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Villes

52 poésies en cours de vérification
Villes

Poésies de la collection villes

    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Bérécynthienne Telle que dans son char la Bérécynthienne Couronnée de tours, et joyeuse d'avoir Enfanté tant de dieux, telle se faisait voir En ses jours plus heureux cette ville ancienne : Cette ville, qui fut plus que la Phrygienne Foisonnante en enfants, et de qui le pouvoir Fut le pouvoir du monde, et ne se peut revoir Pareille à sa grandeur, grandeur sinon la sienne.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Comme le champ semé Comme le champ semé en verdure foisonne, De verdure se hausse en tuyau verdissant, Du tuyau se hérisse en épi florissant, D'épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne ; Et comme en la saison le rustique moissonne Les ondoyants cheveux du sillon blondissant, Les met d'ordre en javelle, et du blé jaunissant Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne ; Ainsi de peu à peu crût l'empire romain, Tant qu'il fut dépouillé par la barbare main Qui ne laissa de lui que ces marques antiques Que chacun va pillant : comme on voit le glaneur, Cheminant pas à pas recueillir les reliques De ce qui va tombant après le moissonneur.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Je vis l’oiseau qui le soleil contemple Je vis l’oiseau qui le soleil contemple D’un faible vol au ciel s’aventurer, Et peu à peu ses ailes assurer, Suivant encor le maternel exemple. Je le vis croître, et d’un voler plus ample Des plus hauts monts la hauteur mesurer, Percer la nue, et ses ailes tirer Jusqu’au lieu où des dieux est le temple. Là se perdit : puis soudain je l’ai vu Rouant par l’air en tourbillon de feu, Tout enflammé sur la plaine descendre. Je vis son corps en poudre tout réduit, Et vis l’oiseau, qui la lumière fuit, Comme un vermet renaître de sa cendre.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. O mondaine inconstance ! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché, Qui pour son ornement quelque trophée porte, Lever encore au ciel sa vieille tête morte, Dont le pied fermement n'est en terre fiché,

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    J

    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Le cauchemar Vers le vide il se précipite, cet homme dans les rues de cette ville sans nom Sous un ciel rouge de flammes, de bruits il ne s’arrête pas pour regarder autour de lui il n’a pas le temps Un cri, «tourne vite non, pas par-là vite! rejoins les autres, quels autres?» Tête basse, il suit les lignes il suit son ombre ne voyant même pas les bâtiments sur le coté Il n’entend que cette voix qui lui dit «cours, vas-y, plus vite» Le son d’acier qui frappe les murs frappe encore dans sa tête Est-ce qu’ils sont là? il ne le sait pas Il continue comme une bête c’est le renard coincé par des chiens qui veulent le déchiqueter Il a peur Il entre vite dans le jardin les arbres le soulagent ils filtrent la lumière éclatante, éblouissante L’herbe mouillée lui fait penser à des jours plus tranquilles Il ferme les yeux, tout se calme mais ces couleurs, ces bruits, pèsent sur lui Il entend toujours cette voix qui lui dit «vas-y plus vite, cours, cours, cours» Puis il la sent dans toute sa richesse doucement lui percer la peau, la chair, le cœur Petit à petit le film se ralentit devant ses yeux et il se réjouit Tout s’engourdit en lui tout devient plus beau

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Spleen Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau, En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie, En bas la rue où dans une brume de suie Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau. Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau, Et machinalement sur la vitre ternie Je fais du bout du doigt de la calligraphie. Bah ! sortons, je verrai peut-être du nouveau. Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne. Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours… Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds…

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Contrastes Vous avez la statue de la Liberté à l’entrée de la baie d’Hudson Nous avons de la nature la vérité et l’amour infini des personnes Bercés par le bourdonnement des abeilles et le chant de l’oiseau nous marchons au pied de vos gratte-ciels parmi des citadins-robots Le flot de voitures sous un soleil urbain ne vaut pas le vent dans les ramures et la lumière du matin C’est vrai la célèbre Manhattan fait rêver certains êtres humains cette île où l’on se damne pour ressembler aux Américains C’est là que bat le coeur de la « Big Apple » New-York et ses rockers, la ville de la perpétuelle insomnie Nous préférons cette vie au ralenti où palpite la lenteur où l’on ne nous a pas menti sur la recette du bonheur

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Martyrs Vous faites vos adieux à l’humanité en demandant que l’on se souvienne de vous soldats courageux dans Marioupol dévastée sans munitions sans nourriture face à l’étau russe qui se resserre pour vous broyer Est-ce donc cela notre présent des temps en proie aux fous qui avec des corps déchiquetés inaugurent leur sanglante littérature ? Et vous, notre Père, en qui l’on croit n’est-ce pas grande misère que cette interminable ivresse de sang ? Le poète ne peut se taire Il crie au nom des innocents parce qu’il pressent que nous entrons dans l’ère du terrestre enfer

