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Ange

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Ange

Poésies de la collection ange

    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Une voix du ciel Je suis l'astre des nuits. Je brille, pâle et blanche, Sur la feuille qui tremble au sommet d'une branche, Sur le ruisseau qui dort, sur les lacs, bien plus beaux Quand mes voiles d'argent s'étendent sur leurs eaux. Mes rayons vont chercher les fleurs que je préfère, Et font monter au ciel les parfums de la terre ; Je donne la rosée au rameau desséché, Que l'ardeur du soleil a, sur le sol, penché. Sitôt que je parais, tout se tait et repose, L'homme quitte les champs, et l'abeille la rose : Plus de bruit dans les airs, plus de chant dans les bois ; Devant mon doux regard nul n'élève sa voix, De la terre ou du ciel aucun son ne s'élance, J'arrive avec la nuit, et je règne en silence ! Je cache mes rayons quand le cri des hiboux Vient troubler mon repos et mon calme si doux. Je suis l'astre des nuits ; je brille, pâle et blanche, Sur le cœur attristé, sur le front qui se penche, Sur tout ce qui gémit, sur tout ce qui se plaint, Sur tous les yeux en pleurs qu'aucun sommeil n'atteint. Quelques heureux, parfois, me donnent un sourire, S'aiment, et devant moi trouvent doux de le dire ; J'écoute avec bonheur leurs longs serments d'amour, Je leur promets tout bas de n'en rien dire au jour. Mais les plus beaux rayons de mon blanc diadème Sont pour vous qui souffrez !... C'est vous surtout que j'aime Donnez-moi vos soupirs et donnez-moi vos pleurs ; Laissez-moi deviner vos secrètes douleurs, Le rêve inachevé qui n'a point de parole, Que nul ne sut jamais et que nul ne console ! J'ai pour les cœurs brisés, ainsi que pour les fleurs, Une fraîche rosée endormant les douleurs. Écoutez-moi ce soir, vous saurez un mystère Ignoré jusqu'ici du reste de la terre, Secret que je révèle à ceux de mes élus, Qui m'ont le plus aimée et qui rêvent le plus. Je vous dirai pourquoi je brille, pâle et blanche, Sur le cœur attristé, sur le front qui se penche, Sur tout ce qui gémit, sur tout ce qui se plaint, Sur tous les yeux en pleurs qu'aucun sommeil n'atteint. Votre vie, ici-bas, est un triste voyage, Dont le ciel, où je suis, est le port, le rivage ; Elle a bien des écueils, la route où vous passez... Et vous n'arrivez pas sans vous être blessés ! Vous n'abordez pas tous sur la céleste plage, Ceux qui se sont souillés demeurent à l'écart ; Coupables et souffrants, dans une morne attente, Ils s'arrêtent au seuil du séjour où l'on chante. Un ange, dont les pleurs voilent le doux regard, Leur barre le chemin et murmure : « Plus tard ! » — Parmi ces exilés traînant au loin leur chaîne, Parmi les longs sanglots de ces âmes en peine, Errantes loin de Dieu, du soleil et du jour, Moi, je prends en pitié les coupables d'amour. J'appelle auprès de moi ces Âmes de la terre, Qu'un Dieu juste éloigna du séjour de lumière, Parce qu'en sa présence elles gardaient encor Un souvenir d'amour, au delà de leur mort. Je leur donne ma nuit, mes rayons, mes étoiles, Je donne à leur exil l'abri de mes longs voiles, Et les larmes, le soir, qui coulent de leurs yeux, Semblent à vos regards des étoiles des cieux ; Ce ne sont que des pleurs... des pleurs d'âmes souffrantes, Qui, la nuit, dans l'espace avec moi sont errantes. Vous, encor sur la terre où s'agitent vos cœurs, Levez les yeux vers moi ! j'ai près de moi vos sœurs. Oh ! veillez bien sur vous... et priez bien pour elles ! Entendez-vous leurs pleurs ? car si mes nuits sont belles, Pourtant Dieu n'est pas là ! le seul repos, c'est Lui... Il fait jour près de Dieu, — je ne suis que la nuit ! Je vous ai dit pourquoi je brille pâle et blanche Sur le cœur attristé, sur le front qui se penche, Sur tout ce qui gémit, sur tout ce qui se plaint, Sur tous les yeux en pleurs qu'aucun sommeil n'atteint.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Cher ange, vous êtes belle Cher ange, vous êtes belle A faire rêver d’amour, Pour une seule étincelle De votre vive prunelle, Le poète tout un jour. Air naïf de jeune fille, Front uni, veines d’azur, Douce haleine-de vanille, Bouche rosée où scintille Sur l’ivoire un rire pur ; Pied svelte et cambré, main blanche, Soyeuses boucles de jais, Col de cygne qui se penche, Flexible comme la branche Qu’au soir caresse un vent frais ; Vous avez, sur ma parole, Tout ce qu’il faut pour charmer ; Mais votre âme est si frivole, Mais votre tête est si folle Que l’on n’ose vous aimer.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Fuis l'éden des anges déchus Fuis l'éden des anges déchus ; Ami, prends garde aux belles filles ; Redoute à Paris les fichus, Redoute à Madrid les mantilles. Tremble pour tes ailes, oiseau, Et pour tes fils, marionnette. Crains un peu l'oeil de Calypso, Et crains beaucoup l'oeil de Jeannette. Quand leur tendresse a commencé, Notre servitude est prochaine. Veux-tu savoir leur A B C ? Ami, c'est Amour, Baiser, Chaîne. Le soleil dore une prison, Un rosier parfume une geôle, Et c'est là, vois-tu, la façon Dont une fille nous enjôle. Pris, on a sa pensée au vent Et dans l'âme une sombre lyre, Et bien souvent on pleure avant Qu'on ait eu le temps de sourire. Viens dans les prés, le gai printemps Fait frissonner les vastes chênes, L'herbe rit, les bois sont contents, Chantons ! Oh, les claires fontaines !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Les évangélistes Sur des livres où rien n'était écrit encore, Quatre hommes méditaient quand mourut l'homme-Dieu ; Tournés au nord, au sud, au couchant, à l'aurore, Ces hommes se nommaient Luc, Jean, Marc et Matthieu. Pendant que sur leur noir registre Tombait l'ombre du mont sinistre, Et qu'ils rêvaient, battus des vents, On vit, sur la croix qui nous navre ; Les clous de l'immense cadavre Grandir et devenir vivants. Le premier clou devint un aigle à forme étrange, Le second fut un boeuf, le troisième un lion, Le quatrième prit la figure d'un ange Ayant l'éclair pour aile et pour oeil le rayon ; Puis, s'envolant du haut calvaire, Ils quittèrent l'arbre sévère, Ils quittèrent l'affreux chevet, Et chacun, dans l'ombre où nous sommes, À l'oreille de ces quatre hommes Vint raconter ce qu'il savait. Le 4 avril 1854.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Mes poèmes Mes poèmes ! soyez des fleuves ! Allez en vous élargissant ! Désaltérez dans les épreuves Les coeurs saignants, les âmes veuves, Celui qui monte ou qui descend. Que l'aigle plonge, loin des fanges, Son bec de lumière en vos eaux ! Et dans vos murmures étranges Mêlez l'hymne de tous les anges Aux chansons de tous les oiseaux !

