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Le poète

135 poésies en cours de vérification
Le poète

Poésies de la collection le poète

    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Le soleil Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures Les persiennes, abri des secrètes luxures, Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés, Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime, Flairant dans tous les coins les hasards de la rime, Trébuchant sur les mots comme sur les pavés, Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés. Ce père nourricier, ennemi des chloroses, Eveille dans les champs les vers comme les roses ; Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel, Et remplit les cerveaux et les ruches de miel. C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles Et les rend gais et doux comme des jeunes filles, Et commande aux moissons de croître et de mûrir Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir ! Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Le vin du solitaire Le regard singulier d’une femme galante Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant, Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ; Le dernier sac d’écus dans les doigts d’un joueur ; Un baiser libertin de la maigre Adeline ; Les sons d’une musique énervante et câline, Semblable au cri lointain de l’humaine douleur, Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde, Les baumes pénétrants que ta panse féconde Garde au cœur altéré du poète pieux ; Tu lui verses l’espoir, la jeunesse et la vie, – Et l’orgueil, ce trésor de toute gueuserie, Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Ecole buissonnière Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil Sa corolle s’ouvre mutine. Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes, Un peu rude au doux abandon Ma pensée est comme un chardon ; Tu viens le visiter, bourdon ? Ma fleur plaît à beaucoup de bêtes. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes. Ma pensée est une insensée Qui s’égare dans les roseaux Aux chants des eaux et des oiseaux, Ma pensée est une insensée. Les roseaux font de verts réseaux, Lotus sans tige sur les eaux Ma pensée est une insensée Qui s’égare dans les roseaux. Ma pensée est l’âcre poison Qu’on boit à la dernière fête Couleur, parfum et trahison, Ma pensée est l’âcre poison, Fleur frêle, pourprée et coquette Qu’on trouve à l’arrière-saison Ma pensée est l’âcre poison Qu’on boit à la dernière fête. Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid Sans souci d’heure ni d’endroit Ma pensée est un perce-neige. Si son terrain est bien étroit La feuille morte le protège, Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid.

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    C

    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    À Victor Hugo Dors, Maître, dans la paix de ta gloire ! Repose, Cerveau prodigieux, d’où, pendant soixante ans, Jaillit l’éruption des concerts éclatants ! Va ! La mort vénérable est ton apothéose : Ton Esprit immortel chante à travers les temps. Pour planer à jamais dans la Vie infinie, Il brise comme un Dieu les tombeaux clos et sourds, Il emplit l’avenir des Voix de ton génie, Et la terre entendra ce torrent d’harmonie Rouler de siècle en siècle en grandissant toujours !

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    C

    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    Les roses Les roses éclosent Et la vie les transpose Avec trop de proses Les poètes osent Vendre les roses En différentes doses Le parfum est fait D’odeur sucrose. Un filament d’or Suspendu entre toutes choses En été Le spectacle quotidien De leur délicate et étonnante Beauté expose Une vérité naturelle D’épines protectrices Et de magnifiques Pétales explosent. Le ciel arrose La terre compose Et la vie est rendu Plus joyeuse avec les roses.

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    C

    Claude Luezior

    @claudeLuezior

    Déroute Au comble de la solitude je n’ai pas réussi à joindre les deux mots pour féconder les lumières de la ville à bout de bec à bout de plume

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    Esther Granek

    @estherGranek

    Absences Tout proche de l’interlocuteur et pourtant loin, l’esprit ailleurs, comme en un voyage m’évadant, je suis là, présent et absent, hochant la tête de temps en temps. Tout proche de l’interlocuteur et pourtant loin, l’esprit ailleurs, combien de fois ai-je trahi quand je semblais, yeux et ouïe, attentif à mon vis-à-vis ?

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    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Chant Avec des fils de soie J’avais tissé un chant sauvage Sauvage était ma voix Et tendre fut mon chant

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    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Humeur N’assassinez pas la page, vous les assembleurs de mots ! Quel sens a votre langage ? Ou bien serions-nous des sots ? Votre art devient si profond qu’on n’en perçoit plus le fond et qu’il faut pour qu’on l’explique, décoder votre lexique. N’assassinez pas l’public ! *** N’abêtissez pas la toile, vous les créateurs de traits ! Que signifie ce rond pâle s’inscrivant dans un carré ? Votre art devient si fermé Qu’on en a perdu la clef et pour mieux se le cacher, en soi on cherche le hic. N’abêtissez pas l’public ! *** Ne mortifiez pas la glaise, vous les inventeurs de formes ! Chacun vous demande : « Qu’est-ce… ? » en un désarroi énorme. Votre art devient si subtil qu’on se sent un peu débile et conscient d’être imbécile, on n’en est que plus comique. Ne mortifiez pas l’public ! *** Ne bernez donc pas… Baste ! Ne tuez pas l’auditoire ! car fatigué d’être poire, un jour il en aura marre, alors « merde » il vous dira, voyant que nu est le roi !

