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Authenticité

120 poésies en cours de vérification
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Poésies de la collection authenticité

    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    L’alouette et ses petits avec le maître d’un champ Ne t’attends qu’à toi seul, c’est un commun Proverbe. Voici comme Esope le mit En crédit. Les Alouettes font leur nid Dans les blés, quand ils sont en herbe, C’est-à-dire environ le temps Que tout aime et que tout pullule dans le monde : Monstres marins au fond de l’onde, Tigres dans les Forêts, Alouettes aux champs. Une pourtant de ces dernières Avait laissé passer la moitié d’un Printemps Sans goûter le plaisir des amours printanières. A toute force enfin elle se résolut D’imiter la Nature, et d’être mère encore. Elle bâtit un nid, pond, couve, et fait éclore A la hâte ; le tout alla du mieux qu’il put. Les blés d’alentour mûrs avant que la nitée Se trouvât assez forte encor Pour voler et prendre l’essor, De mille soins divers l’Alouette agitée S’en va chercher pâture, avertit ses enfants D’être toujours au guet et faire sentinelle. Si le possesseur de ces champs Vient avecque son fils (comme il viendra), dit-elle, Ecoutez bien ; selon ce qu’il dira, Chacun de nous décampera. Sitôt que l’Alouette eut quitté sa famille, Le possesseur du champ vient avecque son fils. Ces blés sont mûrs, dit-il : allez chez nos amis Les prier que chacun, apportant sa faucille, Nous vienne aider demain dès la pointe du jour. Notre Alouette de retour Trouve en alarme sa couvée. L’un commence : Il a dit que l’Aurore levée, L’on fit venir demain ses amis pour l’aider… – S’il n’a dit que cela, repartit l’Alouette, Rien ne nous presse encor de changer de retraite ; Mais c’est demain qu’il faut tout de bon écouter. Cependant soyez gais ; voilà de quoi manger. Eux repus, tout s’endort, les petits et la mère. L’aube du jour arrive ; et d’amis point du tout. L’Alouette à l’essor, le Maître s’en vient faire Sa ronde ainsi qu’à l’ordinaire. Ces blés ne devraient pas, dit-il, être debout. Nos amis ont grand tort, et tort qui se repose Sur de tels paresseux à servir ainsi lents. Mon fils, allez chez nos parents Les prier de la même chose. L’épouvante est au nid plus forte que jamais. Il a dit ses parents, mère, c’est à cette heure… – Non, mes enfants dormez en paix ; Ne bougeons de notre demeure. L’Alouette eut raison, car personne ne vint. Pour la troisième fois le Maître se souvint De visiter ses blés. Notre erreur est extrême, Dit-il, de nous attendre à d’autres gens que nous. Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même. Retenez bien cela, mon fils ; et savez-vous Ce qu’il faut faire ? Il faut qu’avec notre famille Nous prenions dès demain chacun une faucille : C’est là notre plus court, et nous achèverons Notre moisson quand nous pourrons. Dès lors que ce dessein fut su de l’Alouette : C’est ce coup qu’il est bon de partir, mes enfants. Et les petits, en même temps, Voletants, se culebutants, Délogèrent tous sans trompette.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    L’astrologue qui se laisse tomber dans un puits Un Astrologue un jour se laissa choir Au fond d’un puits. On lui dit : « Pauvre bête, Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? «  Cette aventure en soi, sans aller plus avant, Peut servir de leçon à la plupart des hommes. Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes, Il en est peu qui fort souvent Ne se plaisent d’entendre dire Qu’au livre du Destin les mortels peuvent lire. Mais ce livre, qu’Homère et les siens ont chanté, Qu’est-ce, que le Hasard parmi l’Antiquité, Et parmi nous la Providence ? Or du Hasard il n’est point de science : S’il en était, on aurait tort De l’appeler hasard, ni fortune, ni sort, Toutes choses très incertaines. Quant aux volontés souveraines De Celui qui fait tout, et rien qu’avec dessein, Qui les sait, que lui seul ? Comment lire en son sein ? Aurait-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ? A quelle utilité ? Pour exercer l’esprit De ceux qui de la Sphère et du Globe ont écrit ? Pour nous faire éviter des maux inévitables ? Nous rendre, dans les biens, de plaisir incapables ? Et causant du dégoût pour ces biens prévenus, Les convertir en maux devant qu’ils soient venus ? C’est erreur, ou plutôt c’est crime de le croire. Le Firmament se meut ; les Astres font leur cours, Le Soleil nous luit tous les jours, Tous les jours sa clarté succède à l’ombre noire, Sans que nous en puissions autre chose inférer Que la nécessité de luire et d’éclairer, D’amener les saisons, de mûrir les semences, De verser sur les corps certaines influences. Du reste, en quoi répond au sort toujours divers Ce train toujours égal dont marche l’Univers ? Charlatans, faiseurs d’horoscope, Quittez les cours des Princes de l’Europe ; Emmenez avec vous les souffleurs tout d’un temps : Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens. Je m’emporte un peu trop : revenons à l’histoire De ce Spéculateur qui fut contraint de boire. Outre la vanité de son art mensonger, C’est l’image de ceux qui bâillent aux chimères, Cependant qu’ils sont en danger, Soit pour eux, soit pour leurs affaires.

