Thomas Samuel Kuhn, né le 18 juillet 1922 à Cincinnati, dans l'Ohio et mort le 17 juin 1996 à Cambridge, dans le Massachusetts, est un philosophe des sciences et historien des sciences américain. Il s’est principalement intéressé aux structures et à la dynamique des groupes scientifiques à travers l’histoire des sciences. Il est le promoteur d'une interprétation de l'histoire des sciences selon laquelle le développement historique des théories est discontinu ; pour rendre compte de ce processus il reprend, à Alexandre Koyré notamment, le concept de révolution scientifique et introduit celui, devenu classique, de changement de paradigme (en)  (paradigm shift en anglais).

Littéralement aussi bien que métaphoriquement, l'homme habitué aux lentilles inversées a subi une transformation révolutionnaire de la vision.

L'historien de la science peut être tenté de prétendre que lorsque les paradigmes changent, le monde lui-même change avec eux. Dirigés par un nouveau paradigme, les scientifiques adoptent de nouveaux instruments et regardent dans de nouveaux endroits. Encore plus important, pendant les révolutions, les scientifiques voient des choses nouvelles et différentes en regardant avec des instruments familiers dans des endroits où ils ont regardé auparavant. Il est plutôt comme si la communauté professionnelle avait été soudainement transportée sur une autre planète où des objets familiers sont vus sous un jour différent et sont également rejoints par des objets inconnus.

La science normale ne vise pas les nouveautés de faits ou de théorie et, lorsqu'il réussit, n'en trouve aucune.

Les individus qui franchissent en inventant un nouveau paradigme sont presque toujours des hommes très jeunes ou très nouveaux sur le terrain dont ils changent le paradigme. Ce sont les hommes qui, qui sont peu engagés par la pratique antérieure dans les règles traditionnelles de la science normale, sont particulièrement susceptibles de voir que ces règles ne définissent plus un jeu jouable et concevoir un autre ensemble qui peut les remplacer.

Soucieuses de reconstruire les idées passées, les historiens doivent aborder la génération qui les a tenus à l'approche de l'anthropologue approche d'une culture extraterrestre. Ils doivent, c'est-à-dire, être préparés au début à constater que les indigènes parlent une langue et une expérience de cartographie différentes dans différentes catégories de ceux qu'ils apportent eux-mêmes de chez eux. Et ils doivent prendre comme objet la découverte de ces catégories et l'assimilation de la langue correspondante.

Comme dans les révolutions politiques, il en va de même pour le choix du paradigme - il n'y a pas de norme supérieure à l'assentiment de la communauté concernée... cette question du choix du paradigme ne peut jamais être résolue sans équivoque par la logique et l'expérience seules.

Son assimilation nécessite la reconstruction de la théorie antérieure et la réévaluation des faits antérieurs, un processus intrinsèquement révolutionnaire qui est rarement terminé un seul homme et jamais du jour au lendemain

L'homme qui s'efforce de résoudre un problème défini par les connaissances et la technique existantes ne se contente pas de regarder autour de lui. Il sait ce qu'il veut réaliser, et il conçoit ses instruments et dirige ses pensées en conséquence. La nouveauté imprévue, la nouvelle découverte, ne peut émerger que dans la mesure où ses anticipations sur la nature et ses instruments se révèlent fausses ... il n'y a pas d'autre moyen efficace de générer des découvertes.

Les théories scientifiques ultérieures sont meilleures que celles précédentes pour résoudre des puzzles dans les environnements souvent très différents dans lesquels ils sont appliqués. Ce n'est pas la position d'un relativiste, et cela affiche le sens dans lequel je suis convaincu que je suis convaincu du progrès scientifique.

Pour tourner le point de vue de Karl [Popper] sur sa tête, c'est précisément l'abandon d'un discours critique qui marque la transition de la science. Une fois qu'un champ a fait la transition, le discours critique ne se reproduit qu'à des moments de crise lorsque les bases du champ sont à nouveau en danger. Ce n'est que lorsqu'ils doivent choisir entre les théories concurrentes que les scientifiques se comportent comme des philosophes.

