La transversalité du jeu et du travail projectif soutenue dans cet ouvrage collectif fut originairement révélée par des artistes en tant qu’activation de l’imagination et de l’expression créatrice. En tant que mécanisme de défense, elle fut théorisée par Freud en même temps qu'il inventait la psychanalyse ; puis développée par des aliénistes et des psychologues (Jung, Rorschach, Morgan et Murray...) sous la forme de tests qui conjuguaient la finesse clinique et la rationalité scientifique. Cet ouvrage a souhaité rompre avec une vision instrumentale, quantitativiste et catégorielle, en s’inscrivant dans une veine qualitative, dynamique et créative de la démarche clinique. Il ne s'agit pas seulement de se démarquer de la prolifération des mesures d'évaluation quasi immédiates, des procédures de conseil, de guidance et de thérapies expéditives (réactives, résolutives), mais de renouer avec l'esprit de la consultation entendue comme délibération, concertation et celui de la médiation entendue non pas comme arbitrage, résolution de conflit mais comme travail de l'intermédiaire. Ainsi les praticiens et chercheurs ici réunis par-delà leurs différences de génération, d'expertise, de référentiel, d'école, d'objectif, montrent-ils comment conjuguer la rigueur logique et l'empathie dans la rencontre, par la dérivation étonnante et habile des dispositifs projectifs.

Clinique et médiation projective

Ce recueil, construit comme un dialogue entre universitaires, psychologues et psychanalystes, cible la complexité des liens qui unissent l'amour à la sexualité, décrivant et analysant la névralgie de leur articulation. La partition du sexe et de l'amour est soumise à travers les chapitres à l'épreuve des contextes psychopathologiques actuels, interrogeant le féminin, la dépendance, la mort, la temporalité, la procréation et la création.
Cet ouvrage sur amour et sexualité est aussi une déclaration amoureuse à la psychanalyse et la psychologie clinique, ces disciplines qui courageusement accueillent, dans l'intimité de leurs séances, la complexe singularité du sujet pour permettre ce qu'Elisabeth Roudinesco nomme une « révolution de l'intime ». Les auteurs rappellent les variations de l'amour et cherchent à les conjuguer à différents temps et modes : aimer, être aimé, s'aimer, sans oublier ses modalités d'expression sous transfert. Les situations cliniques originales qui y sont présentées partagent cette complexité de l'amour, décrivent ses dérives, ses ratages, et décortiquent ses liaisons et déliaisons avec la sexualité.

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