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Angoisses et autres J'ai peur que tu ne t'offenses lorsque je mets en balance dans mon cœur et dans mes œuvres ton amour dont je me prive et l'autre amour dont je meurs Qu'écriras-tu en ces vers ou bien Dieu que tu déranges Dieu les prêtres et les anges ou bien tes amours d'enfer et leurs agonies gourmandes Justes rochers vieux molochs je pars je reviens j'approche de mon accessible mal mes amours sont dans ma poche je vais pleurer dans une barque Sur les remparts d'Édimbourg tant de douleur se marie ce soir avec tant d'amour que ton cheval Poésie en porte une voile noire

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    Nicolas Boileau

    Nicolas Boileau

    @nicolasBoileau

    Les embarras de Paris Qui frappe l'air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris ? Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières, Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ? J'ai beau sauter du lit, plein de trouble et d'effroi, Je pense qu'avec eux tout l'enfer est chez moi : L'un miaule en grondant comme un tigre en furie ; L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie. Ce n'est pas tout encor : les souris et les rats Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats, Plus importuns pour moi, durant la nuit obscure, Que jamais, en plein jour, ne fut l'abbé de Pure.

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    P

    Patrice Cosnuau

    @patriceCosnuau

    Le plein blues Chevalier sédentaire, écuyer des saisons, Tu fus, en d’autres temps, rebelle créatif Quand, lassé de cueillir, tu imposas ta griffe A notre Terre-Mère. En semant de raison Ce qu’il te fut donné de goûter à foison, Tu défrichas d’abord pour nourrir les natifs Des siècles en chantier, sillon méditatif Qui présente au soleil vitraux et floraisons. La Science, lancée à l’assaut des famines Et griffonnant, plein champ, sa chimique doctrine, Fit passer le paysan à la moulinette. « Tous en ville ! Et qui veut chevaucher sa machine Amassera le blé sans courber trop l’échine ! » Mais où sont les moissons de Jeanne et de Ninette ?

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    En Arles Dans Arles, où sont les Aliscams, Quand l’ombre est rouge, sous les roses, Et clair le temps, Prends garde à la douceur des choses. Lorsque tu sens battre sans cause Ton coeur trop lourd ; Et que se taisent les colombes : Parle tout bas, si c’est d’amour, Au bord des tombes.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Les imprécations de Camille Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant ! Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! Puissent tous ses voisins ensemble conjurés Saper ses fondements encor mal assurés ! Et si ce n'est assez de toute l'Italie, Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie ; Que cent peuples unis des bouts de l'univers Passent pour la détruire et les monts et les mers ! Qu'elle même sur soi renverse ses murailles, Et de ses propres mains déchire ses entrailles ! Que le courroux du Ciel allumé par mes vœux Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre, Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre, Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause et mourir de plaisir !

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    Robert Desnos

    Robert Desnos

    @robertDesnos

    Couplet de la rue de Bagnolet Le soleil de la rue de Bagnolet N'est pas un soleil comme les autres. Il se baigne dans le ruisseau, Il se coiffe avec un seau, Tout comme les autres, Mais, quand il caresse mes épaules, C'est bien lui et pas un autre, Le soleil de la rue Bagnolet Qui conduit son cabriolet Ailleurs qu'aux portes des palais, Soleil, soleil ni beau ni laid, Soleil tout drôle et tout content, Soleil de la rue de Bagnolet, Soleil d'hiver et de printemps, Soleil de la rue de Bagnolet, Pas comme les autres.

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    Robert Desnos

    Robert Desnos

    @robertDesnos

    Couplet de la rue Saint-Martin Je n'aime plus la rue Saint-Martin Depuis qu'André Platard l'a quittée. Je n'aime plus la rue Saint-Martin, Je n'aime rien, pas même le vin. Je n'aime plus la rue Saint-Martin Depuis qu'André Platard l'a quittée. C'est mon ami, c'est mon copain. Nous partagions la chambre et le pain. Je n'aime plus la rue Saint-Martin.

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    T

    Thibault Desbordes

    @thibaultDesbordes

    Les cônes 23h54. Un bâton de réglisse ancré entre les dents, Le béton d’un quartier battant sous ma semelle, L’odeur du chèvrefeuille exprime dans mon chant Le regard de la Lune, aussi blanche que belle. Sous cette rue livide où la lumière est jaune, Des armadas de nefs croisent en ciel obscur. Alors que sur le sol, de bien modestes cônes Pointent vers les hauteurs, exaspérés d’azur !