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    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Le succès J’cours après le succès avec mes p’tits papiers. On m’claque les portes au nez. Faut s’y habituer… Je n’cesse de cavaler avec mes grands pannards. Ça viendra tôt ou tard. Faut se le répéter… J’cours avec mes chansons que personne n’a chantées, qu’on ne chantera pas et c’est tant pis pour moi… Et je garde l’illusion d’un p’tit talent caché qu’on me découvrira quand je n’serai plus là… Quelqu’un de bien coté a dit que ça lui plaît et toute la société en choeur l’a répété… On me voit d’un oeil neuf. C’est plus parfait que l’oeuf ce succès qui me vient quand j’m’y attends le moins… Me tombe une avalanche de fleurs et de louanges qu’en habits du dimanche je ne refuse point… Simple étant de manières, à l’aise dans les hautes sphères, je me laisse approcher. Modeste resterai… Car je suis à la Une. On récite mes pensées. Et chacun et chacune s’arrache mes papiers… Au milieu du festin s’en viennent des coquins qui ont l’esprit chagrin et veulent faire les malins… Ce sont méchants hiboux et autres loups-garous jurant de me détruire alors que l’on m’admire… Ils disent à tout-venant que des gens bien en vue m’auraient traité de cul. Je répète comme j’entends… On me voit d’un oeil neuf, une espèce d’oeil-de-boeuf On m’fait une drôle de trogne. Et dedans moi… ça cogne… C’est à recommencer. Les moutons sont au pré qui ne peuvent décider si j’suis bon ou mauvais… Alors qui le dira ? Moi-même ne le sais pas… J’cours après le succès… Et faut s’habituer…

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    F

    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    Boniments de poète En flânant dans mon âme à la pointe du jour, J’ai revu mon enfance égrainer la richesse De rêves en papier dont la profonde ivresse A tendu ma raison d’une peau de tambour. Un campanile en bronze et ses belles de jour, Traversant le sommeil de ma prime jeunesse, Réveillent dans mon cœur le gout des vins de messe, Comme un sucre du temps au bout d’un calembour. Je danse la carole au bal des costumiers, Et je creuse les mots dans le bois des plumiers Dont les trésors cachés ont rempli mes besaces. Mais quand hélas je fuis du grenier de mes songes, Mon âme endolorie aux coups de mes grimaces, Verse une larme amère et crie aux grands mensonges.

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    F

    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    Gymnopédies de lettres Aux flammes de mes mots j’allume des mirages Que je plonge parfois dans l’encre d’un soleil Dont mes doigts impatients fouillent le bouscueil Jusqu’à briser l’émail de mes riches images. Des cristaux de saphir au cœur des coquillages Colorent mes cahiers d’une larme de miel Que je verse en fusion sur tous les arcs-en ciel Qu’une plume d’or pur brode sur les rivages. Des ficelles de soie affriolent mes temples Où se mêlent les rois et les pas d’hirondelles Qu’un immortel gardien souvent cite en exemples. La poésie est l’art d’effacer les silences Entre un croquis criblé de fines étincelles Et les sanglots fanés des cordes de potences.

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    F

    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    Hémorragie d’un somnambule Le poète vit d’or, de cendre et de silence, Etouffant dans la nuit le cri de ses passions, Pour écrire en un mot, douleur et confession D’une âme tourmentée par l’éternelle absence. Ses mains déchirent chairs, rivières et vengeances, D’un seul trait vacillant entre espoir et fission Comme un métal précieux dont la lente oppression Engouffre ses sanglots dans un feu de démence. Le monde émasculé mastique ses vers fous, Empanachant ses jours de furieux dithyrambes Où trébuchent trochées, césures et grigous. Adonc, s’éteint le vent, édenté et distant, Qui sépare les mots, que le poète enjambe, D’un pas rasséréné par la paix d’un instant.

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    F

    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    Lettres exsangues L’automne mange le temps comme un insecte sec avale le néant. Un reflet de ciel flou drape le soir naissant d’une toile mignarde, empruntant à Boucher des dentelles de touches diluées dans l’encens. Un feu crépite, l’horloge tinte, aigrelette, à l’étage, s’endort un jour, calme et nourri de ces longues pensées au parfum de l’amour. Ecrire délie mes doigts dont les gammes aiguisent la virtuosité des mots.

