Faisant suite à Masques du pays dogon, cet ouvrage présente un ensemble de serrures et de portes dogon inédites, issues de collections particulières. Moins connus que les masques ou la statuaire dogon du Mali, moins étudiés aussi jusqu'à présent, ces objets se signalent d'abord par leur beauté formelle. Mais au-delà de leur dimension esthétique, et de leur usage fonctionnel, ils sont porteurs de sens. Fabriqués au sein d'une culture essentiellement agricole, ils sont imprégnés d'une symbolique bien précise. Les formes, les motifs décoratifs choisis par le forgeron, artisan investi d'un rôle religieux, renvoient à une conception du monde qui fait intervenir la répartition des rôles entre le masculin et le féminin, les mythes de création, et l'organisation sociale héritée de ces mythes fondateurs. S'appuyant sur une documentation scientifique et sur leur travail au musée de l'Homme, Geneviève Calame-Griaule, ethnolinguiste, et Francine NDiaye, anthropologue, historienne de l'art, analysent les formes et les significations des serrures dogon, ainsi que la cosmogonie et l'architecture auxquelles elles sont liées. Alain Bilot et Michel Bohbot évoquent le cadre économique et culturel de la société dogon, et la dimension artistique de ces remarquables objets.

Ses oeuvres