Un rejeton de la fière classe ouvrière toscane, premier de sa famille à avoir fait des études supérieures, se retrouve à composer, dans une cuisine puante de Bristol, la pizza Margherita en hommage à l'autre Marguerite, la maléfique Thatcher. Il est flanqué d'un flibustier tout droit sorti de L'île au trésor, d'un acteur shakespearien dans la débine, d'un Pavarotti déboucheur de chiottes et de toute une troupe de semi-délinquants, lumpenprolétaires rebelles, amateurs de bière, de foot et de diverses substances. 

Ces souvenirs vrais sont passés au filtre de la poésie fantastique et de la critique sociale, dans un récit drolatique et émouvant, entre Ken Loach, George Orwell et H. P. Lovecraft. Un chant d'amour à une classe morcelée, malmenée par les managers doucereux et les superviseurs esclavagistes, mais qui résiste encore et toujours.

Odyssée lumpen

Uno spettro si aggira nel mondo delle lettere. È lo spettro di una letteratura che racconta il mondo del lavoro dall'interno, fatta da scrittrici e scrittori di estrazione proletaria o appartenenti alla nuova classe lavoratrice precaria. Una letteratura che può avere forme, lingue, strutture e scopi diversi da quelli perpetuati nelle scuole di creative writing. È la letteratura working class. Alberto Prunetti prova a definirne i tratti e ne ripercorre l'evoluzione, rendendo manifesto il legame tra le storie che siamo disposti a leggere e ascoltare e le condizioni materiali dell'industria che a queste storie gira intorno. Questo libro - che se ne frega della compostezza e delle buone maniere, che è saggio ma anche pamphlet, memoir, analisi critica - parla all'aspirante scrittore working class, ai lavoratori dell'editoria e ai lettori di qualunque classe, e ci ricorda che i libri che riempiono i nostri scaffali sono scritti, scelti e pubblicati da un pezzo piccolissimo di mondo: è ora di fare spazio anche a tutto il resto.

Non è un pranzo di gala

C'est un travail dangereux de souder à quelques centimètres d'une cuve de pétrole. Une seule étincelle est capable d'amorcer une bombe qui peut emporter une raffinerie. C'est pour cela qu'on vous dit d'utiliser cette bâche gris sale, qui résiste aux températures élevées car elle est produite avec une matière légère et indestructible : l'amiante. Avec elle, les étincelles restent prisonnières et vous, vous restez prisonnier avec elles, et sous la bâche en amiante vous respirez les substances libérées par la fusion de l'électrode. Une seule fibre d'amiante et dans vingt ans vous êtes mort. Alberto Prunetti raconte l'histoire de son père, Renato, né en 1945 à Livourne. Soudeur dans les raffineries et les aciéries italiennes depuis l'âge de quatorze ans, Renato s'empoisonne lentement au travail : il respire de l'essence, le plomb lui entre dans les os, le titane lui bouche les pores de la peau et, finalement, une fibre d'amiante se glisse dans ses poumons. Il meurt à 59 ans, après plusieurs années passées à l'hôpital. En contrepoint de ce récit tragique, l'auteur rapporte ses souvenirs d'enfance, entre parties de foot et bagarres, et décrit une époque, sa musique, ses dialectes, ses grands événements sportifs — dans cette Toscane ouvrière où les années 1970 furent une décennie de luttes sociales, avant que les restructurations des années 1980 n'y mettent bon ordre.

Amianto - Une histoire ouvrière

« C'est un travail dangereux de souder à quelques centimètres d'une cuve de pétrole. Une seule étincelle est capable d'amorcer une bombe qui peut emporter une raffinerie. C'est pour cela qu'on vous dit d'utiliser cette bâche gris sale, qui résiste aux températures élevées car elle est produite avec une substance légère et indestructible : l'amiante. Avec elle, les étincelles restent prisonnières et vous, vous restez prisonnier avec elles, et sous la bâche en amiante, vous respirez les substances libérées par la fusion de l'électrode. Une seule fibre d'amiante et dans vingt ans vous êtes mort. »

Alberto Prunetti raconte l'histoire de son père, Renato, né en 1945 à Livourne. Soudeur dans les raffineries et les aciéries italiennes depuis l'âge de quatorze ans, Renato s'empoisonne lentement au travail : il respire de l'essence, le plomb lui entre dans les os, le titane lui bouche les pores de la peau, et finalement, une fibre d'amiante se glisse dans ses poumons. Il meurt à 59 ans, après plusieurs années passées à l'hôpital.

En contrepoint de ce récit tragique, l'auteur rapporte ses souvenirs d'enfance, entre parties de foot et bagarres, et décrit une époque, sa musique, ses dialectes, ses grands événements sportifs - dans cette Toscane ouvrière où les années 1970 furent une décennie de luttes sociales, avant que les restructurations des années 1980 n'y mettent bon ordre.

L'opposition entre le père, parfait représentant de l'idéologie stalinienne du travail, et le fils qui incarne très vite la figure du précaire, n'empêche pas que s'exprime le profond amour qui les lie, teinté d'agacement et d'amusement avant que la maladie ne s'installe. L'humour constant, la délicatesse des sentiments, l'érudition historique et technique se mêlent dans ce récit.

Scritte nel 1933 le "Acqueforti di Buenos Aires" raccolgono immagini e percezioni della metamorfosi della capitale argentina in metropoli moderna. Arlt richiama nel titolo la stupefacente esattezza e la portata narrativa delle piccole acqueforti in voga nel Seicento, a opera di grandi pittori come Rembrandt: il linguaggio asciutto e il registro essenziale rendono alla narrazione la stessa sottile stilizzazione e l'attenzione ai particolari. Borseggiatori, mendicanti, oscure presenze e gente comune formano un affresco a tinte forti in cui Arlt mette in dubbio la necessità e le modalità della modernizzazione: l'arrivo della corrente elettrica, il telefono, gli edifici nuovi che non riconoscono più a quelli vecchi alcuna funzione pratica né decorativa, ridotti a ruderi di un passato che si rifiuta di essere cancellato, ma che pare non voler prendere parte alla costruzione del futuro. Con accenti talvolta grotteschi Arlt applica lo "sguardo dell'outsider"; lucido, addolorato e ironico insieme, osserva il corpo stesso della città, che si fa essere pulsante, e nella sua trasformazione inghiotte e sputa parti di materia che lo circondano e che ne costituiscono l'essenza più vera. Sofferenze, ottimismo, ricchezza e povertà, i profondi mutamenti dell'inizio del secolo, echi della cultura europea. La "vita dello spirito" di una popolazione cittadina che sente il terreno franare sotto i piedi e si aggrappa a una spensierata serietà che talvolta rischia di rendere la vita meno luminosa di come potrebbe essere, ma ancor più interessante da raccontare, perché quello che conta per lo scrittore è « stare nell'anima di tutti, assieme a tutti. Da qui la grande allegria: sapere di non essere solo ».

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