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Album Ne prends pas de photos du bonheur un jour, il te rattrapera, courant derrière toi, et par la manche te tirant : hey ! C’est moi, ton bonheur, tu te souviens ? J’ai existé je me souviens ; voulant garder de toi ton image, tu m’as dit : ne prends pas de photos de l’amour il suffit de se souvenir un jour courant derrière toi, te tirant par la manche : hey ! Rappelle-toi l’ami, c’est moi l’amour un jour où je voulais garder l’image de l’amour tu avais raison

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    J

    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Catalunya Dans ma vallée, on entre par une route étroite et dangereuse ni questionnaire, ni douanier ceux qui passent savent qu’il y a danger ils passent Dans ma vallée, les chemins montent vers des cortals, en 39, des gens avec des noms pas de chez nous posaient leur sac quand ils en avaient un dans ma vallée, il y a des clandestins et des passeurs, les gens ne sont ni saints, ni des héros, seulement des paysans têtus, restés de la dernière guerre ; il se dit qu’un guerrillero avec un fusil-mitrailleur a ralenti une colonne de soldats venus de l’étranger elle a fini par arriver au village, et l’a brûlé mais il n’y avait personne dans les rues, ni dans les maisons, pour y brûler avec, et ils sont revenus Dans ma vallée, il n’y a pas de savants en physique des particules, le temps coule comme bon lui semble, les humains naissent, aiment et se détestent, puis meurent sans y faire d’histoires les vivants savent : « c’est le champ d’Untel », (ou d’une telle), il avait mauvais caractère et un fusil de chasse calibre 12, avec du petit plomb sur le feu, la cuisine du soir un verre de café sur la table pour celui qui montait les voir, et des histoires de voisins, ça faisait rire des fois, pas gentiment dans ma vallée, on entre par une gorge étroite et dangereuse il n’y a pas de panneau « danger » ceux qui montent savent qu’il y a danger ils passent

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    J

    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    L’amour fou « J’entends pleurer les coqs de la nuit » d’après Gabriel Okoundji j’entends pleurer les coqs de la nuit ils disent les espoirs et les parjures ; j’écoute avec suspicion leurs phrases simples. L’eau serait l’eau, la rivière, rivière, et les étoiles, étoiles ; mais l’étoile est soleil l’amour, fou je cherche à déchiffrer un regard derrière des paupières closes l’amour sera-t-il amour ? ou sommeil ? de sa fourrure brune, j’attends tous les bonheurs du monde : si l’amour était autre ? reste à trouver cet autre je vis avec tristesse le triomphe des mieux-disants ; applaudissez-les, camarades ! comme ils parlent bien, les habiles ! me voyant seul en route vers la route sans retour, je me retourne, et vois le monde tel qu’on le décrit là-bas, chez les diseurs de hauts de foires : l’eau serait l’eau, la rivière, rivière, l’étoile, étoile l’amour, fou j’entends pleurer les coqs de la nuit ; ils disent : « ce sont les femmes qu’il a aimées, qui l’ont aimé, celles-ci des années, celles-là un jour. Comme il fait noir ! » (André Breton). Comme il fait noir !

