Spécialiste des théories du genre, de la théorie queer, l'auteur étudie ici "l'axe intellectuel" franco-américain autour duquel se sont élaborées ces théories. Le livre est centré sur la question de "l'act" (à la fois action, et représentation théâtrale) qui est au coeur de l'évolution de la question du genre. L'ouvrage débute par un préambule suivi de 4 essais. Rôles de reines : le théâtre du genre en Amérique ; comment et pourquoi la théorie du genre aux Etats-Unis s'est constituée comme théorie de la "performance", favorisant la "queerisation" de la pensée féministe et l'alliance avec les arts contemporains de la "performance". Les spectacles du genre et la politique de la "visibilité" en régime occidental contemporain : l'auteur s'interroge sur la demande de visibilité qui commande en partie l'action politique dans ce domaine ("acting", "acting out", "Act Up"). Les fins d'un idiome ou la "différence sexuelle" en traduction ; comment l'usage d'une même expression d'une langue à l'autre recouvre des réalités différentes et induisent des évolutions différentes. Le legs de Roxane : Féminisme et capitalisme en occident. Le féminisme dit de la "deuxième vague" est né dans le sillage de la contestation de la société capitalistes des années 1960 et 1970. Aujourd'hui, la "crise" de la pensée féministe est peut-être, pour une part, une crise de l'alliance nouée entre féminisme et anti-capitalisme.

Le grand théâtre du genre - Identités, sexualités et féminisme en "Amérique"

Scènes d'aumône : Misère et poésie au XIXe siècle

Un spectre hante l'Université française : celui de la déconstruction. Créé par Jacques Derrida à la fin des années 1960, ce concept est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes ouvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels sur tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est l'interrogation qui a présidé au colloque « Qui a peur de la déconstruction ? », qui s'est tenu à l'École normale supérieure et à la Sorbonne en janvier 2023. En voici les actes.

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