En 1954, Friedrich Torberg fonde à Vienne la revue Forum qui sera financée jusqu'en 1961 par la CIA, au travers de fondations-écrans. Une revue politique et culturelle, bien représentative du climat qui règne en Autriche à l'époque de la Guerre froide, comme le démontrent les documents inédits trouvés dans les archives de Chicago, Austin (Texas) et Vienne. En huit ans, 634 articles et caricatures abordent le thème de l'Europe et des pays européens. Ils sont analysés ici en s'appuyant sur les théories imagologiques qui se fondent sur une étude de l'imaginaire social. La notion de l'espace étranger y joue un rôle important, car il est chargé positivement ou négativement en une articulation binaire, structurée par l'existence du couple antagoniste Etats-Unis Union soviétique, auquel viennent se rattacher les divers Etats européens en un système de blocs. Pour la " petite Autriche ", la construction européenne doit, aux yeux de Torberg, permettre de rompre son isolement au sein d'une Europe de l'Ouest où elle veut s'ancrer profondément. Le discours sur la question européenne est très révélateur des réflexions sur l'émergence d'une nouvelle conscience de la nation autrichienne au début de la Seconde République. Un débat qui n'a rien perdu de son actualité alors que les autres pays de l'Union européenne s'inquiètent de l'évolution de l'Autriche.

L'Image De L'Europe A L'Ombre De La Guerre Froide. La Revue Forum De Friedrich Torberg A Vienne (1954-1961)

Les textes théoriques sur les diverses formes que peuvent prendre les " images de l'altérité " et les diverses modalités qui en régissent le fonctionnement ont permis l'émergence d'une nouvelle discipline scientifique : l'imagologie. De fait, celle-ci, qui peut aussi bien scruter
les profondeurs des constructions imaginaires dont se nourrissent mainte configuration idéologique et maint conflit identitaire, que s'intéresser par exemple aux représentations littéraires et artistiques que produit le regard itinérant, hérite d'acquis très anciens. Toutes les
grandes philosophies et toutes les grandes littératures ont peu ou prou mis en scène le regard de l'un/des uns sur l'autre/les autres. Le champ d'investigation est donc très vaste et les contributions à cet ouvrage collectif entendent n'en arpenter que quelques parcelles qui, toutes, analyseront les circulations, transferts ou échanges
idéologiques et culturels à l'œuvre dans les représentations de certaines altérités. Car ces topographies imaginaires, souvent aisément transposables, s'inscrivent ici dans une aire géographique,
linguistique et culturelle particulière qui en est le point de départ où le lieu conflictuel de rencontre (on pense aux nombreuses focalisations obsessionnelles sur la judéité) : cette Europe centrale et orientale qui, de par ses fluctuations politiques et culturelles immémoriales et perdurables, semble être une matrice inépuisable d'" images de l'altérité ". Les regards que cette Europe-là tourne vers l'extérieur, par libre choix ou par contrainte (voyages et exils), ou ceux qu'elle attire sur elle, ceux aussi qu'elles porte sur elle-même en clivant ou excluant mainte identité qui pourrait lui être intrinsèque, seront donc au centre de ces études.

Images de l'altérité

Toute la musique classique allemande et autrichienne en quelques 200 pages, qui n'en a jamais rêvé ? Mais, bien sûr, traiter de l'essentiel d'un patrimoine musical de manière aussi condensée suppose de faire des choix. Difficile d'aborder toutes les époques, tous les compositeurs marquants, ni même toutes les œuvres majeures. Outre que les choix reflètent évidemment les goûts de l'auteur, ils obéissent aussi aux critères suivants. Quant à l'époque, on se concentrera sur la période allant de Bach à Schoenberg, celle de l'épanouissement des grandes formes classiques et de la naissance des fondements de la musique contemporaine.
La sélection des compositeurs présenté est volontairement restreinte. La présentation repose sur les piliers qui ont révolutionné, en leur temps, l'expression de la sensibilité musicale : Les œuvres analysées sont peu nombreuses avec un accent particulier sur des phénomènes où apport allemand et
autrichien en sont déterminants, l'opéra et la création de festivals.

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