Sous l'influence de longs voyages et à l'écart des courants, Alain Willaume dresse ici une cartographie personnelle faite d'images énigmatiques et engagées qui racontent la violence et la vulnérabilité du monde et des êtres qui l'habitent. Dans cet ouvrage rétrospectif qui traverse plus de quarante années de son travail, il est question de donner une forme à la tension des images, de rendre palpable la friction entre la peur et la sérénité qui se dégagent des sujets. Les différentes séries photographiques s'enchaînent grâce au fil conducteur qu'est l'avertissement : une alerte sur la condition des paysages, à la fois en danger et puissants, et sur le comportement de l'homme, parfois menaçant, parfois vulnérable. Une introduction rédigée par David Chandler (auteur et professeur à l'université de Plymouth) ainsi que des textes de Gérard Haller (écrivain) accompagnent les images du photographe et contextualisent sa pratique.

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Europe à table

Voyage En Extreme Europe

Bords du gouffre est un voyage aux confins, aux extrémités du monde. C'est aussi un parcours rétrospectif sur le travail du photographe Alain Willaume, ces quinze dernières années. De la pointe extrême nord du Danemark, à la pointe extrême sud de l'Inde en grimpant sur les sommets de l'Himalaya et en passant par l'Ile de Fer (le méridien zéro des navigateurs), c'est un voyage étrange que propose ce « livre extrême ». Le monde d'Alain Willaume est habité de visages. Presque tous partiellement cachés, « figures » ambiguës d'une humanité aussi menaçante que menacée ; tandis que les paysages, frontières et confins, dessinent les contours virtuels d'un même gouffre : un monde hanté par la mémoire, ou l'attente, de guerres toujours prêtes à ressurgir. Sous l'influence de longs voyages, Alain Willaume dresse une cartographie personnelle, tendue et grave à travers portraits, paysages et architectures ; à travers photographie, vidéo et écriture. Trois thèmes récurrents traversent son travail : - Les « symptômes visuels » de l'obsession sécuritaire des sociétés industrialisées, - Les représentations de l'écoute / du silence, - La notion de confins. Quoique intemporelle, sa représentation de là où le monde s'arrête résonne paradoxalement avec l'actualité.

Longtemps installé à Strasbourg, Alain Willaume y joua un rôle très actif dans la création artistique (concepteur et commissaire de « Sous-Paradis, ou la photo perdue », exposition collective multimédia dans une friche industrielle), collabora avec le TNS, le Festival Musica, les musées, le Ceaac, etc. Il est aujourd'hui enseignant à l'ENSAD de Strasbourg. Ce travail, « Bords du gouffre », a été exposé aux Rencontres d'Arles 2003. Alain Willaume sera cette année le directeur artistique d'une exposition de photo dédiée à l'Inde contemporaine.

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