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Océan

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Océan

Poésies de la collection océan

    Stéphane Mallarmé

    Stéphane Mallarmé

    @stephaneMallarme

    Brise marine La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots … Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Accourez au secours de ma mort Accourez au secours à ma mort violente, Amans, nochers experts en la peine où je suis, Vous qui avez suivi la route que je suis Et d’amour esprouvé les flots et la tourmente. Le pilote qui voit une nef perissante, En l’amoureuse mer remarquant les ennuis Qu’autrefois il risqua, tremble et luy est advis Que d’une telle fin il ne pert que l’attente. Ne venez point ici en espoir de pillage ; Vous ne pouvez tirer profit de mon naufrage : Je n’ay que des souspirs, de l’espoir, et des pleurs. Pour avoir mes souspirs les vents lèvent les armes, Pour l’air font mes espoirs volagers et menteurs, La mer me fait perir pour s’enfler de mes larmes.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Les matelots Sur l'eau bleue et profonde Nous allons voyageant, Environnant le monde D'un sillage d'argent, Des îles de la Sonde, De l'Inde au ciel brûlé, Jusqu'au pôle gelé... Les petites étoiles Montrent de leur doigt d'or De quel côté les voiles Doivent prendre l'essor ; Sur nos ailes de toiles, Comme de blancs oiseaux, Nous effleurons les eaux. Nous pensons à la terre Que nous fuyons toujours, À notre vieille mère, À nos jeunes amours ; Mais la vague légère Avec son doux refrain Endort notre chagrin. Le laboureur déchire Un sol avare et dur ; L'éperon du navire Ouvre nos champs d'azur, Et la mer sait produire, Sans peine ni travail, La perle et le corail. Existence sublime ! Bercés par notre nid, Nous vivons sur l'abîme Au sein de l'infini ; Des flots rasant la cime, Dans le grand désert bleu Nous marchons avec Dieu !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Oceano Nox Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ? Combien ont disparu, dure et triste fortune ? Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l’aveugle océan à jamais enfouis ? Combien de patrons morts avec leurs équipages ? L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots ! Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée, Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ; L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots ! Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues ! Vous roulez à travers les sombres étendues, Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus Oh ! que de vieux parents qui n’avaient plus qu’un rêve, Sont morts en attendant tous les jours sur la grève Ceux qui ne sont pas revenus ! On s’entretient de vous parfois dans les veillées, Maint joyeux cercle, assis sur les ancres rouillées, Mêle encore quelque temps vos noms d’ombre couverts, Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures, Aux baisers qu’on dérobe à vos belles futures Tandis que vous dormez dans les goémons verts ! On demande: « Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ? Nous ont’ ils délaissés pour un bord plus fertile ? » Puis, votre souvenir même est enseveli. Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire. Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire, Sur le sombre océan jette le sombre oubli. Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue. L’un n’a-t-il pas sa barque et l’autre sa charrue ? Seules, durant ces nuits où l’orage est vainqueur, Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre, Parlent encore de vous en remuant la cendre De leur foyer et de leur coeur ! Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière, Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre Dans l’étroit cimetière où l’écho nous répond, Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne, Pas même la chanson naïve et monotone Que chante un mendiant à l’angle d’un vieux pont ! Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ? O flots ! que vous savez de lugubres histoires ! Flots profonds redoutés des mères à genoux ! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous !

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