A l'occasion de cette deuxième édition d'un festival Europalia consacré à l'Italie, les musées se font un plaisir d'offrir au visiteur de l'exposition "Pompéi" un parcours supplémentaire. La phase finale de la rénovation de notre célèbre maquette de Rome coïncide avec l'inauguration ; aussi nous a-t-il semblé tout à fait approprié d'esquisser pour le visiteur, en route de Pompéi à Rome, la façon dont la découverte des villes de la zone du Vésuve doit être appréhendée dans le contexte plus large de la redécouverte de l'Antiquité romaine. Bien avant la découverte d'Herculanum (1709) et de Pompéi (1748), les monuments antiques de Rome qui restaient encore debout succombèrent aux nécessités urbanistiques et architecturales des papes des XVe et XVIe siècles. Ce pillage systématique des matériaux antiques fut finalement contrôlé par un Commissaire papal aux antiquités (1534), grâce entre autres à l'intervention d'artistes comme Raphaël (ou Castiglione). Ce ne sont dorénavant plus seulement les savants et artistes locaux qui immortalisent ces témoignages du passé par la plume ou le crayon, mais aussi des voyageurs érudits de nos contrées tels Stephanus Pighius ou Martinus Smetius et des artistes comme Hieronymus Cock ou Maarten van Heemskerk. L'oeuvre de ces "Fiammighi" et de ces humanistes a joué un rôle primordial dans la redécouverte de l'Italie antique. Le vaste domaine d'études que ce phénomène a ouvert constitue l'un des fondements essentiels du patrimoine culturel et matériel de nos démocraties européennes.

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