La mortalité des adultes en Afrique subsaharienne reste peu étudiée. En l'absence de systèmes d'état civil efficaces, elle doit souvent être estimée à partir de données imparfaites. Parmi ces données, les informations fournies par les individus sur la survie de leurs proches (parents ainsi que frères et soeurs) constituent un patrimoine statistique important, qui mériterait d'être valorisé davantage, notamment pour mieux reconstituer les tendances de la mortalité adulte. En combinant les enquêtes démographiques et de santé (EDS), des données de recensements ainsi que des microsimulations, cette thèse revisite les techniques d'estimation de la mortalité des adultes à partir de la survie des proches. Elle présente également les principaux biais de sélection et les problèmes de qualité qui caractérisent ces données. Elle fournit ensuite des estimations empiriques récentes sur les risques de décès entre 15 et 60 ans Dans l'ensemble, cette thèse documente des hausses importantes de mortalité adulte ainsi qu'une très grande diversité des situations nationales. Si la mortalité adulte africaine peut varier du simple au triple d'un pays à l'autre, c'est notamment parce que les différents pays subsahariens ont été frappés à des degrés très divers par l'épidémie du VIH-sida et la récente crise sanitaire.

Estimation de la mortalité adulte en Afrique subsaharienne à partir de la survie des proches - Apports de la microsimulation

Tous les pays du monde sont aujourd'hui engagés dans un vaste mouvement de transition démographique, qui modifie tant la dynamique de leur population (déclin de la fécondité, recul de la mortalité) que leurs structures (vieillissement notamment). Une fois amorcés, les processus qui caractérisent la transition démographique ont souvent été perçus ou présentés comme irréversibles, sans à-coups, universels sur le plan géographique ou social, avec l'hypothèse d'une convergence globale vers de faibles niveaux de fécondité, de mortalité et de croissance. Bien des pays ont suivi dans le passé ou suivent aujourd'hui un chemin assez classique. Mais d'autres ont connu une histoire plus mouvementée : des résistances profondes au changement, des ralentissements dans les progrès en matière de fécondité, de nuptialité ou de mortalité, parfois même des retournements de tendances plus ou moins brutaux et durables. C'est à l'analyse de ces irrégularités et des résistances aux transitions classiques qu'a été consacrée la Chaire Quetelet de 2010. Elle a réuni près de 130 chercheurs, démographes, statisticiens ou sociologues. Cet ouvrage rassemble treize des trente-neuf communications qui y furent présentés. Les quatre premiers chapitres concernent les stagnations ou ralentissements du recul de la fécondité dans des pays du Sud, les trois suivants des questions de fécondité propres aux pays du Nord ; deux sont ensuite consacrés à la nuptialité ; les quatre derniers se centrent sur la mortalité et la santé.

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