La Littérature à l'heure de #MeToo
L'absolutisme dans les lettres et la théorie des deux corps : passions et politique
Publié par Honoré Champion, le 01 janvier 2000
3645 pages
Résumé
Chacun connaît la formule fameuse, pertinente même si elle ne fut sans doute jamais prononcée : L'Etat c'est moi. Elle témoigne de la confusion, en France, entre le corps politique et le corps du roi. Mais les activités des particuliers se sont développées à côté de l'Etat royal. Elles ont suivi des logiques en partie autonomes fondées sur la distinction entre la sphère publique et le moi : le moi des particuliers s'inscrit dans un décrochement par rapport à l'Etat. Il s'ensuit qu'en chacun s'opère un déboîtement entre face particulière (libre et secrète) et face publique. Le monarque absolu, par conséquent, n'incorpore pas le moi des particuliers. Mais alors, la monarchie absolue l'est-elle vraiment ? Le XVIIe siècle - son Etat, sa littérature - est-il classique, est-il baroque ? A ces questions, on se propose de répondre par le point de vue du particulier et par le détour de la littérature. Elle porte témoignage d'une conjoncture singulière où, après la grande division des Eglises et les conflits des guerres civiles, la paix se rétablit sur fond d'une unité hétérogène. Corneille, Retz, La Rochefoucauld et Racine sont ici tout particulièrement interrogés, du double point de vue de leurs effets probables et de leurs fonctions historiques. Entre la politique et la société, la littérature s'inscrit comme une activité civile propre à interroger et à symboliser les déchirures, à transcrire les actes et les passions intraitables dans des gestes et dans des représentations, à élaborer la nouvelle frontière entre l'intériorité et l'extériorité qu'entraîne la scission du public et du particulier, à inviter chacun à composer - son visage, ses attitudes - afin que les passions ne décident plus directement du vivre-ensemble. Classico-baroque sera ici le nom de cet effort de composition : même si au XVIIe siècle existe une tendance contraire à revenir à l'unicité sans faille de l'être et du paraître, du particulier et du public, de l'Eglise et de l'Etat, on cherche ici à dégager l'éthique classico-baroque qui appuie ses constructions sur le travail paradigmatique de la représentation.
Plus de livres de Hélène Merlin-Kajman
Voir plusLe cameraman
La littérature à l'heure de #metoo
La littérature, le XVIIe siècle et nous : dialogue transatlantique
Rachel
Le dictionnaire universel de Furetière
Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature
Le français, discipline d'enseignement : histoire, champ et terrain
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