brise du soir.

Je parle de sociétés drainées de leur essence, des cultures piétinées sous le pied, des institutions sapées, des terres confisquées, des religions brisées, de magnifiques créations artistiques détruites et des possibilités extraordinaires anéantis.

La connaissance poétique naît dans le grand silence des connaissances scientifiques.

Quand j'allume ma radio, quand j'entends que les Noirs ont été lynchés en Amérique, je dis que nous avons menti: Hitler n'est pas mort; Quand j'allume ma radio, quand j'entends que les Juifs ont été insultés, maltraités, persécutés, je dis que nous avons été menti: Hitler n'est pas mort; Quand, enfin, j'allume ma radio et j'entends qu'en Afrique, le travail forcé a été inauguré et légalisé, je dis que nous avons certainement été menti: Hitler n'est pas mort.

Il y a de la place pour tout le monde au Rendezvous de la victoire.

Méfiez-vous, mon corps et mon âme, méfiez-vous avant tout des bras et en supposant l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, une mer de chagrin n'est pas un proscenium, et un homme qui gémit n'est pas un ours dansant .

J'ai une idée différente d'un universel. Il est d'une richesse universelle avec tout ce qui est particulier, riche de tous les détails, l'approfondissement de chaque particulier, la coexistence de tous.

Afrique, aide-moi à rentrer chez moi, porte-moi dans tes bras comme un enfant âgé. Déshabille-moi et lave-moi. Déshabille-moi de tous ces vêtements, déshabille-moi comme un homme déshabille ses rêves à l'aube. . . .

La faiblesse de la plupart des menthey ne savent pas comment devenir une pierre ou un arbre.

Dans le monde entier, aucun pauvre diable n'est lynché, aucun misérable n'est torturé, en qui je ne suis pas non plus dégradé et assassiné.

Il ne sert à rien de peindre le pied de l'arbre blanc, la force de l'écorce pleure sous la peinture.

Hors du ciel, les oiseaux, les perroquets, les cloches, la soie, le tissu et les tambours, de la danse du dimanche, des paroles des enfants et des mots d'amour, par amour pour les petits poings des enfants, je construirai un monde, mon monde avec des épaules rondes.

Je redécouvrirais le secret de grandes communications et de grandes combustions. Je dirais Storm. Je dirais River. Je dirais la tornade. Je dirais la feuille. Je dirais l'arbre. Je serais trempé par toutes les pluies, humidifiée par toutes les rosées. Je roulerais comme du sang frénétique sur le courant lent de l'œil des mots transformé en chevaux fous en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de temples en pierres précieuses suffisamment éloignées pour décourager les mineurs. Celui qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas mieux le rugissement d'un tigre.

Ses oeuvres

Ses derniers livres