splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi

Politique

71 poésies en cours de vérification
Politique

Poésies de la collection politique

    T

    Thomas Chaline

    @thomasChaline

    Colère d’un printemps Tu piques dans la caisse L’argent des contribuables Car ce n’est que la paresse Ta qualité honorable Tu joues à quitte ou double La lenteur de la justice Les électeurs t’adoubent Ta force est ton artifice Quand l’heure des comptes viendra Sous la colère d’un printemps Tu prieras encore tous les vents Pour t’échapper par là

    en cours de vérification

    V

    Veronique Loiselet

    @veroniqueLoiselet

    Les politiciens Ils ont la soif d'arriver, ces guerriers à la conquete de gloires personnelles, avec comme armes des pompons de vanité. Ils se font humble en donnant l'air de s'oublier.

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Au peuple Il te ressemble ; il est terrible et pacifique. Il est sous l’infini le niveau magnifique ; Il a le mouvement, il a l’immensité. Apaisé d’un rayon et d’un souffle agité, Tantôt c’est l’harmonie et tantôt le cri rauque. Les monstres sont à l’aise en sa profondeur glauque ; La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus D’où ceux qui l’ont bravé ne sont pas revenus ; Sur son énormité le colosse chavire ; Comme toi le despote il brise le navire ; Le fanal est sur lui comme l’esprit sur toi ; Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ; Sa vague, où l’on entend comme des chocs d’armures, Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures, Et l’on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain, Ayant rugi ce soir, dévorera demain. Son onde est une lame aussi bien que le glaive ; Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ; Sa rondeur formidable, azur universel, Accepte en son miroir tous les astres du ciel ; Il a la force rude et la grâce superbe ; Il déracine un roc, il épargne un brin d’herbe ; Il jette comme toi l’écume aux fiers sommets, Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais Quand, l’oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée, Et pensif, on attend l’heure de sa marée. Victor Hugo

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Ce siècle avait deux ans Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par maint endroit, Le front de l’empereur brisait le masque étroit. Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole, Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ; Si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère, Abandonné de tous, excepté de sa mère, Et que son cou ployé comme un frêle roseau Fit faire en même temps sa bière et son berceau. Cet enfant que la vie effaçait de son livre, Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre, C’est moi. — Je vous dirai peut-être quelque jour Quel lait pur, que de soins, que de vœux, que d’amour, Prodigués pour ma vie en naissant condamnée, M’ont fait deux fois l’enfant de ma mère obstinée, Ange qui sur trois fils attachés à ses pas Épandait son amour et ne mesurait pas ! Ô l’amour d’une mère ! amour que nul n’oublie ! Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie ! Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier ! Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse, Comment ce haut destin de gloire et de terreur Qui remuait le monde aux pas de l’empereur, Dans son souffle orageux m’emportant sans défense, À tous les vents de l’air fit flotter mon enfance. Car, lorsque l’aquilon bat ses flots palpitants, L’océan convulsif tourmente en même temps Le navire à trois ponts qui tonne avec l’orage, Et la feuille échappée aux arbres du rivage ! Maintenant, jeune encore et souvent éprouvé, J’ai plus d’un souvenir profondément gravé, Et l’on peut distinguer bien des choses passées Dans ces plis de mon front que creusent mes pensées. Certes, plus d’un vieillard sans flamme et sans cheveux, Tombé de lassitude au bout de tous ses vœux, Pâlirait s’il voyait, comme un gouffre dans l’onde, Mon âme où ma pensée habite comme un monde, Tout ce que j’ai souffert, tout ce que j’ai tenté, Tout ce qui m’a menti comme un fruit avorté, Mon plus beau temps passé sans espoir qu’il renaisse, Les amours, les travaux, les deuils de ma jeunesse, Et quoiqu’encore à l’âge où l’avenir sourit, Le livre de mon cœur à toute page écrit ! Si parfois de mon sein s’envolent mes pensées, Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ; S’il me plaît de cacher l’amour et la douleur Dans le coin d’un roman ironique et railleur ; Si j’ébranle la scène avec ma fantaisie ; Si j’entre-choque aux yeux d’une foule choisie D’autres hommes comme eux, vivant tous à la fois De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix ; Si ma tête, fournaise où mon esprit s’allume, Jette le vers d’airain qui bouillonne et qui fume Dans le rhythme profond, moule mystérieux D’où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux ; C’est que l’amour, la tombe, et la gloire, et la vie, L’onde qui fuit, par l’onde incessamment suivie, Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal, Fait reluire et vibrer mon âme de cristal, Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore Mit au centre de tout comme un écho sonore ! D’ailleurs j’ai purement passé les jours mauvais, Et je sais d’où je viens, si j’ignore où je vais. L’orage des partis avec son vent de flamme Sans en altérer l’onde a remué mon âme. Rien d’immonde en mon cœur, pas de limon impur Qui n’attendît qu’un vent pour en troubler l’azur ! Après avoir chanté, j’écoute et je contemple, À l’empereur tombé dressant dans l’ombre un temple, Aimant la liberté pour ses fruits, pour ses fleurs, Le trône pour son droit, le roi pour ses malheurs ; Fidèle enfin au sang qu’ont versé dans ma veine Mon père, vieux soldat, ma mère, vendéenne ! 23 juin 1830.