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    F

    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    Livresque pantalonnade Une perle d’ivoire a gonflé mon chagrin D’une moire de nuit attachée à ma vie, Comme un lacet de soie en fil de broderie, Dont mes rires d’antan frappent le tambourin. Une armure en argent et son écu carmin Habillent mes amours d’une tâche de lie, Qu’un échanson divin verse sur la vessie D’un pauvre homme en sandale échappé d’un bousin. La besace de pluie aux replis de dentelle, Gisant sur le sofa d’une douce donzelle, Trahira ma vertu comme un rat le vaisseau. Mais si dans mon cahier de poèmes en flamme, On retrouve vos yeux dans un fin calligramme C’est que votre amour fou m’ôte du caniveau.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Le rêve du poète Ce serait sur les bords de la Seine. Je vois Notre chalet, voilé par un bouquet de bois. Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve. Pas d’autre compagnon qu’un chien de Terre-Neuve Qu’elle aimerait et dont je serais bien jaloux. Des faïences à fleurs pendraient après des clous ; Puis beaucoup de chapeaux de paille et des ombrelles. Sous leurs papiers chinois les murs seraient si frêles Que même, en travaillant à travers la cloison Je l’entendrais toujours errer par la maison Et traîner dans l’étroit escalier sa pantoufle. Les miroirs de ma chambre auraient senti son souffle Et souvent réfléchi son visage, charmés. Elle aurait effleuré tout de ses doigts aimés. Et ces bruits, ces reflets, ces parfums, venant d’elle, Ne me permettraient pas d’être une heure infidèle. Enfin, quand, poursuivant un vers capricieux, Je serais là, pensif et la main sur les yeux, Elle viendrait, sachant pourtant que c’est un crime, Pour lire mon poème et me souffler ma rime, Derrière moi, sans bruit, sur la pointe des pieds. Moi, qui ne veux pas voir mes secrets épiés, Je me retournerais avec un air farouche ; Mais son gentil baiser me fermerait la bouche. – Et dans les bois voisins, inondés de rayons, Précédés du gros chien, nous nous promènerions, Moi, vêtu de coutil, elle, en toilette blanche, Et j’envelopperais sa taille, et sous sa manche Ma main caresserait la rondeur de son bras. On ferait des bouquets, et, quand nous serions las On rejoindrait, toujours suivis du chien qui jappe, La table mise, avec des roses sur la nappe, Près du bosquet criblé par le soleil couchant ; Et, tout en s’envoyant des baisers en mangeant, Tout en s’interrompant pour se dire : Je t’aime ! On assaisonnerait des fraises à la crème, Et l’on bavarderait comme des étourdis Jusqu’à ce que la nuit descende… – O Paradis !

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    F

    Françoise Urban-Menninger

    @francoiseUrbanMenninger

    Entre les lignes sur ma feuille blanche des ombres parfois se penchent elles sont d’encre et de chair et leur peau est lumière elles viennent entre les lignes me faire d’imperceptibles signes depuis cet autre côté où la vie les a quittées

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    F

    Françoise Urban-Menninger

    @francoiseUrbanMenninger

    La tête dans mon poème Est-ce l’air qui frissonne ou ma peau qui frémit seul le vent d’automne se fait l’écho de mes nuits la tête dans mon poème je défais les fils du silence et tisse sur la page blanche le linceul de mes rêves mais seul le vent d’automne pressent cette amertume au goût âpre de pomme qui affleure sur mes lèvres de brume

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    F

    Françoise Urban-Menninger

    @francoiseUrbanMenninger

    Le chemin du poème Les morts occupent nos pensées ils habitent la petite musique du silence et dorment dans le lit du verbe ils tracent en nous le chemin du poème et sous la peau des mots on perçoit leurs voix qui éclairent nos ténèbres

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    F

    Françoise Urban-Menninger

    @francoiseUrbanMenninger

    Sous la musique de la pluie Sous la musique de la pluie la rime coule de source s’égoutte mot à mot dans la bouche du poème nous y buvons le verbe dans le calice du jour nous y noyons nos larmes dans les draps de la nuit nous avons pour la pluie cette douce tendresse qui nous berce depuis l’enfance nous avons pour la pluie ces regrets de l’ombre qui déjà nous ramènent au bord de nous-mêmes

