Aujourd'hui, la communication orale comme écrite prolifère, les échanges et la diffusion des opinions, les prises de positions et les avis de toutes sortes se multiplient... Tout cela nous provoque en permanence à réfléchir, à juger, à débattre. Consciemment ou non, chacun s'appuie sur un art de penser aux exigences variées : certitude et rigueur, mais aussi souplesse et persuasion... Conjuguer esprit de géométrie et esprit de finesse, n'est-ce pas la méthode idéale souhaitée par tout esprit cultivé ? Mais comment la pratiquer plus aisément ? En la connaissant mieux et en s'y exerçant au contact des maîtres. Une panoplie d'instruments dirige et facilite l'exercice de la pensée et de la parole et nous les connaissons mal : définir les mots mais aussi les concepts, diviser les notions, questionner, énoncer les problèmes, argumenter, démontrer, objecter, réfuter, convaincre, persuader... L'étude de ces instruments est ici exposée, dans la tradition vivante qui remonte aux Grecs, mise en forme pour la première fois par Aristote dans son Organon (l'Instrument). Dans cet ouvrage, les illustrations et les applications concrètes alternent avec les exposés théoriques et l'assimilation de ces derniers est aidée par un glossaire de définitions de plus de deux cents termes. Aussi l'étude des instruments qui permettent à la raison de procéder avec ordre, facilité et sans erreur est-elle située ici dans son milieu d'élection : la vie de l'intelligence. Car au milieu du relativisme et du scepticisme contemporain, notre esprit possède toujours le désir naturel de la vérité et la soif d'y répondre. Bruno Couillaud, docteur en philosophie, est professeur à la Faculté Libre de Philosophie et de Psychologie à Paris.

Raisonner en vérite

Les problèmes éthiques posés par la pratique médicale ou la recherche nous rendent tous avides de solutions et de certitudes : comment évaluer telle pratique, doit-on accepter telle législation ? Cependant, il convient de répondre à une question préalable : nos manières de penser sont-elles pertinentes ? C'est à cette interrogation que ce livre s'efforce d'apporter une réponse, en mettant la logique au service de la bioéthique. Que de problèmes posés aujourd'hui par les progrès de la pratique médicale ou les avancées de la recherche scientifique ! Statut de l'embryon, utilisation des cellules-souches, assistance médicale à la procréation, gestation pour autrui, diagnostic préimplantatoire, bébé médicament, clonage, eugénisme, mais aussi soins et accompagnement des mourants, euthanasie, ou encore avortement, contragestifs... On demande beaucoup à la bioéthique. Mais prend-on le temps d'armer notre raison de la vigilance requise pour aborder ces questions si délicates ? S'interroge-t-on sur la manière dont leurs termes sont ou non définis ? Comment les arguments sont-ils construits ? Sont-ils réels ou fictifs, solides ou incertains ? Enfin, celui avec qui je discute ne se tromperait-t-il pas lui-même, ou ne chercherait-il pas aussi parfois à me tromper ? C'est un service urgent à rendre à l'intelligence que de répondre à ces questions. Il en va de notre responsabilité en matière d'écologie humaine. La bioéthique n'a-t-elle pas pour but le respect de la dignité de "tout homme et de tout l'homme"?

Manières de penser - Arguments et tromperies en bioéthique

Peut-on se servir de l'astrologie et que vaut-elle ? Les causes cachées de certains phénomènes naturels apparemment mystérieux, sont-elles celles que les magiciens connaissent et exploitent dans leurs agissements ? Les sorts, quelles qu'en soient les applications (connaître l'avenir, répartir des biens, distribuer des charges ou prendre telle ou telle décision) sont-ils raisonnables et peuvent-ils être légitimement utilisés ? On le voit, ces questions posées à Thomas d'Aquin par trois de ses contemporains, à la fin de sa vie vers 1270, sont toujours actuelles. Ses réponses sont ces trois textes, inédits en traduction française (à partir des dernières éditions du texte latin - Opera Omnia de l'édition Léonine) où Thomas livre ses positions argumentées et de manière synthétique ; on y a joint la traduction de certains autres passages de ses nombreuses œuvres, où des réponses analogues ou complémentaires sont données. On s'aperçoit que l'astrologie comme les pratiques magiques et toutes les formes de divinations étaient bien présentes dans la chrétienté du moyen âge, bien que jugées très sévèrement par la tradition judéo-chrétienne ; on remarque aussi, grâce à notre docteur, qu'elles y étaient également analysées philosophiquement et pas seulement à la lumière de l'Ecriture ou des arguments de foi. On y découvre, parfois de manière surprenante, les jugements nuancés et circonstanciés de Thomas lui-même.

L'astrologie, les opérations cachées de la nature, les sorts

Pourquoi proposer un nouveau livre sur Jean-Paul Il, alors qu'il en existe déjà plusieurs, et même d'excellents ? En réalité, le présent ouvrage est issu d'une série de conférences qui eurent lieu à Paris, en juin 2006, autour des représentations qui étaient données de La Boutique de l'orfèvre. C'était l'occasion, un an après la mort du Saint-Père, de revenir sur un pontificat extrêmement riche, non pour en explorer tous les aspects, comme le feront peu à peu les historiens, mais pour livrer un témoignage de philosophes qui ont beaucoup reçu de lui. Ils peuvent d'ores et déjà dire, même si ce n'est qu'à vues humaines, que l'héritage légué par Jean-Paul II est aussi d'une grande fécondité pour l'avenir de nos sociétés.

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