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Chanson (VII, 6) Sa grandeur éblouit l’histoire. Quinze ans, il fut Le dieu que traînait la victoire Sur un affût ; L’Europe sous sa loi guerrière Se débattit. – Toi, son singe, marche derrière, Petit, petit. Napoléon dans la bataille, Grave et serein, Guidait à travers la mitraille L’aigle d’airain. Il entra sur le pont d’Arcole, Il en sortit. – Voici de l’or, viens, pille et vole, Petit, petit. Berlin, Vienne, étaient ses maîtresses ; Il les forçait, Leste, et prenant les forteresses Par le corset ; Il triompha de cent bastilles Qu’il investit. – Voici pour toi, voici des filles, Petit, petit. Il passait les monts et les plaines, Tenant en main La palme, la foudre et les rênes Du genre humain ; Il était ivre de sa gloire Qui retentit. – Voici du sang, accours, viens boire, Petit, petit. Quand il tomba, lâchant le monde, L’immense mer Ouvrit à sa chute profonde Le gouffre amer ; Il y plongea, sinistre archange, Et s’engloutit. – Toi, tu te noieras dans la fange, Petit, petit.

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Les deux îles Dites-moi d’où il est venu, je vous dirai où il est allé. E. H. I Il est deux îles dont un monde Sépare les deux Océans, Et qui de loin dominent l’onde, Comme des têtes de géants. On devine, en voyant leurs cimes, Que Dieu les tira des abîmes Pour un formidable dessein ; Leur front de coups de foudre fume, Sur leurs flancs nus la mer écume, Des volcans grondent dans leur sein. Ces îles, où le flot se broie Entre des écueils décharnés, Sont comme deux vaisseaux de proie, D’une ancre éternelle enchaînés. La main qui de ces noirs rivages Disposa les sites sauvages, Et d’effroi les voulut couvrir, Les fit si terribles, peut-être, Pour que Bonaparte y pût naître, Et Napoléon y mourir ! « — Là fut son berceau ! — Là sa tombe ! » Pour les siècles, c’en est assez. Ces mots, qu’un monde naisse ou tombe, Ne seront jamais effacés. Sur ces îles à l’aspect sombre Viendront, à l’appel de son ombre, Tous les peuples de l’avenir ; Les foudres qui frappent leurs crêtes, Et leurs écueils, et leurs tempêtes, Ne sont plus que son souvenir ! Loin de nos rives, ébranlées Par les orages de son sort, Sur ces deux îles isolées Dieu mit sa naissance et sa mort ; Afin qu’il pût venir au monde Sans qu’une secousse profonde Annonçât son premier moment ; Et que sur son lit militaire, Enfin, sans remuer la terre, Il pût expirer doucement ! II Comme il était rêveur au matin de son âge ! Comme il était pensif au terme du voyage ! C’est qu’il avait joui de son rêve insensé ; Du trône et de la gloire il savait le mensonge ; Il avait vu de près ce que c’est qu’un tel songe, Et quel est le néant d’un avenir passé ! Enfant, des visions, dans la Corse, sa mère, Lui révélaient déjà sa couronne éphémère, Et l’aigle impérial planant sur son pavois ; Il entendait d’avance, en sa superbe attente, L’hymne qu’en toute langue, aux portes de sa tente, Son peuple universel chantait tout d’une voix : III acclamation. « Gloire à Napoléon ! gloire au maître suprême ! Dieu même a sur son front posé le diadème. Du Nil au Borysthène il règne triomphant. Les rois, fils de cent rois, s’inclinent quand il passe, Et dans Rome il ne voit d’espace Que pour le trône d’un enfant ! « Pour porter son tonnerre aux villes effrayées, Ses aigles ont toujours les ailes déployées. Il régit le conclave, il commande au divan. Il mêle à ses drapeaux, de sang toujours humides, Des croissants pris aux Pyramides, Et la croix d’or du grand Ivan ! « Le mamelouk bronzé, le goth plein de vaillance, Le polonais, qui porte une flamme à sa lance, Prêtent leur force aveugle à ses ambitions. Ils ont son vœu pour loi, pour foi sa renommée. On voit marcher dans son armée Tout un peuple de nations ! « Sa main, s’il touche un but où son orgueil aspire, Fait à quelque soldat l’aumône d’un empire, Ou fait veiller des rois au seuil de son palais, Pour qu’il puisse, en quittant les combats ou les fêtes, Dormir en paix dans ses conquêtes, Comme un pêcheur sur ses filets ! « Il a bâti si haut son aire impériale, Qu’il nous semble habiter cette sphère idéale Où jamais on n’entend un orage éclater ! Ce n’est plus qu’à ses pieds que gronde la tempête ; Il faudrait, pour frapper sa tête, Que la foudre pût remonter ! » IV La foudre remonta ! — Renversé de son aire, Il tomba, tout fumant de cent coups de tonnerre. Les rois punirent leur tyran. On l’exposa vivant sur un roc solitaire ; Et le géant captif fut