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Ce que disent les hirondelles Déjà plus d'une feuille sèche Parsème les gazons jaunis ; Soir et matin, la brise est fraîche, Hélas ! les beaux jours sont finis ! On voit s'ouvrir les fleurs que garde Le jardin, pour dernier trésor : Le dahlia met sa cocarde Et le souci sa toque d'or. La pluie au bassin fait des bulles ; Les hirondelles sur le toit Tiennent des conciliabules : Voici l'hiver, voici le froid ! Elles s'assemblent par centaines, Se concertant pour le départ. L'une dit : « Oh ! que dans Athènes Il fait bon sur le vieux rempart ! « Tous les ans j'y vais et je niche Aux métopes du Parthénon. Mon nid bouche dans la corniche Le trou d'un boulet de canon. » L'autre : « J'ai ma petite chambre A Smyrne, au plafond d'un café. Les Hadjis comptent leurs grains d'ambre Sur le seuil d'un rayon chauffé.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Fantaisie d'hiver Dans le bassin des Tuileries, Le cygne s'est pris en nageant, Et les arbres, comme aux féeries, Sont en filigrane d'argent. Les vases ont des fleurs de givre, Sous la charmille aux blancs réseaux; Et sur la neige on voit se suivre Les pas étoiles des oiseaux. Au piédestal où, court-vêtue, Vénus coudoyait Phocion, L'Hiver a posé pour statue La Frileuse de Clodion.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Soleil couchant En passant sur le pont de la Tournelle, un soir, Je me suis arrêté quelques instants pour voir Le soleil se coucher derrière Notre-Dame. Un nuage splendide à l’horizon de flamme, Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor, D’un bout du ciel à l’autre ouvrait ses ailes d’or, - Et c’était des clartés à baisser la paupière. Les tours au front orné de dentelles de pierre, Le drapeau que le vent fouette, les minarets Qui s’élèvent pareils aux sapins des forêts, Les pignons tailladés que surmontent des anges Aux corps roides et longs, aux figures étranges, D’un fond clair ressortaient en noir ; l’Archevêché, Comme au pied de sa mère un jeune enfant couché, Se dessinait au pied de l’église, dont l’ombre S’allongeait à l’entour mystérieuse et sombre. - Plus loin, un rayon rouge allumait les carreaux D’une maison du quai ; – l’air était doux ; les eaux Se plaignaient contre l’arche à doux bruit, et la vague De la vieille cité berçait l’image vague ; Et moi, je regardais toujours, ne songeant pas Que la nuit étoilée arrivait à grands pas.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    À l’Arc de triomphe II Oh ! Paris est la cité mère ! Paris est le lieu solennel Où le tourbillon éphémère Tourne sur un centre éternel ! Paris ! feu sombre ou pure étoile ! Morne Isis couverte d’un voile ! Araignée à l’immense toile Où se prennent les nations ! Fontaine d’urnes obsédée ! Mamelle sans cesse inondée Où pour se nourrir de l’idée Viennent les générations ! Quand Paris se met à l’ouvrage Dans sa forge aux mille clameurs, A tout peuple, heureux, brave ou sage, Il prend ses lois, ses dieux, ses moeurs. Dans sa fournaise, pêle-mêle, Il fond, transforme et renouvelle Cette science universelle Qu’il emprunte à tous les humains ; Puis il rejette aux peuples blêmes Leurs sceptres et leurs diadèmes, Leurs préjugés et leurs systèmes, Tout tordus par ses fortes mains ! Paris, qui garde, sans y croire, Les faisceaux et les encensoirs, Tous les matins dresse une gloire, Eteint un soleil tous les soirs ; Avec l’idée, avec le glaive, Avec la chose, avec le rêve, Il refait, recloue et relève L’échelle de la terre aux cieux ; Frère des Memphis et des Romes, Il bâtit au siècle où nous sommes Une Babel pour tous les hommes, Un Panthéon pour tous les dieux ! Ville qu’un orage enveloppe ! C’est elle, hélas ! qui, nuit et jour, Réveille le géant Europe Avec sa cloche et son tambour ! Sans cesse, qu’il veille ou qu’il dorme, Il entend la cité difforme Bourdonner sur sa tête énorme Comme un essaim dans la forêt. Toujours Paris s’écrie et gronde. Nul ne sait, question profonde ! Ce que perdrait le bruit du monde Le jour où Paris se tairait !

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    Les usines Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre D'un canal droit, marquant sa barre à l'infini, Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit, Par à travers les faubourgs lourds Et la misère en pleurs de ces faubourgs, Ronflent terriblement usine et fabriques.

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