De tout temps, dans les sociétés humaines, la lutte contre la pauvreté et les inégalités ne peut pas être laissée au marché. Seules des initiatives collectives en matière de solidarité et d'assistance publiques sont concevables pour engager des actions efficaces dans ce domaine comme le montre l'histoire ancienne et récente des sociétés industrielles ou en cours d'industrialisation. C'est à l'analyse du rôle de l'Etat que s'attachent dans cet ouvrage une dizaine d'universitaires et de chercheurs français et tunisiens pour au moins deux raisons fondamentales : - une première raison, pour les dirigeants de la Banque Mondiale, d'accorder un rôle plus important à l'Etat que celui qui lui a été concédé par la pensée néo-libérale ; - une deuxième raison, pour un certain nombre de macro-économistes, de développer un ensemble d'analyses originales qui ont renouvelé d'une façon substantielle la théorie de la croissance pour déboucher sur un constat surprenant pour des auteurs d'inspiration libérale : dans la plupart de ces analyses nouvelles, l'Etat, à travers une panoplie variée de ses modes d'action, apparaît comme un " facteur " déterminant de la production, au même titre que le travail et le capital et son rôle comme incontournable dans les processus de croissance et de développement économiques.

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