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon oeil Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon oeil Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, Sinon en leur marcher les princes contrefaire, Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil. Si leur maître se moque, ils feront le pareil, S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire, Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire, La lune en plein midi, à minuit le soleil. Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage, Es le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt. Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite, C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite, Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi

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    J

    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Chien errant Il essaie des fois de défaire ce nœud Essentiel, sa force, sa faiblesse Une couronne imaginaire posée sur la tête, Une brioche croquée dans la pénombre, Loin du regard des autres Le soleil brille sur lui Il ne le voit pas L’estragon de son hémisphère, Il pourrait laisser ses bagages derrière lui Et aller dans les roses de son enfance Embrasser le sable des jours oubliés Pourquoi se cache-t-il quand le vent se lève ? Ses poches sont vides de toute façon. Le chien errant en lui le suit depuis toujours Mais n’a jamais la force pour le rattraper Son ciel de l’absolu est entouré d’horizons Mais il l’écarte, un mensonge démenti Installé confortablement sur son canapé Au milieu d’un champ de poussière Il ne vit que la moitié de son existence

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    J

    Jérôme Matin

    @jeromeMatin

    L’autre moitié de mon âme Vacarme rouge, cité infâme Je marchais en elle, silencieux d’avanie Quand l’univers m’envoya dans sa bonté infinie L’oeuvre ultime de son écrin d’harmonie Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme Comme souffle le vent entre mornes et ravines Comme s’offre la pluie aux louanges des racines Comme dansent les mots dans la bouche du griot Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme La face éclairée de nos corps confondus L’immuable de nos forces à nos rires suspendu De nos peaux feuilletées l’esquisse d’un joyau Nos pensées jumelles Nos reflets lumineux Armures de tendresse sous un orage de feu Chacun refuge et rempart de l’autre Si l’amour est combat, que martyr soit nôtre Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme Par les signes du temps, ma promise, mon aimée Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme Mes jours s’en furent de grâce parfumés Ainsi puissions-nous partager nos peines Comme le pain rassis les jours de disette Nos rêves insolents les nuits de lunes pleines Et atteindre enfin l’achèvement de notre être

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Différence Parfois naissent des androgynes apparence d’homme vérité de femme Certains grandissent en pleine lumière La plupart cachent sous le masque de fer d’une virilité feinte leur émouvant secret Les fanatiques de la suprématie phallique font la chasse à ces sorcières d’un genre nouveau leurs doubles tout justes bons pour l’humiliation ou le tombeau Aimez la différence C’est encore vous-même cet homme plus séduisant qu’une femme votre frère de sang chant silencieux de votre âme

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Ecrivain(s) Il a des fruits d’or pour tresser son verbe des lettres entrelacées dans l’alcôve de sa mémoire Il craint le cyprès qui murmure au-dessus des tombes on ne sait quel secret Son jardin est gorgé de lumière Parfois y fulgure l’ombre C’est un être double comme nous tous qui rêvons d’unité androgynes notoires jusqu’au désespoir

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    En classe Pendant que le maître aborde un nouveau chapitre du vieux savoir l’enfant pousse les portes de corne ou d’ivoire dormeur émerveillé qui suit du regard le vol de l’oiseau derrière la vitre là-bas dans le ciel bleu Sa distraction déplaît au pitre qui menace de le punir Cet homme ignore que dans le rêve est l’avenir

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Hôte Aussi insignifiant qu’une vie son poids sur mon épaule toujours sur le point de confier un grand secret à l’oreille du vent ce visiteur beau comme l’invisible me parle dans sa langue inaudible dont chaque mot pur mystère m’invite à me taire