remis par la terre À la garde de l’océan. Oh ! comme à Sainte-Hélène il dédaignait sa vie, Quand le soir il voyait, avec un œil d’envie, Le soleil fuir sous l’horizon, Et qu’il s’égarait seul sur le sable des grèves, Jusqu’à ce qu’un anglais, l’arrachant de ses rêves, Le ramenât dans sa prison ! Comme avec désespoir ce prince de la guerre S’entendait accuser par tous ceux qui naguère Divinisaient son bras vainqueur ! Car des peuples ligués la clameur solennelle Répondait à la voix implacable, éternelle, Qui se lamentait dans son cœur ! V imprécation. « Honte ! opprobre ! malheur ! anathème ! vengeance ! Que la terre et les cieux frappent d’intelligence ! Enfin nous avons vu le colosse crouler ! Que puissent retomber sur ses jours, sur sa cendre, Tous les pleurs qu’il a fait répandre, Tout le sang qu’il a fait couler ! « Qu’à son nom, du Volga, du Tibre, de la Seine, Des murs de l’Alhambra, des fossés de Vincenne, De Jaffa, du Kremlin qu’il brûla sans remords, Des plaines du carnage et des champs de victoire, Tonne, comme un écho de sa fatale gloire, La malédiction des morts ! « Qu’il voie autour de lui se presser ses victimes ! Que tout ce peuple, en foule échappé des abîmes, Innombrable, annonçant les secrets du cercueil, Mutilé par le fer, sillonné par la foudre, Heurtant confusément des os noircis de poudre, Lui fasse un Josaphat de Sainte-Hélène en deuil ! « Qu’il vive pour mourir tous les jours, à toute heure ! Que le fier conquérant baisse les yeux, et pleure ! Sachant sa gloire à peine et riant de ses droits, Des geôliers ont chargé d’une chaîne glacée Cette main qui s’était lassée À courber la tête des rois ! « Il crut que sa fortune, en victoires féconde, Vaincrait le souvenir du peuple roi du monde ; Mais Dieu vient, et d’un souffle éteint son noir flambeau, Et ne laisse au rival de l’éternelle Rome Que ce qu’il faut de place et de temps à tout homme Pour se coucher dans le tombeau. « Ces mers auront sa tombe, et l’oubli la devance. En vain à Saint-Denis il fit parer d’avance Un sépulcre de marbre et d’or étincelant ; Le ciel n’a pas voulu que de royales ombres Vissent, en revenant pleurer sous ces murs sombres, Dormir dans leur tombeau son cadavre insolent ! » VI Qu’une coupe vidée est amère ! et qu’un rêve, Commencé dans l’ivresse, avec terreur s’achève ! Jeune, on livre à l’espoir sa crédule raison ; Mais on frémit plus tard, quand l’âme est assouvie, Hélas ! et qu’on revoit sa vie De l’autre bord de l’horizon ! Ainsi, quand vous passez au pied d’un mont sublime, Longtemps en conquérant vous admirez sa cime, Et ses pics, que jamais les ans n’humilieront, Ses forêts, vert manteau qui pend aux rocs sauvages, Et ces couronnes de nuages Qui s’amoncellent sur son front ! Montez donc, et tentez ces zones inconnues ! — Vous croyiez fuir aux cieux… vous vous perdez aux nues ! Le mont change à vos yeux d’aspect et de tableaux ; C’est un gouffre, obscurci de sapins centenaires, Où les torrents et les tonnerres Croisent des éclairs et des flots ! VII Voilà l’image de la gloire : D’abord, un prisme éblouissant, Puis un miroir expiatoire, Où la pourpre paraît du sang ! Tour à tour puissante, asservie, Voilà quel double aspect sa vie Offrit à ses âges divers. Il faut à son nom deux histoires : Jeune, il inventait ses victoires ; Vieux, il méditait ses revers. En Corse, à Saint-Hélène encore, Dans les nuits d’hiver, le nocher, Si quelque orageux météore Brille au sommet d’un noir rocher, Croit voir le sombre capitaine, Projetant son ombre lointaine, Immobile, croiser ses bras ; Et dit que, pour dernière fête, Il vient régner dans la tempête, Comme il régnait dans les combats ! VIII S’il perdit un empire, il aura deux patries, De son seul souvenir illustres et flétries, L’une aux mers d’Annibal, l’autre aux mers de Vasco ; Et jamais, de ce siècle attestant la merveille, On ne prononcera son nom, sans qu’il n’éveille Aux bouts du monde un double écho ! Telles, quand une bombe ardente, meurtrière, Décrit dans un ciel noir sa courbe incendiaire, Se balance au-dessus des murs épouvantés, Puis, comme un vautour chauve, à la serre cruelle, Qui frappe en s’abattant la terre de son aile, Tombe, et fouille à grand bruit le pavé des cités, Longtemps après sa chute, on voit fumer encore La bouche du mortier, large, noire et sonore, D’où monta pour tomber le globe au vol pesant, Et la place où la bombe, éclatée en mitrailles, Mourut, en vomissant la mort de ses entrailles, Et s’éteignit en embrasant ! Juillet 1825.

