Soieries à Lyon. Rubans à Saint-Étienne. Étoffes imprimées à Bourgoin-Jallieu. Chaussures à Romans-sur-Isère. Chapeaux à Chazelles-sur-Lyon. Et encore maille à Roanne, drap de Bonneval à Séez, cravate à Panissières, peigne à Oyonnax... En Rhône-Alpes se sont développés, dans les domaines du textile et de la mode, des savoir-faire exceptionnels qui, depuis des siècles, habillent le monde "de pied en cap". Des magnaneries de la Drôme aux ateliers de soyeux lyonnais, des moulinages ardéchois aux "usines-pensionnats" du Bugey ou du Nord-Isère, cette spécialisation a durablement marqué le paysage régional. Elle a aussi suscité la création de nombreux musées ou sont présentés produits, machines, techniques et où se transmet la mémoire économique et sociale de ces industries. Et, dans les entreprises toujours en activité, l'héritage du passé continue d'inspirer la production contemporaine. Fruit d'un travail collectif associant, à l'initiative de la Direction régionale des affaires culturelles, le réseau "textile et mode" de la région et différents experts, De pied en cap entend : montrer la diversité des patrimoines représentés ; souligner les liens étroits qui unissent cet héritage aux économies locales ; interroger les différentes modalités mises en oeuvre pour mettre en partage ce "bien commun". Alternant monographies et textes de réflexion, entretiens et contributions d'écrivains, cet ouvrage - enrichi par une iconographie inédite - se veut aussi un outil pour faciliter l'appropriation par le plus grand nombre des "patrimoines du textile et de la mode".

De pied en cap - Patrimoines du textile et de la mode en Rhône-Alpes

Canton de Blesle, Haute-Loire

1925, Paris : l'Exposition internationale des arts décoratifs ouvre ses portes et offre aux yeux des visiteurs des oeuvres somptueuses, marquées par l'historicisme du XIXe siècle, influencées par l'Art nouveau et empreintes de modernité. Un univers à nul autre pareil, qui reflète un art de vivre où le luxe des matériaux éblouit autant que les formes nouvelles. Au gré des stands et pavillons s'étalent les meubles des meilleurs ébénistes de l'époque, garnis de tapisseries réalisées par les manufactures nationales de Beauvais et des Gobelins et par celles, privées, d'Aubusson et de l'Ecole nationale d'art décoratif d'Aubusson. A l'occasion de l'exposition "Tapisserie Art déco : Aubusson, Beauvais, les Gobelins à l'Exposition des arts décoratifs de 1925, Paris" (juin-octobre 2012), cet ouvrage déroule la trame de l'art des lissiers, le magnifie et révèle un foisonnement de styles propre à une période de prospérité et de paix retrouvée. La Cité internationale de la tapisserie et de l'art tissé, portée par la région Limousin, le conseil général de la Creuse et la communauté de communes d'Aubusson-Felletin, soutenue par l'Etat, bénéficie de la reconnaissance de la tapisserie d'Aubusson par l'UNESCO et développe trois objectifs : la mise en valeur du patrimoine, la transmission du savoir-faire, l'excellence dans la création contemporaine. Le Mobilier national, héritier du Garde-Meuble de la Couronne, assure l'ameublement des palais officiels de la République. Il conserve, restaure dans ses ateliers et présente ses collections lors d'expositions. Les manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie, qui lui sont rattachées depuis 1937, perpétuent la tradition de la tapisserie et du tapis depuis le XVIIe siècle, en tissant des modèles contemporains.

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