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Insaisissable Ne me cherchez pas dans vos livres ni chez les gens ivres de gloire Ne cherchez pas à me suivre à placer en moi tous vos espoirs Je ne suis pas un modèle de vice ou de vertu pour ceux et celles qui tuent ou qui se tuent Le vent sait mon histoire de feuillage et de sable de chute et de vanité ma joie d’être vivant, mortel et sans visage le bonheur d’être ce souffle qui se lève et retombe cette vague infatigable son eternel refrain d’écume et d’embruns

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    L

    Laetitia Sioen

    @laetitiaSioen

    Enivrance Enivre-toi de tes envies Hurle jusqu’à la délivrance Ris à en perdre la tête Pleure de tes émotions Déchire-toi de tes cicatrices Vole à travers tes rêves Regarde l’allégresse du monde Vibre au-delà des horizons, Écoute parler la pluie, Vois ce que disent les nuages, Goûte la saveur du soleil, Bois l’eau de la source, Vole à travers le vent, Touche l’érosion de la terre, Marche entre les instants d’un devenir. Tu peux dormir les yeux ouverts, Incrédule ou docile. Tu peux nier ou décider de voir Irrésistiblement la vie.

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    M

    Michel Ménaché

    @michelMenache

    Ballade du condamné à Patrice Lumumba et Che Guevarra Ils m’ont ouvert le ventre en sont sortis des oiseaux cent oiseaux multicolores qui ont chanté l’amour de vivre ils m’ont crevé les yeux en ont jailli deux sources claires deux sources fortes et vives qui ont rafraîchi la terre lasse ils m’ont arraché les ongles et chaque fois une fleur s’ouvrait pour qu’un papillon s’y posât ou une abeille parfumée alors ils m’ont coupé les bras mes bras se sont dressés en terre et ils ont vu deux cerisiers les cerises rougissaient vite ils ont aussi cherché mon cœur l’ont piétiné l’ont saccagé ils ont senti qu’ils s’enfonçaient un lac naissait sous leurs pieds sales ils sont partis fous de colère terreur de me sentir partout si proche et les oiseaux au-dessus d’eux chantaient que je n’étais pas mort

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    M

    Michel Ménaché

    @michelMenache

    Danser l’absence Dansant sous vide aux ailes du silence elle ouvre l’espace à l’ouïe du mystère * Spéléologue de l’être la danseuse s’insinue ange égaré dans les profondeurs de l’absence * Danseuse solitaire Elle repeuple l’espace nu d’un temple désert vidé de ses divinités * Ouvrir le bal dans la chambre vide le corps s’anime en archipel de signes * Danseuse poids plume elle marche sur des œufs le doute métaphysique est en ligne * Solitude de funambule entre naître et mourir la longueur de la corde se jauge au pouls de l’arpenteur * « La joie est la meilleure solution » disait-elle Huit mille œillets dans la Cour d’Honneur Nelken poème toujours à vif du sang de Pina

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    M

    Michelle Grenier

    @michelleGrenier

    Gavroche du crayon A Cabu Il est mort, le rieur, les doigts pleins d’encre Gavroche du crayon, espiègle diablotin Qui croquait la bêtise de sa plume épicée. Son regard, lampion contre l’obscurantisme S’est éteint ce matin. Ravivons la lumière Nulle voix ne va jamais se taire Face à la barbarie encagoulée. Debout les vivants ! Aucune peur ne musellera nos paroles : Sans bâillon ni camisole, Par un cri accordé à nos gorges éraillées D’une seule et même voix clamons : Le rire vole plus haut que les plombs ! Rions, rions de l’ignorance crasse Des fanatismes de tout poil. Poètes, affûtons nos crayons Osons être plus audacieux en créant Ce rien et ce tout qui se nourrit d’âme Et qui fait vivre intensément.