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    L’expiation I Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois l’aigle baissait la tête. Sombres jours! l’empereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Moscou fumant. Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche. Après la plaine blanche une autre plaine blanche. On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. Hier la grande armée, et maintenant troupeau. On ne distinguait plus les ailes ni le centre. Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre Des chevaux morts; au seuil des bivouacs désolés On voyait des clairons à leur poste gelés, Restés debout, en selle et muets, blancs de givre, Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre. Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs, Pleuvaient; les grenadiers, surpris d’être tremblants, Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise. Il neigeait, il neigeait toujours! La froide bise Sifflait; sur le verglas, dans des lieux inconnus, On n’avait pas de pain et l’on allait pieds nus. Ce n’étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre: C’était un rêve errant dans la brume, un mystère, Une procession d’ombres sous le ciel noir. La solitude vaste, épouvantable à voir, Partout apparaissait, muette vengeresse. Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse Pour cette immense armée un immense linceul. Et chacun se sentant mourir, on était seul. – Sortira-t-on jamais de ce funeste empire? Deux ennemis! le czar, le nord. Le nord est pire. On jetait les canons pour brûler les affûts. Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus, Ils fuyaient; le désert dévorait le cortège. On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige, Voir que des régiments s’étaient endormis là. Ô chutes d’Annibal! lendemains d’Attila! Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières, On s’écrasait aux ponts pour passer les rivières, On s’endormait dix mille, on se réveillait cent. Ney, que suivait naguère une armée, à présent S’évadait, disputant sa montre à trois cosaques. Toutes les nuits, qui vive! alerte, assauts! attaques! Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux, Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves, D’horribles escadrons, tourbillons d’hommes fauves. Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait. L’empereur était là, debout, qui regardait. Il était comme un arbre en proie à la cognée. Sur ce géant, grandeur jusqu’alors épargnée, Le malheur, bûcheron sinistre, était monté; Et lui, chêne vivant, par la hache insulté, Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches, Il regardait tomber autour de lui ses branches. Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour. Tandis qu’environnant sa tente avec amour, Voyant son ombre aller et venir sur la toile, Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile, Accusaient le destin de lèse-majesté, Lui se sentit soudain dans l’âme épouvanté. Stupéfait du désastre et ne sachant que croire, L’empereur se tourna vers Dieu; l’homme de gloire Trembla; Napoléon comprit qu’il expiait Quelque chose peut-être, et, livide, inquiet, Devant ses légions sur la neige semées: «Est-ce le châtiment, dit-il. Dieu des armées?» Alors il s’entendit appeler par son nom Et quelqu’un qui parlait dans l’ombre lui dit: Non. II Waterloo! Waterloo! Waterloo! morne plaine! Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, La pâle mort mêlait les sombres bataillons. D’un côté c’est l’Europe et de l’autre la France. Choc sanglant! des héros Dieu trompait l’espérance; Tu désertais, victoire, et le sort était las. O Waterloo! je pleure et je m’arrête, hélas! Car ces derniers soldats de la dernière guerre Furent grands; ils avaient vaincu toute la terre, Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin, Et leur âme chantait dans les clairons d’airain! Le soir tombait; la lutte était ardente et noire. Il avait l’offensive et presque la victoire; Il tenait Wellington acculé sur un bois. Sa lunette à la main, il observait parfois Le centre du combat, point obscur où tressaille La mêlée, effroyable et vivante broussaille, Et parfois l’horizon, sombre comme la mer. Soudain, joyeux, il dit: Grouchy! – C’était Blücher. L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme, La mêlée en hurlant grandit comme une flamme. La batterie anglaise écrasa nos carrés. La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés, Ne fut plus, dans les cris des mourants qu’on égorge, Qu’un gouffre flamboyant, rouge comme une forge; Gouffre où les régiments comme des pans de murs Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs Les hauts tambours-majors aux panaches énormes, Où l’on entrevoyait des blessures difformes! Carnage affreux! moment fatal! L’homme inquiet Sentit que la bataille entre ses mains pliait. Derrière un mamelon la garde était massée. La garde, espoir suprême et suprême pensée! «Allons! faites donner la garde!» cria-t-il. Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil, Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires, Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres, Portant le noir colback ou le casque poli, Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli, Comprenant qu’ils allaient mourir dans cette fête, Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête. Leur bouche, d’un seul cri, dit: vive l’empereur! Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, La garde impériale entra dans la fournaise. Hélas! Napoléon, sur sa garde penché, Regardait, et, sitôt qu’ils avaient débouché Sous les sombres canons crachant des jets de soufre, Voyait, l’un après l’autre, en cet horrible gouffre, Fondre ces régiments de granit et d’acier Comme fond une cire au souffle d’un brasier. Ils allaient, l’arme au bras, front haut, graves, stoïques. Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques! Le reste de l’armée hésitait sur leurs corps Et regardait mourir la garde. – C’est alors Qu’élevant tout à coup sa voix désespérée, La Déroute, géante à la face effarée Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons, Changeant subitement les drapeaux en haillons, A de certains moments, spectre fait de fumées, Se lève grandissante au milieu des armées, La Déroute apparut au soldat qui s’émeut, Et, se tordant les bras, cria: Sauve qui peut! Sauve qui peut! – affront! horreur! – toutes les bouches Criaient; à travers champs, fous, éperdus, farouches, Comme si quelque souffle avait passé sur eux. Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux, Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles, Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles, Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil! Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient! – En un clin d’œil, Comme s’envole au vent une paille enflammée, S’évanouit ce bruit qui fut la grande armée, Et cette plaine, hélas, où l’on rêve aujourd’hui, Vit fuir ceux devant qui l’univers avait fui! Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre, Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire, Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants, Tremble encor d’avoir vu la fuite des géants! Napoléon les vit s’écouler comme un fleuve; Hommes, chevaux, tambours, drapeaux; – et dans l’épreuve Sentant confusément revenir son remords, Levant les mains au ciel, il dit: «Mes soldats morts, Moi vaincu! mon empire est brisé comme verre. Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère?» Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon, Il entendit la voix qui lui répondait: Non! III Il croula. Dieu changea la chaîne de l’Europe. Il est, au fond des mers que la brume enveloppe, Un roc hideux, débris des antiques volcans. Le Destin prit des clous, un marteau, des carcans, Saisit, pâle et vivant, ce voleur du tonnerre, Et, joyeux, s’en alla sur le pic centenaire Le clouer, excitant par son rire moqueur Le vautour Angleterre à lui ronger le coeur. Évanouissement d’une splendeur immense! Du soleil qui se lève à la nuit qui commence, Toujours l’isolement, l’abandon, la prison; Un soldat rouge au seuil, la mer à l’horizon. Des rochers nus, des bois affreux, l’ennui, l’espace, Des voiles s’enfuyant comme l’espoir qui passe, Toujours le bruit des flots, toujours le bruit des vents! Adieu, tente de pourpre aux panaches mouvants, Adieu, le cheval blanc que César éperonne! Plus de tambours battant aux champs, plus de couronne, Plus de rois prosternés dans l’ombre avec terreur, Plus de manteau traînant sur eux, plus d’empereur! Napoléon était retombé Bonaparte. Comme un romain blessé par la flèche du parthe, Saignant, morne, il songeait à Moscou qui brûla. Un caporal anglais lui disait: halte-là! Son fils aux mains des rois, sa femme au bras d’un autre! Plus vil que le pourceau qui dans l’égout