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    F

    Françoise Urban-Menninger

    @francoiseUrbanMenninger

    Épine de douleur quand la rose ouvre sa paupière sur la tombe nimbée de lumière on respire dans son haleine la fragrance de notre peine et dans notre coeur en pleurs que traverse une épine de douleur nous rejoignons en pensée ceux qui nous ont quittés mais c’est aussi dans cette lumière que le verbe se fait chair et que la rose refleurit en terre de poésie

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    À Alfred de Musset Hélas ! qui t’a si jeune enseigné ces mystères Et toutes ces douleurs du pauvre cœur humain ? Quel génie au milieu des sentiers solitaires, Au sortir du berceau t’a conduit par la main ? O chantre vigoureux, ô nature choisie ! Quel est l’esprit du Ciel qui t’emporte où tu veux ? Quel souffle parfumé de sainte poésie Soulève incessamment l’or de tes blonds cheveux ? Quel art mystérieux à ton vers prophétique Mêla tant de tristesse et de sérénité ? Quel artiste divin, comme au lutteur antique, Te donna tant de force avec tant de beauté ?

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    À MM. Barthélemy et Méry Chantres associés et paisibles rivaux, Qui mettez en commun la gloire et les travaux, Et qu’on voit partager sans trouble et sans orage D’un laurier fraternel le pacifique ombrage ; Lorsque de toutes parts le public empressé, Chez l’heureux éditeur chaque jour entassé. De vos vers en naissant devenus populaires Se dispute à l’envi les dix-mille exemplaires, Pardonnez, si je viens à vos nobles accents Obscur admirateur, offrir ma part d’encens. Sur les abus criants d’un odieux système, Lorsque le peuple entier a lancé l’anathème, Et contre ces vizirs honnis et détestés, S’est levé comme un homme et les a rejetés ; Du haro général organes satiriques, Vos vers ont démasqué ces honteux empiriques ; Votre muse, esquissant leurs grotesques portraits, D’un ridicule amer assaisonnant ses traits Contre chaque méfait, vedette en permanence. Improvisait un chant, comme eux une ordonnance, Combattait pour nos droits, et lavant nos affronts, D’un iambe vainqueur stigmatisait leurs fronts. Mais lorsqu’ils ont enfin, relégués dans leurs terres, Amovibles tyrans, pleuré leurs ministères. Votre muse, à leur fuite adressant ses adieux. Dans une courte épitre a rendu grâce aux dieux. Dédaignant d’accabler, tranquille et satisfaite. Ces ignobles vaincus meurtris de leur défaite. Lors il fallut trouver dans ce vaste univers Un plus noble sujet qui méritât vos vers : Et vous avez montré dans les champs d’Idumée L’Orient en présence avec la grande Armée, Le Nil soumis au joug et du vainqueur d’Eylau Le portrait colossal dominant le tableau. Et quel autre sujet pouvait, -plus poétique. Présenter à vos yeux son prisme fantastique ? Quel autre champ pouvait, de plus brillantes fleurs Offrir à vos pinceaux les riantes couleurs ? Une invisible main, sous le ciel de l’Asie, A, comme les parfums, semé la poésie : Ces peuples, qui, pliés au joug de leurs sultans, Résistent, obstinés à la marche du temps ; Ces costumes, ces mœurs, ce stupide courage Qui semble appartenir aux hommes d’un autre âge, Ces palais, ces tombeaux, cet antique Memnon Qui de leurs fondateurs ont oublié le nom ; Ce Nil, qui sur des monts égarés dans la nue, Va cacher le secret de sa source inconnue ; Tout inspire, tout charme ; et des siècles passés Ranimant à nos yeux les récits effacés. Donne à l’éclat récent de nos jours de victoire La couleur des vieux temps et l’aspect de l’histoire. Votre muse a saisi de ces tableaux épars Les contrastes brillants offerts de toutes parts : Elle peint, dans le choc de ces tribus errantes Le cliquetis nouveau des armes différentes, Les bonnets tout poudreux de nos républicains Heurtant dans le combat les turbans africains. Et, sous un ciel brûlant, la lutte poétique De la France moderne et de l’Asie antique. Temps fertile en héros ! glorieux souvenir ! Quand de Napoléon tout rempli d’avenir, Sur le sol de l’Arabe encor muet de crainte, La botte éperonnée a marqué son empreinte, Et gravé sur les bords du Nil silencieux L’ineffaçable sceau de l’envoyé des cieux ! Beaux jours ! où Bonaparte était jeune, où la France D’un avenir meilleur embrassait l’espérance. Souriait aux travaux de ses nobles enfants, Et saluait de loin leurs drapeaux triomphants ; Et ne prévoyait pas que ce chef militaire Vers les degrés prochains d’un trône héréditaire Marchait, tyran futur, à travers tant d’exploits ; Et mettant son épée à la place des lois, Fils de la liberté, préparait à sa mère Le coup inespéré que recelait Brumaire ! Mais enfin ce fut l’heure : et les temps accomplis Marquèrent leur limite à ses desseins remplis. Abattu sous les coups d’une main vengeresse, Il paya chèrement ces courts instants d’ivresse. Comme j’aime ces vers où l’on voit à leur tour, Les rois unis livrer sa pâture au vautour ; Des pâles cabinets l’étroite politique Le jeter palpitant au sein de l’Atlantique, Et pour mieux lui fermer un périlleux chemin, Du poids d’indignes fers déshonorer sa main. Sa main ! dont ils ont su les étreintes fatales, Qui data ses décrets de leurs vingt capitales. Qui, des honneurs du camp, pour ses soldats titrés. Après avoir enfin épuisé les degrés. Et relevant pour eux les antiques pairies, Sur les flancs de leurs chars semé les armoiries, Pour mieux récompenser ces glorieux élus, A de la royauté fait un grade de plus. Et vous, qui poursuivant une noble pensée, Aux travaux de nos preux fîtes une Odyssée, Qui montrant à nos yeux sous un soleil lointain Ces préludes brillants de l’homme du destin, Avez placé vos chants sous l’ombre tutélaire D’une gloire historique et déjà séculaire, Mêlés dans les récits des âges à venir, Vos vers auront leur part de ce grand souvenir : Comme, sous Périclès, ce sculpteur de l’Attique Dont la main enfanta le Jupiter antique, Dans les siècles futurs associa son nom A l’immortalité des Dieux du Parthénon.