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    N

    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Abyssal Quand comprendras-tu? tu n’es pas ce que tu crains et les peurs ne revêtent que les âmes muettes les peines que tu repeins d’une angoisse ingénue ne valent pas le dessein promis par ta vertu Les fleurs ont soudain le parfum de ta peur et quand tu te souviens s’agite le chagrin tu en fais ta demeure des remparts de riens Quand comprendras-tu? tu es bien ce qui te plaît

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Apprendre à s’aimer Il le faut, un petit peu, S’aimer soi-même, Assez pour se respecter, Assez pour s’accepter, Il le faut, un petit peu, Apprendre à s’aimer, Pour à son tour aimer, Pour à son tour donner, Il le faut, un petit peu, S’aimer soi-même, Afin de ne pas se blesser, Afin de ne pas en chagriner, Il le faut, un petit peu, Apprendre à s’aimer, Dans cet amour, s’abriter, De ses racines, se relever, Il le faut, un petit peu, S’aimer soi-même, S’estimer et s’en habiller, Se mouvoir avec dignité, Il le faut, un petit peu, Apprendre à s’aimer, Éducation inachevée, Celle qui ne l’a enseigné. Il le faut, un petit peu, S’aimer soi-même, Contours clairement tracés, De cette âme, à toujours respecter.

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Dis, dis-moi… Quand l’ami se censure, il se cache? Quand il se découvre, il se révèle! Quand il choisit, il parle. Et ce qu’il ne dit pas, pour lui, parle… La sincérité d’un propos, La mascarade d’un dialogue, Parler ou se taire, Le silence en dit long… Dis-moi « patience », Parle-moi de « confiance », « Frustration » et « Ignorance », Dis-moi « connaissance. »

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Donner le change Le paraître, le mal-être, tout se mélange, Sous le masque, le souvenir, la blessure, Face aux autres, le sourire, la démesure. Cacher cette fragilité, cacher cet abîme, Derrière la rancoeur, l’incompréhension, Derrière la tristesse, la faute, la passion. Les peut-être, les si, rien n’est clair, Face au rêve, la lâcheté, l’immaturité, Sur le coeur, la cicatrice, marqué à jamais. Marcher dignement, donner le change, Comme si le coeur s’en était bien remis, Comme si les souvenirs s’étaient soumis. Les mots, les choses, qui n’ont été dites, Face au miroir, essayer de comprendre, Dans son esprit, meubler les silences… Se donner (à lui), se livrer complètement, S’en aller la première, fuir face au rejet, S’aimer, se blesser, s’éloigner, se perdre… L’esprit essaie de raisonner le coeur, La raison essaie d’arraisonner la pensée; L’amour lui, n’en a que faire, il déborde, En vase clos, de l’un en l’autre, et de L’autre au plus profond de soi, Vers cette âme en peine…

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Du courage Il faut avoir le courage de se faire face, De regarder son âme dans cette glace, Au travers de ses fissures et blessures, De ses brisures et de toutes ses ratures. Il faut trouver le courage de se faire face, Tous les jours oeuvrer, demeurer coriace, Chercher un moyen de relever le regard, Se relever et avancer, sans rester hagard. Il faut avoir le courage de se faire face, Malgré ses échecs et ses disgrâces, Essayer d’oblitérer son abjecte lâcheté, Agir, réagir et ne jamais laisser tomber. Il faut trouver le courage de se faire face, De se pardonner ses mauvaises passes, Ses fautes monumentales et ses erreurs, Avec bienveillance, patience et sans peur. Le courage est une bataille quotidienne, Il n’est jamais acquis, et ainsi se construit, En nous modelant; à chaque jour sa peine, À chaque détour, le coeur se révèle et éblouit.

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Face à face Assise sur une plage, Le visage face à la mer, Le dos aux montagnes, J’ai pensé: C’est curieux comment les gens sont, C’est étrange comment les noeuds se font et se défont. C’est curieux comment leurs mots heurtent, C’est étrange comment leurs actes abusent et désabusent. C’est curieux comment nous sommes faits, C’est étrange comment nos yeux distraits disent vrai. Cela demeure pour moi un mystère, Ces vagues qui partent et qui reviennent, Ces nuages qui aspirent aux cimes, Et ces gens, Ces mêmes gens qui se miment.