se vautre, Son sénat, qui l’avait adoré, l’insultait. Au bord des mers, à l’heure où la bise se tait, Sur les escarpements croulant en noirs décombres, Il marchait, seul, rêveur, captif des vagues sombres. Sur les monts, sur les flots, sur les cieux, triste et fier, L’oeil encore ébloui des batailles d’hier, Il laissait sa pensée errer à l’aventure. Grandeur, gloire, ô néant! calme de la nature! Les aigles qui passaient ne le connaissaient pas. Les rois, ses guichetiers, avaient pris un compas Et l’avaient enfermé dans un cercle inflexible. Il expirait. La mort de plus en plus visible Se levait dans sa nuit et croissait à ses yeux, Comme le froid matin d’un jour mystérieux. Son âme palpitait, déjà presque échappée. Un jour enfin il mit sur son lit son épée, Et se coucha près d’elle, et dit: c’est aujourd’hui! On jeta le manteau de Marengo sur lui. Ses batailles du Nil, du Danube, du Tibre, Se penchaient sur son front; il dit: Me voici libre! Je suis vainqueur! je vois mes aigles accourir! – Et, comme il retournait sa tête pour mourir, Il aperçut, un pied dans la maison déserte, Hudson Lowe guettant par la porte entr’ouverte. Alors, géant broyé sous le talon des rois, Il cria: La mesure est comble cette fois! Seigneur! c’est maintenant fini! Dieu que j’implore, Vous m’avez châtié! – La voix dit: – Pas encore! IV Ô noirs événements, vous fuyez dans la nuit! L’empereur mort tomba sur l’empire détruit. Napoléon alla s’endormir sous le saule. Et les peuples alors, de l’un à l’autre pôle, Oubliant le tyran, s’éprirent du héros. Les poètes, marquant au front les rois bourreaux, Consolèrent, pensifs, cette gloire abattue. À la colonne veuve on rendit sa statue. Quand on levait les yeux, on le voyait debout Au-dessus de Paris, serein, dominant tout, Seul, le jour dans l’azur et la nuit dans les astres. Panthéons, on grava son nom sur vos pilastres! On ne regarda plus qu’un seul côté des temps, On ne se souvint plus que des jours éclatants Cet homme étrange avait comme enivré l’histoire La justice à l’œil froid disparut sous sa gloire; On ne vit plus qu’Eylau, Ulm, Arcole, Austerlitz; Comme dans les tombeaux des romains abolis, On se mit à fouiller dans ces grandes années Et vous applaudissiez, nations inclinées, Chaque fois qu’on tirait de ce sol souverain Ou le consul de marbre ou l’empereur d’airain! V Le nom grandit quand l’homme tombe; Jamais rien de tel n’avait lui. Calme, il écoutait dans sa tombe La terre qui parlait de lui. La terre disait: «La victoire A suivi cet homme en tous lieux. Jamais tu n’as vu, sombre histoire, Un passant plus prodigieux! » Gloire au maître qui dort sous l’herbe! Gloire à ce grand audacieux! Nous l’avons vu gravir, superbe, Les premiers échelons des cieux! » Il envoyait, âme acharnée, Prenant Moscou, prenant Madrid, Lutter contre la destinée Tous les rêves de son esprit. » À chaque instant, rentrant en lice, Cet homme aux gigantesques pas Proposait quelque grand caprice À Dieu, qui n’y consentait pas. » Il n’était presque plus un homme. Il disait, grave et rayonnant, En regardant fixement Rome C’est moi qui règne maintenant! » Il voulait, héros et symbole, Pontife et roi, phare et volcan, Faire du Louvre un Capitole Et de Saint-Cloud un Vatican. » César, il eût dit à Pompée: ‹ Sois fier d’être mon lieutenant!› On voyait luire son épée Au fond d’un nuage tonnant. » Il voulait, dans les frénésies De ses vastes ambitions, Faire devant ses fantaisies Agenouiller les nations, » Ainsi qu’en une urne profonde, Mêler races, langues, esprits, Répandre Paris sur le monde, Enfermer le monde en Paris! » Comme Cyrus dans Babylone, Il voulait sous sa large main Ne faire du monde qu’un trône Et qu’un peuple du genre humain, » Et bâtir, malgré les huées, Un tel empire sous son nom, Que Jéhovah dans les nuées Fût jaloux de Napoléon!» VI Enfin, mort triomphant, il vit sa délivrance, Et l’océan rendit son cercueil à la France. L’homme, depuis douze ans, sous le dôme doré Reposait, par l’exil et par la mort sacré. En paix! – Quand on passait près du monument sombre, On se le figurait, couronne au front, dans l’ombre, Dans son manteau semé d’abeilles d’or, muet, Couché sous cette voûte où rien ne remuait, Lui, l’homme qui trouvait la terre trop étroite, Le sceptre en sa main gauche et l’épée en sa droite, À ses pieds son grand aigle ouvrant l’œil à demi, Et l’on disait: C’est là qu’est César endormi! Laissant dans la clarté marcher