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    À Victor Hugo D’illusions fantastiques Quel doux esprit t’a bercé ? Qui t’a dit ces airs antiques, Ces contes du temps passé ? Que j’aime quand tu nous chantes Ces complaintes si touchantes, Ces cantiques de la foi, Que m’avait chantés mon père, Et que chanteront, j’espère, Ceux qui viendront après moi. Quand le soir, à la chaumière, La lampe unit tristement La pâleur de sa lumière Au vif éclat du sarment, Assis dans le coin de l’âtre, Sans doute tu vis le pâtre Rappeler des anciens jours, Récits d’amour, de constance. Et redire à l’assistance Ces airs qu’on retient toujours. Il a de vieilles ballades, Il a de joyeux refrains : Et pour les brebis malades Des remèdes souverains : Il connaît les noirs présages : Perçant le voile des âges Son œil lit dans l’avenir, Il donne des amulettes, Et prédit aux bachelettes Quand l’amour doit leur venir. Il ta montré la relique Et la croix qu’un pénitent A la sainte basilique A fait bénir en partant. Il t’a dit les eaux fangeuses Où dans les nuits orageuses Errent de pâles lueurs, Puis sur l’autel de la Vierge Il a fait brûler un cierge A la mère des douleurs. Il a deviné ta peine, Il t’a conseillé parfois D’aller faire une neuvaine A Notre-Dame-des-Bois ; De partir pour la Galice ; Ou, vêtu du noir cilice D’aller, pieux voyageur, Déposer ton humble hommage Au pied de la vieille image De Saint Jacques-le-Majeur. Dans une chapelle basse, Devers la Saint-Jean d’été, Il t’a fait baiser la châsse Dont l’antique sainteté Donne à la foi populaire Le précieux scapulaire Qui du malin nous défend, Et sans travail, ni souffrance, Abrège la délivrance Des femmes en mal d’enfant. Il t’a fait dans les bruyères Voir, de loin, les lieux maudits Où l’on dit que les sorcières S’assemblent les samedis ; Où pour d’impurs sortilèges A leurs festins sacrilèges S’asseoit l’archange déchu ; Où le voyageur qui passe S’enfuit en voyant la trace Qu’y grava son pied fourchu. Mais à l’angle de deux routes Il te recommande à Dieu : Il part ; et toi tu l’écoutes Après qu’il t’a dit adieu. Puis tu reviens et nous chantes Ces complaintes si touchantes, Ces cantiques de la foi Que m’avait chantés mon père, Et que chanteront, j’espère. Ceux qui viendront après moi.

