Carrefours sciences sociales et psychanalyse : le moment moscovite

Cette enquête clinique, ethnologique et historique chez les jeunes consommateurs de drogue en Afrique, et particulièrement au Bénin, conduit à une réflexion sur la signification anthropologique des toxicomanies de masse modernes.

Toxicomanies et lien social en Afrique : les interdits de la modernité

L'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001, a fait 30 morts, plus de 6 000 blessés et détruit près de 28 000 logements, bâtiments publics ou privés. En réponse à ce choc terrible, des moyens importants ont été mis en œuvre pour venir en aide à la population toulousaine. Cependant, trois ans plus tard, les blessures physiques et morales, les difficultés sociales et les contentieux restent vifs. Issu d'un travail de recherche du Cedrate (Centre de recherches et d'action sur les traumatismes et l'exclusion), missionné à Toulouse par la Fondation de France pour étudier les modes et les effets de l'intervention des divers acteurs de la solidarité, ce livre tente de faire le point sur certains aspects de l'événement et des réponses qu'il a suscitées. La réflexion à dominante psychanalytique proposée par les auteurs est organisée autour de deux thèmes : quel sens donner au concept de " traumatisme " dans de telles circonstances, et quelles conséquences pratiques un usage insuffisamment rigoureux de cette catégorie peut-il avoir sur l'assistance aux personnes atteintes ? En quoi les catégories de " tiers " ou de " tiercéité " permettent-elles d'éclairer et d'orienter le travail de solidarité post-catastrophe, qu'il soit collectif ou individuel ?

Toulouse / AZF - Essai sur le traumatisme et la tiercéité

Quand ils ne suscitent pas l'admiration obscène de la technologie, les conflits militaires de cette fin de siècle provoquent le sentiment d'un déchaînement de violence irrationnelle et archaïque.
Mais la guerre et ses horreurs appartiennent-elles au passé de l'humanité ? ou bien, sous des apparences chaotiques, une logique les relie-t-elle au monde d'aujourd'hui ? Psychiatre psychanalyste, Bernard Doray nous conduit à sa suite sur quelques-uns des grands champs de souffrance contemporains. A Sarajevo, où s'active l'enfant dénicheur de bombes ; en Algérie, auprès d'Abdelnasser, dont les dessins sont autant d'efforts pour donner sens à ce qu'il a vécu ; au Rwanda pour entendre le récit dantesque de " Marie-Goretti " ; au Chiapas, au Guatemala, en Tchétchénie, au Vietnam...
S'y dévoile, en quelque sorte, l'envers de l'humanitaire, la face obscure de l'ordre du monde : guerre aux enfants, guerre aux ventres, guerre à la mémoire, guerre à l'humain en l'homme ! Ce qui se marque là, à travers bourreaux et victimes, c'est, pense Bernard Doray, la réalité d'un processus de désymbolisation de grande ampleur - processus qui a tout à voir avec la formidable poussée du globalisé.
Le néolibéralisme dans ses oeuvres...

L' Inhumanitaire : ou le cannibalisme guerrier à l'ère néolibérale

Cet ouvrage se présente comme la contribution de l'auteur au long processus d'émergence d'une discipline scientifique : la psychopathologie du travail, dite aussi clinique du travail. Venant d'une longue expérience d'acteur de terrain et de chercheur dans le champ du travail humain, il est dédié à la nécessaire élaboration d'une clinique de la marchandisation. Il nous parle des souffrances, mais aussi des résistances fertiles et du travail constant de resymbolisation qu'opèrent des femmes et des hommes dans la création du quotidien. 
Bernard Doray est psychiatre-psychanalyste et anthropologue.

Psychopathologie du travail ; de la resymbolisation

Ce livre est celui d'un mot, " dignité ", qui court aujourd'hui le monde, et qui est pris ici dans sa signification majeure : les lieux du psychisme et de la culture par où les femmes et les hommes affirment leur appartenance au monde humain.
L'auteur est psychiatre, psychanalyste, et anthropologue de formation. Son travail résume de
nombreuses années de réflexions théoriques
nourries d'engagements de terrain exigeants. On questionne l'histoire du concept de dignité en Occident. Des figures se détachent : Pic de la Mirandole, Rousseau, Kant, Marx. Ces grandes pensées sont mises en regard de questions contemporaines : la psychiatrie, la bioéthique, l'aspiration à une économie postcapitaliste de la valeur-dignité. On interroge également la
discrétion du concept de dignité chez Freud à partir
d'une hypothèse biographique originale. Les
sciences sociales sont convoquées autour des
dossiers de la pauvreté et de la dissidence. Du juge chilien Juan Guzman à Henri Alleg, du sous-commandant Marcos au professeur biélorusse
Bandazhevsky, une quinzaine de porteurs de dignité viennent enrichir cet ouvrage, le plus souvent à partir d'entretiens originaux. Ce travail n'a pas de précédent. Il ouvre un ensemble de perspectives nouvelles : dans les champs des projets politiques, de la thérapeutique, de l'analyse du travail et de l'économie. Il propose un chemin vers un humanisme de notre époque.

La Dignité - Les debouts de l'utopie

Peut-on critiquer le capitalisme ? La question se pose effectivement. En premier lieu parce que ce mode bien particulier de production et de répartition des richesses, le capitalisme, étend aujourd'hui son empire à l'ensemble du monde et à la majeure partie des activités humaines, prenant une place telle dans nos vies qu'il nous est devenu difficile d'imaginer, plus encore de concevoir, rationnellement, d'autres types de rapports économiques entres les humains. Mais elle se pose, en second lieu, en raison du refus de plus en plus décomplexé, parfois brutal, de ceux qui ont la main sur les principales institutions d'élaboration et de diffusion de l'information et des idées que l'hypothèse même d'une autre forme d'organisation sociale puisse encore être librement envisagée, discutée, étudiée, soutenue... Le lecteur prendra connaissance dans la présentation de ce volume de l'histoire mouvementée des textes qui le composent. Elle témoigne de la désinvolture avec laquelle ceux qui  en ont les moyens choisissent discrétionnairement ce qu'il est utile ou non de rendre public. Quant aux contributions elles-mêmes, elles démontrent, et c'est vraisemblablement là ce qui a un temps interdit leur publication, que la recherche et la pensée autour de perspectives non-capitalistes de développement des sociétés demeurent aussi vivantes que jamais.

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