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    La balafre Entaille naissante, au creux des fossettes, Cicatrice identitaire et rudimentaire, Blessure marquante, aux fers, marquée, Sur un visage à jamais estampillé. La balafre, profonde et muette, Sceau visible, à dessein, arbitraire, Cachet culturel rare, personnifié… Une nouvelle vie future est tatouée. Mystique et rituelle, de nos jours, désuète, Coutume ancestrale, aux rites séculaires, Signe quasi défigurant, éminemment sacré, Authenticité indigène, qui surgit du passé. Quand l’être en devenir se fait poète, La scarification est ancrée dans sa chaire, Beauté promise à l’intégration convoitée, Fières tradition et culture engagées… Suprême distinction honorifique abstraite, En vue d’identifier et d’embellir ses pairs, Symbole tribal unique d’un geste esquissé, Marques de feu et de sang, maintes fois répétées.

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    La liberté D’une vie de bohèmes à l’indifférence des refuges, d’une vie de simples civils à la tragédie des réfugiés et des immigrés… Quel est le prix de notre liberté ? Être traqués, persécutés, chassés, hors de chez soi, être aux abois, aux abris, abrutis par la guerre, la faim, la peur, vivre ainsi ou survivre… Quel est le prix de notre liberté ? D’un homme à l’autre, d’une terre à la sui-vante, s’éloigner, se distancer, se projeter, loin du chaos, de la folie, de la barbarie… Quel est le prix de notre liberté ? Tout quitter, partir, fuir afin de retrouver l’humanité et la fraternité, choisir d’être l’étranger, le voyageur, l’autre, le choix de toute une vie… Quel est le prix de notre liberté ? Nous qui sommes libres et qui vivons en paix, que ne ferions-nous pour nos familles, pour nos amis, pour notre patrie ? Que ne ferions-nous pour ce que nous croyons être un acquis ?

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    L’intention et la volonté L’intention et la volonté, Mènent sans cesse, Une bataille acharnée, En mon for intérieur. L’intention est ambitieuse (traître), Rêveuse et optimiste, Velléitaire et surprenante, Pareille à un mirage. La volonté est faible, Prometteuse et décevante, Indomptable et réfractaire, Se dérobant par mille excuses. Si seulement L’intention était moins prétentieuse… Si seulement La volonté y mettait un peu du sien… Si seulement Elles n’étaient point si semblables…

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Ma peine Ma peine, ma vieille amie, Douleur imperceptible, Au fond d’une abysse infinie, Ma tristesse, mon véhément reflet, Que me renvoie cette vile peine, Inénarrable sentiment désabusé, Mes sentiments, mes vacillants vassaux, Fluctuants et insaisissables, Débordements continus de flots, Mes larmes, mes vénérables alliées, Flots promptes à rompre la digue, Tendres, libres et émancipés, Mes regrets, mes vénéneux remords, Plaies ouvertes et blessures inoubliables, Infâme culpabilité rendue tendre bourreau, Mes cris, mes virulents ennemis, Aveux perdus dans l’épaisse obscurité, Chaotiques regrets et indicibles avis, Mes sanglots, mes vains sanglots, Incontrôlables aveux saccadés, Laide résonance de ces maux, Mon corps, ma vétuste armure, Jonchés d’amours et d’amitiés Maux réels et virtuelles fêlures, Mes mots, ma vibrante verve, Écrits voraces, virtuels et excessifs Interprétations confuses et brèves, Ma voix, mon velouté timbre, Tantôt confus tantôt apaisés, Note éraillée, en mal de sisymbre, Mon esprit, mon vif serviteur, Voix raisonnable et insensible à l’envie, Repaire de percutants franc-tireurs, Ma mémoire, ma volubile maîtresse, Esprit inique et insolente compagne, Bouillonnante et émotive traîtresse, Mes peurs, mes victorieuses frayeurs, Crainte de l’échec, mauvaise conseillère Insolente faiblesse menant droit à l’erreur, Ma lâcheté, ma véritable faiblesse, Symbole sans égal de tous mes abandons, Réussites avortées, réel signal de détresse, Mes défauts, mes vaseuses défaillances, Fuyants, embrumés, réels et incorrigibles, Oeuvrer sur soi sans cesse et à outrance… Mes choix, mes vertueuses résolutions, Chemins fuyants impairs, pavés de naïveté, D’immaturité, d’oublis… tristes tribulations, Mes défaites, mes vexantes pertes, Choix irresponsables, chèrement payés, Certes instructifs, édifiants casse-têtes, Mon coeur, mon vaillant protecteur, Forteresse de courage et de cran, Édifiant d’audace, mémoire de douceur. Ma vie, ma verdoyante vie, Au coeur de précieux instants passagers, Des bonheurs fugaces sitôt ternis, Mon amour, mon vagabond soupirant, Mon ami, mon amant, ma vie, mon tout, Qui m’a effleuré de ce doux sentiment.