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    Le poète Qui peut empêcher l’hirondelle, Quand vient la saison des frimas, D’aller chercher à tire d’aile D’autres cieux et d’autres climats ? Qui peut, lorsque l’heure est venue, Empêcher au sein de la nue — Le jour éteint de s’arrêter Sur les derniers monts qu’il colore ? L’amant d’aimer, la fleur d’éclore Et le poète de chanter ? Le transport d’un pieux délire A lui d’abord s’est révélé, Et des sons lointains d’une lyre Son premier rêve fut troublé : Tel que Janus aux deux visages Dont l’œil plongeait sur tous les âges, Le ciel ici-bas l’a placé Comme un enseignement austère, Comme un prophète sur la terre De l’avenir et du passé. Mais hélas ! pour qu’il accomplisse Sa tâche au terrestre séjour, Il faudra qu’un nouveau supplice Vienne l’éprouver chaque jour ; Que des choses de cette vie Et de tous ces biens qu’on envie Il ne connaisse que les pleurs ; Que brûlé d’une ardeur secrète Il soit au fond de sa retraite Visité par tous les malheurs. Il faut que les chants qu’il apporte Soient repoussés par le mépris ; Qu’il frappe, et qu’on ferme la porte ; Qu’il parle et ne soit point compris : Que nul de lui ne se souvienne, Que jamais un ami ne vienne Guider la nuit ses pas errants ; Qu’il épuise la coupe amère Qu’il soit renié de sa mère. Et méconnu de ses parents. Il faut qu’il sache le martyre ; Il faut qu’il sente le couteau Levé sur sa tête et qu’on tire Au sort les parts de son manteau ; Il faut qu’il sache le naufrage. Le poète est beau dans l’orage, Le poète est beau dans les fers ; Et sa voix est bien plus touchante Lorsqu’elle est plaintive, et ne chante Que les malheurs qu’il a soufferts. Il faut qu’il aime, qu’il connaisse Tout ce qu’on éprouve en aimant, Et tour à tour meure et renaisse Dans un étroit embrassement ; Qu’en ses bras, naïve et sans crainte, Aux charmes d’une douce étreinte Une vierge au cœur innocent. Silencieuse, s’abandonne, Belle du bonheur qu’elle donne Et du bonheur qu’elle ressent. Et que bientôt la vierge oublie Ces transports et ces doux instants ; Que d’une autre image remplie, Elle vive heureuse et longtemps ; Que, si cette amour effacée Quelque jour s’offre à sa pensée, Ce soit comme un hôte imprévu. Comme un rayon pendant l’orage, Comme un ami du premier âge Qu’on se ressouvient d’avoir vu. Éprouvé par la destinée. Il entrevoit des temps meilleurs, Il sait qu’il doit de sa journée Recevoir le salaire ailleurs ; Car loin de tous les yeux profanes, Un ange aux ailes diaphanes Vint au milieu de ses ennuis Lui révéler que cette vie Doit finir, pour être suivie De jours qui n’auront pas de nuits. Qu’un autre, épris d’une ardeur sainte, Les yeux tournés vers l’avenir, S’élance pour franchir l’enceinte Qui ne peut plus le contenir : Qu’il poursuive une renommée Qui par tout l’univers semée Retentisse chez nos neveux ; Mêlée aux tempêtes civiles, Qu’au seuil des grands, au sein des villes. Sa voix résonne : moi, je veux Dans le silence et le mystère, Loin du monde, loin des méchants, Que l’on m’ignore, et que la terre Ne sache de moi que mes chants : A l’œil curieux de l’envie Soigneux de dérober ma vie Et la trace de tous mes pas. Je me sauverai de l’orage ; Comme ces oiseaux sous l’ombrage, Qu’on entend et qu’on ne voit pas.