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    Y

    Yassine LaPlume

    @yassineLaplume

    Au temps jadis Au temps jadis, le clair de lune Illuminait nos amours prune, Et dans le pourpre du Passé; On aurait cru qu'ils s'aimaient. Pourtant, figés des obédiences Lui, reste seul, d'amour transi Exacerbant leurs différences C'est un autre qu'elle a choisi... Noyant sa plume dans le silence, Son écriture frénétique, Produisit si douce musique Pour celles, ceux dans la souffrance Quand de ces connivences, Vraie, douce, pudique harmonique Pour Elle, pour Lui, dans le silence Il disparut : ainsi va la vie... 07.02.2016 ©YLP

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    Emile Nelligan

    @emileNelligan

    Le récital des anges Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges, Un soir, je m'en allai chez la Sainte adorée Où se donnait, dans la salle de l'empyrée, Pour la fête du ciel, le récital des anges. Et nul ne s'opposant à cette libre entrée, Je vins, le corps vêtu d'une tunique à franges, Le soir où je m'en fus chez la Sainte adorée, Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges. Des dames défilaient sous des clartés oranges ; Les célestes laquais portaient haute livrée ; Et ma demande étant par Cécile agréée, J'écoutai le concert qu'aux divines phalanges Elle donnait, là-haut, dans des rythmes étranges...

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