L'objet de ce chapitre consiste à interroger, d'un point de vue épistémologique et méthodologique, la constitution et l'état actuel du management stratégique. La mise en perspective historique de ces 50 années de recherche fait apparaître des projets de connaissance différents avant que ne s'affirme un projet essentiellement explicatif. Celui-ci peine à prendre pleinement en considération les grandes transformations intervenues ces quinze dernières années. Le rapprochement de la recherche et de l'action invite à une ouverture épistémologique.

Épistémologie de la stratégie

Dewey, connu aussi pour sa philosophie de l'art et plus encore pour sa théorie de l'enquête, est un reconstructeur de la philosophie sociale et un fondateur de la démocratie radicale et participative
Dans ce court chapitre, nous retiendrons deux axes dans cette oeuvre foisonnante, essentiels pour quiconque a pris conscience que les sciences de gestion étaient aussi des sciences morales et politiques (Martinet, 2008) : la théorie de la démocratie et l'épistémologie de la pratique.

John Dewey - Une épistémologie de la pratique pour un management démocratique

Plutôt qu'une réplique annoncée de la crise de 2008, c'est une pandémie qui est venue brutalement provoquer des pénuries de produits élémentaires, dont 40 ans de "globalisation" nous avaient convaincus qu'ils seraient toujours disponibles.

40 ans de financiarisation et de révolution numérique qui ont imposé la rentabilité et sa maximisation en dévaluant tout autre critère d'évaluation et notamment la précaution, le compromis et la justice sociale, inhérents au capitalisme industriel et managérial régulé qui avait produit les Trente Glorieuses.

Homo oeconomicus s'est fait chair et a diffusé, par mimétisme et alignements, son schéma mental simpliste, liquéfiant les entreprises, les organisations et les États, comme l'avait voulu le tandem Thatcher-Reagan, admiratif de la doctrine néolibérale Hayek-Friedman. Contraint de devenir entrepreneur de soi, tout un chacun a dû s'adapter à marche forcée à l'innovation technologique aveugle, l'invocation de la destruction créatrice de Schumpeter cautionnant le vide stratégique. Partout en Occident, bien qu'à des degrés divers, homo politicus, né sous Aristote, a dû s'incliner devant homo oeconomicus, désormais seule figure tenue pour légitime.

En mettant au jour ces genèses et plus encore leurs interdépendances, cet ouvrage voit l'exploitation de la planète, la montée des inégalités, la désagrégation des classes moyennes, le délitement de la démocratie libérale et des sociétés, non comme des dégâts collatéraux, mais comme des implications logiques de ce monopole d'une économie devenue chrématistique spéculative. Fondé sur 50  ans de recherche, il retrace l'essor de la stratégie, en théorie comme en pratique, puis son reflux, submergé par une gestion financiarisée de l'entreprise, de l'État, de la ville et même des organisations sociales et solidaires.

Il montre la nécessité de régénérer homo strategicus éthiquement orienté, et de libérer ses forces imaginantes, pour affronter les problèmes écologiques, sociaux, politiques, et faire que l'économie retrouve la raison. Il déploie les concepts-repères et l'épistémologie pragmatiste adéquate à une stratégie renouvelée.

Homo strategicus : capitalisme liquide, destruction créatrice et mondes habitables

Etude 2017 - Les programmes doctoraux de gestion en France à l'heure de la mondialisation

Dans le petit monde des études organisationnelles et des sciences de gestion, le nom d'Albert O. Hirschman est immanquablement associé au triptyque exit/voice/loyalty, figure remarquable de concision et de puissance susceptible d'éclairer nombre de situations. Mais elle exerce un effet de halo sur la richesse et la subtilité d'une ouvre déployée pendant un demi-siècle, qui continue à offrir des clés de lecture pour nos problèmes tout en montrant la pertinence et l'efficacité d'une démarche scientifique qui assume le caractère inexorablement moral et politique de nos disciplines. Sa vie et ses travaux méritent un examen attentif et constituent une source d'inspiration permanente.

Albert Otto Hirschmann - Des possibilités qui se combinent ne sont pas des nécessités

La crise financière et économique, les plans de relance, mais aussi certains scandales majeurs ont montré que le présent et l'avenir de notre planète comme de nos démocraties se jouent désormais au sein et autour des grands groupes mondiaux qui dominent presque tous les secteurs d'activité. Cette situation interroge directement les processus de gouvernance, de formation et de contrôle des stratégies. Gouvernance et stratégies des groupes vise à repenser leur politique générale après que vingt ans de financiarisation excessive aient largement liquidé les cadres antérieurs, notamment la planification stratégique. Cet ouvrage redonne aux dirigeants, managers, actionnaires, syndicats, aux pouvoirs publics des concepts et des outils pour mieux comprendre, concevoir, évaluer et réguler la gouvernance et le management stratégique de ces entités complexes, alors même que l'industrie financière a révélé son incapacité à assurer, à elle seule, cette mission. Fruit de plusieurs années d'études et d'interventions au sein de grands groupes, cette analyse est une contribution originale à la recherche en ces domaines, dont les efforts spécifiquement dédiés aux groupes, restent curieusement insuffisants.

Gouvernance et stratégies des groupes - Régénérer la politique générale d'entreprise

Plus de 3000 définitions. De nouvelles entrées dans les différents domaines de la gestion : comptabilité : norme IAS 39, finance : fonds éthique, gestion growth ou value, gestion commerciale et Marketing : gestion de la relation client, marketing one to one, Gestion de production : brevet d'invention, enveloppe Soleau, gestion de projet, gestion des ressources humaines : responsabilité sociale des entreprises, SA 8000, gouvernance d'entreprise : loi NRE, stratégie : développement durable. Cet ouvrage regroupe aussi les principales théories, écoles et méthodes, y compris les plus récentes, qui ont marqué les sciences de la gestion ; une présentation détaillée de la comptabilité anglo-saxonne ; des graphiques et tableaux facilitant la compréhension des notions clés. Cette 7e édition refondue et enrichie du Lexique de gestion définit avec rigueur et clarté toutes les notions indispensables aux étudiants des grandes écoles et des filières universitaires de gestion.

Lexique de gestion

La dernière décennie du XXe siècle a pu être vu comme la première d'une économie de marché sans rivale depuis la chute du mur de Berlin.
Mais la vague de libéralisation a aussi porté un management tenté par l'exclusivité de la dimension financière. Le passage au XXIe siècle s'accompagne de bouleversements et de ruptures multiples qui viennent remettre en cause les certitudes bien jeunes et fragiles engendrées par de miraculeuses performances économico-financières. La responsabilité écologique et sociale est remise à l'ordre du jour et redevient une question majeure de politique générale et de stratégie, déterminante pour l'efficacité et l'efficience des entreprises comme pour le devenir des sociétés et de la planète.
Cet ouvrage participe aux réflexions sur le développement durable en privilégiant la dimension écologique. Il offre un synthèse des concepts et des démarches susceptibles de permettre à l'entreprise une meilleure prise en compte de l'environnement naturel dans les différents aspects des ses stratégies et de son management. Il se veut un livre de référence et de cadrage cohérent autorisant des approfondissements tant théoriques que techniques.
Il se destine aussi bien à des étudiants de 2e et 3e cycles en économie et gestion qu'à des dirigeants, managers ou consultants.

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