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    G

    Georges Fourest

    @georgesFourest

    En passant sur le quai… Le long des parapets tout argentés de brumes, Vraiment je ne sais plus pourquoi je remarquai Ce banal in-dix-huit parmi tant de volumes Endormis comme lui dans les boîtes du quai ; Lamentable bouquin ! voyez : le dos se casse, Le soleil tord les plats que l’averse a mouillés ; On a, sans aucun soin, gratté la dédicace Et le vent de la scène emporte des feuillets. C’est un livre de vers : jadis par les allées Du Luxembourg vernal où chantaient les lilas Comme il vous pourchassait gaiement, strophes ailées, Ce poète chanteur alerte et jamais las ! Fou d’épithète rare, et de rythme et de rime, D’allitération, de consonnes d’appui, Il n’apercevait point (irrémissible crime !) Putanettes en fleurs, vos yeux fixés sur lui ! Et comme il se dressait en dompteur de chimère Et comme il agitait son crâne chevelu, Ce jour, cet heureux jour où l’éditeur Lemerre Lui dit : « Monsieur Ledrain, jeune homme, vous a lu; « Vos vers le satisfont. Casquez, et je publie ! » Oh ! mots harmonieux ! le murmure embaumé Des forêts où l’aveu d’une lèvre jolie Peut-être, en ce moment, ne l’eût point tant charmé ! Oh ! tu n’espérais point, je le sais, bon jeune homme, Non ! tu n’espérais point le foudroyant succès Qui du soir au matin fait l’auteur qu’on renomme De l’inconnu d’hier, mais au moins tu pensais (D’ailleurs peu soucieux de vulgaires tapages) Qu’une femme, un poète, un couple d’amoureux, Peut-être… un chroniqueur feuilletteraient ces pages Et scanderaient ces vers que tu rimais pour eux. Hélas ! Monsieur Ledrain fut ton lecteur unique ; Ton bouquin resta vierge au passage Choiseul… Nulle main n’entrouvrit cette jaune tunique Dont la brocheuse a fait son lange et son linceul ! — Est-il mort, aujourd’hui, l’auteur de ces poèmes ? Aigri, désespéré, faiseur de mots méchants, A-t-il grossi le flot des sordides bohêmes ? Non ! laissez-moi penser qu’il regagna ses champs, Sa maison de province où toute chose est douce, L’enclos où le glaïeul fleurit auprès du chou ; Il végète comme eux sans heurt et sans secousse, Adipeux et béat, tel un poussah mandchou ! Critique au Moniteur de la Sous-Préfecture, Il préside là-bas de vagues JEUX FLORAUX, Déplore les excès de la littérature Et flétrit les auteurs de romans immoraux ; Le ruban violet orne sa boutonnière Et lui qui se posait naguère en Charles Moor, Il couche maintenant avec sa cuisinière S’avouant satisfait d’un ancillaire amour. Chaque nuit, dans les draps, couple en rut mais que hante Incoerciblement la terreur du fœtus, Avec précaution, le maître et la servante Échangent des baisers contrôlés par Malthus. Il grisonne, pourtant ses ruses de satyre Avivent les langueurs de sa nymphe à l’oignon Mais, toujours galant homme, à temps, il se retire : Le jour, il est : « Monsieur » et la nuit : « Gros Mignon ! » Si tout est bien ainsi que je l’ai voulu croire, Ami, tombe à genoux et bénis le Seigneur, Ta pauvre ambition ne rêvait que la gloire ; Plus clément, le Bon Dieu t’a donné le bonheur !