Ce qu'un homme voit dépend à la fois de ce qu'il regarde et aussi de ce que son expérience visuelle conceptuelle précédente lui a appris à voir.

Chaque paradigme sera démontré pour satisfaire plus ou moins les critères qu'il dicte pour lui-même et ne pas tomber de quelques-uns dictés par son adversaire.

Presque toujours, les hommes qui réalisent ces inventions fondamentales d'un nouveau paradigme ont été soit très jeunes, soit très nouveaux dans le domaine dont ils changent le paradigme.

Aucune partie de l'objectif de la science normale n'est d'appeler de nouvelles sortes de phénomènes; En effet, ceux qui ne conviendront pas à la boîte ne sont souvent pas du tout vus. Les scientifiques ne visent pas non plus normalement à inventer de nouvelles théories, et ils sont souvent intolérants à ceux inventés par les autres.

La transition entre les paradigmes concurrentes ne peut pas être fait une étape à la fois, forcée par la logique et l'expérience neutre. Comme l'interrupteur Gestalt, il doit se produire en même temps (mais pas nécessairement en un instant) ou pas du tout.

Toutes les crises commencent par le brouillage d'un paradigme et l'assouplissement conséquent des règles de la recherche normale. .. Ou enfin, le cas qui nous préoccupera le plus ici, une crise peut se terminer avec l'émergence d'un nouveau candidat au paradigme et avec la bataille qui s'ensuit pour son acceptation.

Probablement, la revendication la plus répandue avancée par les partisans d'un nouveau paradigme est qu'ils peuvent résoudre les problèmes qui ont conduit l'ancien à une crise.

Les crises de notre temps, il devient de plus en plus claire, est l'élan nécessaire à la révolution en cours. Et une fois que nous comprenons les pouvoirs transformateurs de la nature, nous voyons que c'est notre puissant allié, pas une force pour craindre notre modération.

Les groupes n'ont pas d'expérience sauf dans la mesure où tous leurs membres le font. Et il n'y a aucune expérience ... que tous les membres d'une communauté scientifique doivent partager au cours d'une révolution [scientifique]. Les révolutions doivent être décrites non pas en termes d'expérience en groupe mais en termes d'expériences variées des membres du groupe individuels. En effet, cette variété elle-même s'avère jouer un rôle essentiel dans l'évolution des connaissances scientifiques.

La décision de rejeter un paradigme est toujours simultanément la décision d'en accepter un autre, et le jugement menant à cette décision implique la comparaison des deux paradigmes avec la nature et les uns avec les autres.

Ce que les chimistes ont pris de Dalton n'était pas de nouvelles lois expérimentales mais une nouvelle façon de pratiquer la chimie (il l'a lui-même appelé le «nouveau système de philosophie chimique»), ce qui s'est avéré si rapidement fructueux que seulement quelques-uns des chimistes plus âgés en France et en Grande-Bretagne ont pu y résister.

Nous pouvons ... devons renoncer à la notion, explicite ou implicite, que les changements de paradigme portent des scientifiques et ceux qui apprennent d'eux de plus en plus de la vérité ... Le processus de développement décrit dans cet essai a été un processus d'évolution de l'évolution de Début primitifs - un processus dont les étapes successives se caractérisent par une compréhension de plus en plus détaillée et raffinée de la nature. Mais rien de ce qui a été ou ne sera dit en fait un processus d'évolution vers quoi que ce soit.

La crise seule ne suffit pas. Il doit également y avoir une base, bien qu'il ne soit ni rationnel ni finalement correct, par la foi dans le candidat particulier choisi.

Chaque idée importante en science semble étrange au début.

Toutes les percées importantes sont une rupture avec les anciennes façons de penser.

Loin d'être magistral dans son objectivité, la science était conditionnée par l'histoire, la société et les préjugés des scientifiques.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Kuhn

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