l’immense ville, Il dormait; il dormait confiant et tranquille. VII Une nuit, – c’est toujours la nuit dans le tombeau, – Il s’éveilla. Luisant comme un hideux flambeau, D’étranges visions emplissaient sa paupière; Des rires éclataient sous son plafond de pierre; Livide, il se dressa; la vision grandit; Ô terreur! une voix qu’il reconnut, lui dit: – Réveille-toi. Moscou, Waterloo, Sainte-Hélène, L’exil, les rois geôliers, l’Angleterre hautaine Sur ton lit accoudée à ton dernier moment, Sire, cela n’est rien. Voici le châtiment: La voix alors devint âpre, amère, stridente, Comme le noir sarcasme et l’ironie ardente; C’était le rire amer mordant un demi-dieu. – Sire! on t’a retiré de ton Panthéon bleu! Sire! on t’a descendu de ta haute colonne! Regarde. Des brigands, dont l’essaim tourbillonne, D’affreux bohémiens, des vainqueurs de charnier Te tiennent dans leurs mains et t’ont fait prisonnier. À ton orteil d’airain leur patte infâme touche. Ils t’ont pris. Tu mourus, comme un astre se couche, Napoléon le Grand, empereur; tu renais Bonaparte, écuyer du cirque Beauharnais. Te voilà dans leurs rangs, on t’a, l’on te harnache. Ils t’appellent tout haut grand homme, entre eux, ganache. Ils traînent, sur Paris qui les voit s’étaler, Des sabres qu’au besoin ils sauraient avaler. Aux passants attroupés devant leur habitacle, Ils disent, entends-les: – Empire à grand spectacle! Le pape est engagé dans la troupe; c’est bien, Nous avons mieux; le czar en est mais ce n’est rien, Le czar n’est qu’un sergent, le pape n’est qu’un bonze Nous avons avec nous le bonhomme de bronze! Nous sommes les neveux du grand Napoléon! – Et Fould, Magnan, Rouher, Parieu caméléon, Font rage. Ils vont montrant un sénat d’automates. Ils ont pris de la paille au fond des casemates Pour empailler ton aigle, ô vainqueur d’Iéna! Il est là, mort, gisant, lui qui si haut plana, Et du champ de bataille il tombe au champ de foire. Sire, de ton vieux trône ils recousent la moire. Ayant dévalisé la France au coin d’un bois, Ils ont à leurs haillons du sang, comme tu vois, Et dans son bénitier Sibour lave leur linge. Toi, lion, tu les suis; leur maître, c’est le singe. Ton nom leur sert de lit, Napoléon premier. On voit sur Austerlitz un peu de leur fumier. Ta gloire est un gros vin dont leur honte se grise. Cartouche essaie et met ta redingote grise On quête des liards dans le petit chapeau Pour tapis sur la table ils ont mis ton drapeau. À cette table immonde où le grec devient riche, Avec le paysan on boit, on joue, on triche; Tu te mêles, compère, à ce tripot hardi, Et ta main qui tenait l’étendard de Lodi, Cette main qui portait la foudre, ô Bonaparte, Aide à piper les dés et fait sauter la carte. Ils te forcent à boire avec eux, et Carlier Pousse amicalement d’un coude familier Votre majesté, sire, et Piétri dans son antre Vous tutoie, et Maupas vous tape sur le ventre. Faussaires, meurtriers, escrocs, forbans, voleurs, Ils savent qu’ils auront, comme toi, des malheurs Leur soif en attendant vide la coupe pleine À ta santé; Poissy trinque avec Sainte-Hélène. Regarde! bals, sabbats, fêtes matin et soir. La foule au bruit qu’ils font se culbute pour voir; Debout sur le tréteau qu’assiège une cohue Qui rit, bâille, applaudit, tempête, siffle, hue, Entouré de pasquins agitant leur grelot, – Commencer par Homère et finir par Callot! Épopée! épopée! oh! quel dernier chapitre! – Entre Troplong paillasse et Chaix-d’Est-Ange pitre, Devant cette baraque, abject et vil bazar Où Mandrin mal lavé se déguise en César, Riant, l’affreux bandit, dans sa moustache épaisse, Toi, spectre impérial, tu bats la grosse caisse! – L’horrible vision s’éteignit. L’empereur, Désespéré, poussa dans l’ombre un cri d’horreur, Baissant les yeux, dressant ses mains épouvantées. Les Victoires de marbre à la porte sculptées, Fantômes blancs debout hors du sépulcre obscur, Se faisaient du doigt signe, et, s’appuyant au mur, Écoutaient le titan pleurer dans les ténèbres. Et lui, cria: «Démon aux visions funèbres, Toi qui me suis partout, que jamais je ne vois, Qui donc es-tu? – Je suis ton crime», dit la voix. La tombe alors s’emplit d’une lumière étrange Semblable à la clarté de Dieu quand il se venge Pareils aux mots que vit resplendir Balthazar, Deux mots dans l’ombre écrits flamboyaient sur César; Bonaparte, tremblant comme un enfant sans mère, Leva sa face pâle et lut: – Dix huit Brumaire! 25-30 novembre. Jersey.

