"Questionné par Frank Dorge, rédacteur en chef de l'Étudiant, il développe les points suivants.
1/ Le système français ne fonctionne correctement que pour 50 % des élèves. Notre système est dual et injuste, il affiche une égalité fallacieuse.
2/ L'école primaire est le lieu des réformes urgentes. Formation et méthodes des maîtres, précocité incessante des exigences, rigidité des pédagogies, tout cela doit bouger, et vite.
3/ Le collège unique n'est pas une idée désuète, c'est un slogan qui ne recouvre rien ? sauf l'universalité des programmes. On a enfourné dans un moule unique conçu pour l'élite des populations hétérogènes. Résultat : le collège n'est pas à deux vitesses, mais à dix huit.
4/ Les lycées professionnels sont la vraie réussite de ces dernières années, encore conviendrait-il de le reconnaître et de ne pas leur infliger une cure d'austérité assassine ? au profit d'un retour à l'apprentissage dont ne veulent ni les employeurs ni les familles.
5/ Le lycée général fonctionne (le tri s'est effectué en amont) mais il souffre de deux maux : d'abord, l'absence de véritable politique de l'orientation ; ensuite, la focalisation sur les classes préparatoires aux grande écoles, véritable filière parallèle réservée, non aux meilleurs comme on le dit, mais aux meilleurs qui sont fils de cadres ou d'enseignants. La religion du bac est un mal français, le redoublement une plaie nationale. Au fond, notre système part d'un élève étalon parfait dont chaque enfant serait le dérivé inférieur.
6/ Christian Forestier tient sur l'université un discours solide et original. Oui, l'autonomie est une bonne chose, mais dans le cadre d'une politique concertée. Oui, la France a besoin d'une recherche pointue, mais on ne doit pas s'obnubiler sur les critères de Shanghai. Il convient de tirer le dispositif vers le haut, mais en ne négligeant pas les formations bac + 2 qui sont un enjeu crucial."

L'éducation

Quand on parle d'école, en France, on parle comme au café du commerce. Pour la première fois, notre pays s'est doté, durant sept années, d'un outil d'évaluation sérieux rassemblant les meilleurs experts français et étrangers. Ils ont travaillé librement, sans souci de déplaire et sans langue de bois.Ce livre rassemble, de manière très lisible, les conclusions de ces recherches. Notre enseignement est-il égalitaire ? Le niveau baisse-t-il ou non ? Comment sont pris en charge les 20 % d'élèves en très grande difficulté ? Que vaut l'orientation, est-elle scrupuleuse, est-elle sexiste ? Pourquoi les jeunes Français sont-ils, en Europe, les plus mauvais élèves en anglais ? Pourquoi le redoublement - spécialité de notre pays - est-il inefficace ? Pourquoi, alors que nous comptons parmi les cinq pays qui consacrent le plus d'argent à l'éducation, n'atteignons-nous qu'un niveau moyen de performance ?

Que vaut l'enseignement en France ? Les conclusions du Haut Conseil de l'évaluation de l'école

Quand on parle d'école, en France, on parle comme au café du commerce. Pour la première fois, notre pays s'est doté, durant sept années, d'un outil d'évaluation sérieux rassemblant les meilleurs experts français et étrangers. Ils ont travaillé librement, sans souci de déplaire et sans langue de bois. Ce livre rassemble, de manière très lisible, les conclusions de ces recherches. Notre enseignement est-il égalitaire ? Le niveau baisse-t-il ou non ? Comment sont pris en charge les 20 % d'élèves en très grande difficulté ? Que vaut l'orientation, est-elle scrupuleuse, est-elle sexiste ? Pourquoi les jeunes Français sont-ils, en Europe, les plus mauvais élèves en anglais ? Pourquoi le redoublement - spécialité de notre pays - est-il inefficace ? Pourquoi, alors que nous comptons parmi les cinq pays qui consacrent le plus d'argent à l'éducation, n'atteignons-nous qu'un niveau moyen de performance ?

Livres