La maternité est au centre de tous les discours. Jamais on n'a tant parlé de la grossesse et de l'accouchement. Jamais on n'a tant célébré l'enfant-roi. Pour les nouveaux accoucheurs, inspirés par Frédérick Leboyer, la naissance devient une fête : elle se passe dans l'eau, en musique, en contact avec la terre, au milieu d'un cercle d'amis. D'autres obstétriciens reprennent les vieilles recettes de l'hypnose, les enrobent de théories fumeuses et les assortissent de gymnastiques inquiétantes. D'autres encore transforment la grossesse en une véritable psychothérapie. On s'intéresse de plus en plus aux femmes et cependant, soumises aux caprices des modes médicales et aux idéologies natalistes ou paternalistes, celles-ci ont en réalité de moins en moins la maîtrise de leur maternité.

Ces hommes qui nous accouchent

Seule. Seul. Seuls. C'est un joli mot : solitude, c'est aussi, parfois, une bien belle chose. Pas toujours. Le plus souvent c'est l'horreur. La solitude humilie, accable, dessèche, épuise, stérilise, désespère. Le plus souvent, la solitude c'est la mort. Invisibles, silencieux, transparents, les solitaires sont dans la foule. Catherine Baker s'est assise au bord du flot et elle a attendu. Alors ils sont venus vers elle. Si nombreux, si pitoyables, si exigeants. Tellement vivants, tellement prolixes, tellement violents qu'il a fallu à Catherine Baker deux années de travail acharné pour écrire ce livre extraordinaire et bouleversant et pourtant si simple et si évident. Écoutez les solitaires. C'est de vous qu'ils parlent.

Balade dans les solitudes ordinaires

Suzanne Ropert est institutrice. Elle a choisi de s'occuper d'enfants inadaptés, ceux qu'on appelle des « enfants fous ». Elle raconte son expérience, sa première année dans un hôpital psychiatrique pour enfants. Relation sans complaisance, sans concessions aux modes et aux engouements du moment, où elle s'interroge sur ces enfants, les institutions qui les recueillent, les gens qui s'en occupent. Découverte d'un domaine obscur que notre société du sourire et de l'optimisme sur commande, décore volontiers de couleurs rassurantes. Suzanne Ropert pose beaucoup de questions sans avoir la prétention de détenir les réponses. Mais, de ce livre chaleureux et sans illusion, il ressort qu'avec un peu de compréhension et d'amour il peut être possible d'éveiller des lueurs dans la nuit où tâtonnent ces enfants exclus.

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