    en cours de vérification

    V

    Vladimir Vladimirovitch Maïakovski

    @vladimirVladimirovitchMaiakovs

    Vers sur le passeport sovietique Je dévorerais la bureaucratie comme un loup, je n’ai pas le respect des mandats, et j’envoie à tous les diables paître tous les « papiers ». Mais celui-là… Longeant le front des compartiments et cabines, un fonctionnaire bien poli s’avance. Chacun tend son passeport, et moi je donne mon petit carnet écarlate. Pour certains passeports on a le sourire, d’autres on cracherait dessus. Au respect ont droit, par exemple, les passeports avec lion anglais à deux places. Mangeant des yeux le brave monsieur, faisant saluts et courbettes, on prend comme on prend un pourboire, le passeport d’un Américain. Pour le Polonais on a le regard de la chèvre devant l’affiche. Pour le Polonais le front est plissé dans une policière éléphanterie d’où cela sort-il et quelles sont ces innovations en géographie ? Mais c’est sans tourner le chou de la tête, c’est sans éprouver d’émotions fortes qu’on reçoit les papiers danois et les suédois de diverses sortes. Soudain, comme léchée par le feu, la bouche du monsieur se tord. Monsieur le fonctionnaire a touché la pourpre de mon passeport Il le touche comme une bombe, il le touche comme un hérisson, comme un rasoir à deux tranchants, il le touche comme un serpent à sonnettes, à vingt dards, à deux mètres de longueur et plus. Complice a cligné le regard du porteur, qui est prêt à porter vos bagages pour rien. Le gendarme contemple le flic, le flic le gendarme. Avec quelle volupté la caste policière m’aurait fouetté, crucifié, parce que j’ai dans mes mains, porteur de faucille, porteur de marteau, le passeport soviétique. Je dévorerais la bureaucratie comme un loup, je n’ai pas le respect des mandats, et j’envoie à tous les diables paître tous les « papiers », mais celui-là… Je tirerai de mes poches profondes l’attestation d’un vaste viatique. Lisez bien, enviez — je suis un citoyen de l’Union Soviétique. - 1929 -

    en cours de vérification

    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    Les souhaits Il n’est mortel qui ne forme des voeux : L’un de Voisin convoite la puissance ; L’autre voudrait engloutir la finance Qu’accumula le beau-père d’Évreux. Vers les quinze ans, un mignon de couchette Demande à Dieu ce visage imposteur, Minois friand, cuisse ronde et douillette Du beau de Gesvre, ami du promoteur. Roy versifie, et veut suivre Pindare ; Du Bousset chante, et veut passer Lambert. En de tels voeux mon esprit ne s’égare : Je ne demande au grand dieu Jupiter Que l’estomac du marquis de La Fare, Et les c…ons de monsieur d’Aremberg.

    en cours de vérification

    Walt Whitman

    Walt Whitman

    @waltWhitman

    Ne fermez pas vos portes Ne fermez pas vos portes, orgueilleuses bibliothèques, Car ce qui manquait sur vos rayons bien remplis, mais dont on a bien besoin, Je l’apporte, Au sortir de la guerre, j’ai fait un livre Les mots de mon livre, rien; son âme, tout; Un livre isolé, sans attache, avec les autres, point senti avec l’entendement. Mais à chaque page, vous allez tressaillir de choses qu’on n’a pas dites.

    en cours de vérification

    Walt Whitman

    Walt Whitman

    @waltWhitman

    À un historien Vous qui chantez les choses d’autrefois, Vous qui avez exploré le dehors, la surface des races, la vie qui se montre, Qui avez traité de l’homme comme créature des politiques, sociétés, législateurs et prêtres, Moi, citoyen des Alleghanies, traitant de l’homme tel qu’il est en soi, en ses propres droits, Tâtant le pouls de la vie qui s’est rarement montrée d’elle-même (le grand orgueil de l’homme en soi), Chantre de la Personnalité, esquissant ce qui doit encore être, Je projette l’histoire de l’avenir

    en cours de vérification