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    Nicolas Boileau

    Nicolas Boileau

    @nicolasBoileau

    L’amateur d’horloges Sans cesse autour de six pendules, De deux montres, de trois cadrans, Lutin, depuis trente et quatre ans, Occupe ses soins ridicules. Mais à ce métier, s’il vous plaît, A-t-il acquis quelque science? Sans doute; et c’est l’homme de France Qui sait le mieux l’heure qu’il est!

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    Le branle du sanctus Dans l’air religieux des dimanches, ondulent Ces accords, graves comme un angélus du soir, Que les cloches de bronze, au rythme d’encensoir, Au sanctus de la messe, en sourdine, modulent. Sanctus! Sanctus! Rosaire aux doigts, priant tout bas, Grand’mère, dans un rêve extatique plongée, D’un seuil à l’autre seuil, par la chambre imagée, Promène le marmot qui fait ses premiers pas. Le pied rose, à demi, sur le plancher se pose, Et le petit genou fléchit à tout moment. La pavanne pieuse est un encensement; Le couple oscille, à chaque escousse, à chaque pause. Sonnerie et lumière animent le tableau, Et, dans un harmonique unisson, font cortège Aux cheveux blancs qu’argente une mousse de neige, Aux blonds cheveux que berce un roulis de berceau. Ils vont, tant que le branle épand ses larges ondes, Très révérencieux, comme en procession. On croit ouïr des voix de bénédiction. Et l’humble vieille songe à des choses profondes. La cloche, semble-t-il, rythme l’envolement Du bonnet de baptême aux blancheurs irréelles, Et le balancement du clocher de dentelles Qui pointe, comme flèche, au chef de grand’maman. Sanctus! Dans l’or léger que la vitre tamise. Dans l’or que dissémine un soleil de juillet, Les deux fronts inégaux se nimbent d’un reflet, Et la chambre éblouit comme une nef d’église. Sanctus! Heureux l’enfant qui commence à marcher En ces murs imagés que le cierge illumine, Et qui, de Chandeleur en Chandeleur, chemine Dans l’orbe de musique et d’encens du clocher.

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    O

    Ondine Valmore

    @ondineValmore

    La rose A Monsieur Sainte-Beuve Quand nous respirons cette rose Au front pâle, au souffle embaumé, Tu nous dis qu’en son sein repose Un vers enfermé. Tu la saisis et tu la cueilles, Fouillant dans son calice vert Qui, tout dépouillé de ses feuilles, reste à découvert. Puis tu fais voir l’insecte avide Se tordant, roulé tout au fond De la pauvre fleur au coeur vide Que tes mains défont. Eh! Quoi! savant inexorable, Tuant la rose avant l’hiver, Tu détruis une fleur aimable, Pour trouver un vers! En admirant les belles choses Avions-nous donc trop de candeur? Va, grâce à toi, toutes les roses Vont nous faire peur. Ah ! plutôt dans les fleurs mortelles Montre-nous le miel précieux. Apprends-nous à trouver en elles Ce qui vient des cieux. Apprends-nous à laisser la lie Qui se cache au fond de notre eau. Et que l’âme immortelle oublie Le ver du tombeau !

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