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    Georges Fourest

    @georgesFourest

    La singesse Donc voici ! Moi, Poète, en ma haute sagesse Respuant l’Ève à qui le Père succomba J’ai choisi pour l’aimer une jeune singesse Au pays noir dans la forêt de Mayummba. Fille des mandrills verts, ô guenuche d’Afrique, Je te proclame ici la reine et la Vénus Quadrumane, et je bous d’une ardeur hystérique Pour les callosités qui bordent ton anus. J’aime ton cul pelé, tes rides, tes bajoues Et je proclamerai devant maintes et maints, Devant monsieur Reyer, mordieu ! que tu ne joues Oncques du piano malgré tes quatre mains ; Et comme Salomon pour l’enfant sémitique, La perle d’Issachar offerte au bien-aimé, J’entonnerai pour toi l’énamouré cantique, Ô ma tour de David, ô mon jardin fermé… C’était dans la forêt vierge sous les tropiques Où s’ouvre en éventail le palmier chamœrops ; Dans le soir alangui d’effluves priapiques Stridait, rauque, le cri des nyctalomerops ; L’heure glissait, nocturne, où gazelles, girafes, Couaggas, éléphants, zèbres, zébus, springbocks[1] Vont boire aux zihouas sans verres ni carafes Laissant l’homme pervers s’intoxiquer de bocks ; Sous les cactus en feu tout droits comme des cierges Des lianes rampaient (nullement de Pougy) ; Autant que la forêt ma Singesse était vierge ; De son sang virginal l’humus était rougi. Le premier, j’écartai ses lèvres de pucelle En un rut triomphal, oublieux de Malthus, Et des parfums salés montaient de son aisselle Et des parfums pleuvaient des larysacanthus ; Elle se redressa, fière de sa blessure, À demi souriante et confuse à demi ; Le rugissement fou de notre jouissure Arrachait au repos le chacal endormi. Sept fois je la repris, lascive : son œil jaune Clignottait, langoureux, tour à tour, et mutin ; La Dryade amoureuse aux bras du jeune Faune A moins d’amour en fleurs et d’esprit libertin ! Toi, Fille des humains, triste poupée humaine Au ventre plein de son, tondeuse de Samson, Dalila, Bovary, Marneffe ou Celimène, Contemple mon épouse et retiens sa leçon : Mon épouse est loyale et très chaste et soumise Et j’adore la voir, aux matins ingénus, Le cœur sans artifice et le corps sans chemise, Au soleil tropical, montrer ses charmes nus ; Elle sait me choisir ignames et goyaves ; Lorsque nous cheminons par les sentiers étroits, Ses mains aux doigts velus écartent les agaves, Tel un page attentif marchant devant les rois, Puis dans ma chevelure oublieuse du peigne Avec précaution elle cherche les poux Satisfaite pourvu que d’un sourire daigne La payer, une fois, le Seigneur et l’Époux. Si quelque souvenir de souleur morte amasse Des rides sur mon front que l’ennui foudroya, Pour divertir son maître elle fait la grimace, Grotesque et fantastique à délecter Goya ! Un étrange rictus tord sa narine bleue, Elle se gratte d’un geste obscène et joli La fesse puis s’accroche aux branches par la queue En bondissant, Footit, Littl-Tich. Hanlon-Lee ! Mais soudain la voilà très grave ! Sa mimique Me dicte et je sais lire en ses regards profonds Des vocables muets au sens métaphysique Je comprends son langage et nous philosophons : Elle croit en un Dieu par qui le soleil brille Qui créa l’univers pour le bon chimpanzé Puis dont le Fils-Unique, un jour s’est fait gorille Pour ravir le pécheur à l’enfer embrasé ! Simiesque Iaveh de la forêt immense Ô Zeus omnipotent de l’Animalité, Fais germer en ses flancs et croître ma semence, Ouvre son utérus à la maternité Car je veux voir issus de sa vulve féconde Nos enfants libérés d’atavismes humains Aux obroontchoas que la serpe n’émonde Jamais en grimaçant grimper à quatre mains !… Et dans l’espoir sacré d’une progéniture Sans lois, sans préjugés, sans rêves décevants Nous offrons notre amour à la grande Nature, Fiers comme les palmiers, libres comme les vents !!!

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    Grégory Rateau

    @gregoryRateau

    Elle est là Elle est là l’angoisse glissée entre tes doigts celle qui déclenche Le geste aligne les mots dans un ordre préexistant à ta naissance où tous les soleils te reconnaissent Sans Elle c’est la sensation d’une faim démoniaque et ces perceptions glauques durant cette nuit définitive mais comment renouer avec la Muse ? regagner ce territoire solaire entre ton carnet vide et ce cendrier plein de poèmes

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    Grégory Rateau

    @gregoryRateau

    Eux Compagnon boiteux J’ai trop longtemps traîné Ma rancune Dans les périphéries Comme tu traînes aujourd’hui Ton membre fantôme J’ai ourdi des sabotages Pour brûler mon avenir Redistribuer l’échec Nourrir encore et toujours ma rancœur Des ennemis sans visage Que je voyais partout Masques de Bacchus Se remplissant la panse de soleil Jouant l’éternité Pour quelques bulles Avec une aptitude à vivre Là où je n’avais que mes rimes Même en fermant les yeux Ils étaient là Identiques à mon propre reflet Et usant de mon passé Pour tuer en moi tout héroïsme

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    Grégory Rateau

    @gregoryRateau

    La complainte des poètes Les derniers spécimens écument les mers privés d’équipage de l’aura des chercheurs d’or impossible d’imaginer une nouvelle terre chaque parcelle hurle sa peine seule l’aigreur fertilise encore témoin de votre échec d’un ultime effort pour coloniser le ciel l’ivresse sous contrôle les cris du cœur ne portent plus tout maudit est en déroute pourquoi continuer à vivre à rêver en martyre les coups de rame vous abrutissent alors qu’il suffirait de replier vos ailes de policer votre poème de dire encore et toujours la bonne aventure, la parole qui rassure rangez vos attributs dans une bouteille frères et sœurs aux visages oubliés pour ceux qui se souviendraient encore de vous à moi mes pionniers sans peur je vous conjure de résister encore de sentir la brûlure d’épouser la flamme.

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