En 2021, le musée Camille Claudel consacre une exposition à l'artiste contemporaine Fabienne Verdier prenant pour point de départ les vitraux réalisés par l'artiste pour l'église Saint-Laurent de Nogent-sur-Seine. Artiste peintre française mondialement connue, Fabienne Verdier s'est formée en Chine dans les années 1980, auprès des derniers maîtres calligraphes. Après une formation d'une dizaine d'années, elle revient en France et invente un langage pictural contemporain, habile équilibre entre la peinture occidentale et la calligraphie orientale. Sur d'immenses toiles colorées, elle peint des tracés d'inspiration calligraphique qui engagent tout son corps. Pour adapter ces signes à l'échelle de ses compositions, l'artiste fabrique ses outils sur mesure : pinceaux gigantesques qu'elle manipule avec un guidon de vélo, poches-à-douilles énormes remplies de peinture. En 2017, avec la maître-verrier troyenne Flavie Serrière-Vincent-Petit, Fabienne Verdier obtient la commande des vitraux du choeur de l'église Saint-Laurent à Nogent-sur-Seine. Leur projet s'ancre dans l'histoire du vitrail aubois, notamment par l'usage du jaune d'argent et de la grisaille, qui ont porté l'essor du vitrail champenois au XVIe siècle. Le coeur de l'exposition sera consacré aux vitraux de Nogent-sur-Seine, pour dévoiler au public les coulisses de leur élaboration. Plus largement, il s'agira de mettre cette commande en contexte en évoquant d'une part l'importance du vitrail et du jaune d'argent dans l'Aube de la Renaissance ; d'autre part en présentant un ensemble de toiles de Fabienne Verdier, afin de prendre la mesure des ponts qui existent entre la pratique picturale de l'artiste et la réflexion menée pour la commande de Nogent-sur-Seine.

Fabienne Verdier - Alchimie d'un vitrail

Les liens entre Camille et Paul Claudel ont été étroits tout au long de leur vie. Enfants, ils partagent jeux et lecture ; Camille devenue artiste, Paul est son modèle privilégié. Camille transmet à son frère son intérêt pour le japonisme, tandis qu'il l'emmène dans les salons symbolistes. En 1893, les fonctions de diplomate de Paul Claudel leur imposent un éloignement géographique, mais le frère et la soeur entretiennent une correspondance et se voient dès que Paul revient en France entre deux missions. Cette "intellectuelle intimité" se lit dans les oeuvres des deux artistes. Si Camille Claudel a continuellement partagé avec son frère ses idées et ses enthousiasmes comme ses difficultés et ses peurs, Paul Claudel n'a jamais cessé de porter son regard sur le travail de sa soeur. Eclairées par I'oeil sensible et la langue vibrante de Paul, les oeuvres de Camille Claudel apparaissent sous un jour nouveau.

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