Dans cette satire endiablée, Christian Harrel-Courtès nous brosse le tableau de cette grande bourgeoisie dont le style de vie resta longtemps celui de 1900, bien après que la Belle Époque eût disparu. L'auteur ne nous fait grâce de rien, et avec un humour féroce, passe en revue les us et coutumes de cette « bonne société » qui se voulait l'élite : paternalisme envers les domestiques, observance stricte des pratiques religieuses, refus de toutes nouveautés, méfiance envers les Arts et les Lettres considérés comme « distractions pernicieuses », immobilisme en affaire, culte de l'argent. Les mariages, les enterrements, les ventes de charité, les grands dîners, les fêtes religieuses, les obligations mondaines : autant de scènes irrésistibles qui montrent les grands bourgeois infatués de leurs privilèges - jusqu'au réveil brutal des années 30, où les patrons découvrent avec effarement leurs effigies pendues aux grilles des usines : le XIXe siècle est bien fini, c'est l'ère des conventions collectives et des congés payés - autrement dit la fin d'un monde ! Si l'auteur a choisi Marseille comme cadre de ses souvenirs, c'est parce qu'il y est né, issu d'une de ces familles dirigeantes dont on a peine aujourd'hui à imaginer la suprématie. Avec une lucidité fascinée, il dépeint cet univers clos dans lequel il a grandi. Car qu'elles fussent natives du nord, du sud, ou de l'est de la France, de Bordeaux ou de Roubaix, de Grenoble ou de Limoges, de Lille ou de Paris, de Nancy ou de Rouen, ces familles « bien pensantes » vivaient toutes en autarcie, obsédées par le souci de « rester entre soi ». À travers ce pamphlet sans complaisance, nous retrouvons des modes de vie et de pensée qui semblent appartenir à l'époque de Monsieur Fallière, et qui furent cependant ceux de beaucoup de nos parents et de nos grands-parents.

Quand les bourgeois étaient rois

L'instant pur - Propos sur l'art et la création

Marseille, en 1942, est un peu la "capitale culturelle" de la "zone libre". Christian Harrel-Courtès a vingt ans, et n'hésite pas à transformer un simple bulletin ronéotypé en revue, avec la complicité d'un jeune éditeur, Robert Laffont. Cela devient : Fusées. L'auteur se souvient du contexte et du dynamisme intellectuel marqué par les revues Confluences, Poésie 42, Fontaine, Les Cahiers du Sud, etc. Très vite, un réseau se constituera et des échanges inter-revues s'effectueront. Fusées peut s'enorgueillir de ses signatures : Luc Estang, René Daumal, Paul Eluard, Pierre Klossowski, René Barjavel, Michel Mohn... Mais l'auteur ne se borne pas à présenter une revue, il nous fait rencontrer ses deux mentors : Marcel Brion l'historien de l'art, et le père Bruckberger, déjà indiscipliné. Il nous convie aux soirées de la comtesse Pastré où rivalisent Lanza del Vasto, Luc Dietrich et tant d'autres artistes. Il nous accompagne dans la maison louée par les surréalistes en transit, ce qui nous vaut un beau portrait de Breton, dans un débat avec le philosophe Gaston Berger, père du chorégraphe Béjart, ou encore chez lui en présence de Paul Valéry ou d'André Gide. Refusant de se soumettre à l'autorité allemande, Fusées s'éteint à la fin de 1942. Pourtant dans le ciel des lettres, elle brille de tous ses feux... Ce témoignage est une remarquable contribution à l'histoire des revues et, plus généralement, à l'histoire intellectuelle de cette période très particulière.

Fusées - Histoire d'une revue littéraire à Marseille en 1942

"Ago", le milliardaire milanais, avait longuement, amoureusement, médité sa "combinazzione". Enrico, dans la situation où il s'était mis, n'avait pas d'autre solution que d'accepter d'y jouer le premier rôle. Quant à Sonia, leur étrange maîtresse, fille adulée d'un dignitaire soviétique, elle garantissait la réussite de l'opération. Hélas !... L'amour déjoue quelquefois les combinaisons les plus élaborées. L'amour, et... le K. G. B. ! Harrel-Courtès nous entraîne ici dans les mondes troubles et passionnés des privilégiés soviétiques et de la jet society occidentale. Apparemment si opposés, mais au fond, peut-être, si semblables... En tout cas, un mélange détonnant. Et une histoire... qui donne le frisson !

La camarade privilégiée

Constantin Papadaqua, Grec d'origine installé en Italie, armateur dans la lignée d'Onassis, est au faîte de sa puissance. Mais cet homme de quarante-cinq ans, beau, riche, raffiné, chevauche un rêve. Un rêve fabuleux et qui peut bouleverser l'échiquier du monde des affaires internationales... Alors, Constantin va monter une gigantesque machination financière et maritime. De Milan à New York, de Rome à Bahreïn, de Londres à Zurich, l'armateur tisse sa toile, tire les ficelles d'un jeu dangereux, secret, qui concerne au premier chef le Vatican et le pape. Ses adversaires emploient tous les moyens pour faire plier Constantin : trahison de ses machiavéliques partenaires, pressions de toute sorte, rapts, sabotages... L'armateur réussira-t-il à mener jusqu'au bout son incroyable projet ? Parviendra-t-il à triompher de ses ennemis dans cet univers de l'argent, des intrigues vaticanes, de la jet society, où tous les coups sont permis ?

Les Bateaux du bon Dieu

L'art n'a pas fini de nous intriguer. Le sourire de la Joconde nous émeut, la Sainte Victoire de Cézanne nous enchante, les montres molles de Dali ne nous donnent pas l'heure mais nous ouvrent le temps du surréel. Nous pourrions continuer cette énumération, tant nos musées regorgent de ces chefs-d'oeuvre devant lesquels le mystère de la création nous inonde avec force, avec délectation, avec angoisse. L'art défie la mort. L'art rencontre Dieu. L'art, par ses couleurs, ses notes, ses mots, ses volumes, etc., nous parle. Il nous entretient de l'artiste et de ses combats avec lui-même, il nous interroge sur nous et nos attentes ou nos rêves. L'art est communication, découverte de l'Autre. C'est cet écho de l'humanité que Christian Harrel-Courtes, veut nous faire partager. Ces propos sont autant de confidences sur l'inspiration, sur les étapes de la création, sur les affres et satisfactions de l'art. Sur ces échecs aussi. Car l'art est exigeant et ne pardonne ni le manque de savoir-faire, ni l'absence de don. L'artiste est celui qui ne s'appartient plus, persuadé qu'il atteint l'Universel. L'art serait-il, l'ultime territoire de la liberté ? L'auteur en est persuadé.

"Ago", le milliardaire milanais, avait longuement, amoureusement, médité sa "combinazzione". Enrico, dans la situation où il s'était mis, n'avait pas d'autre solution que d'accepter d'y jouer le premier rôle. Quant à Sonia, leur étrange maîtresse, fille adulée d'un dignitaire soviétique, elle garantissait la réussite de l'opération. Hélas !... L'amour déjoue quelquefois les combinaisons les plus élaborées. L'amour, et... le K.G.B. ! Harrel-Courtès nous entraîne ici dans les mondes troubles et passionnés des privilégiés soviétiques et de la jet society occidentale. Apparemment si opposés, mais au fond, peut-être, si semblables... En tout cas, un mélange détonnant. Et une histoire... qui donne le frisson !

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