Pourrions-nous citer toutes les disciplines nécessaires à la connaissance et à la culture de la truffe ? Autant de disciplines qui sont, aujourd'hui, comme autant de rubriques d'un examen de conscience à l'échelle planétaire. Que faisons-nous pour conserver les conditions de vie des paysans, garder leurs moyens de production, protéger les sols, conserver les ressources en eau, source de vie ? Cultiver les richesses transmises d'autrefois, se dit aujourd'hui pratiquer une agriculture de demain durable, profitable. Mais les réalités restent. Tout s'accélère, l'indépendance, les nouveaux blocs économiques, l'évolution du rôle de la famille, la femme dans la société. Aujourd'hui, se multiplient les cercles d'études économiques et sociales ; déjà quelques siècles plus tôt, les Bénédictins avaient fait un travail remarquable. Ils s'intégraient rapidement dans leur monde, construisant une Europe, avec le souci impérieux de garder leurs racines profondes - symbolisées par le chêne, leur emblème - et édifiant des chapelles pour les Vierges noires. L'ouvrage de Christian Tortel nous entraîne sur le chemin parcouru du druidisme à nos jours, au travers de la culture de la truffe. Une découverte inattendue, originale, à déguster avec délectation dans la collection "Les vieux métiers".

La truffe - Culte et culture

Bonaparte. De Toulon Au Caire

De vieux manuscrits, couverts de poussière et de toiles d'araignées, dormaient au fond d'une malle. Ils furent rédigés par François Bernoyer, chef de l'atelier d'habillement des troupes françaises en Orient. Sous la forme de 19 lettres, qu'il écrivit à sa femme et à son cousin, il nous apporte un témoignage complètement inédit sur l'expédition de Bonaparte en Égypte et en Syrie. Natif d'Avignon, François-Martin-Noël Bernoyer figure sur le registre des baptêmes de la paroisse Saint-Pierre, à la date du 24 décembre 1760. Quand il s'embarqua, il était dans sa trente-neuvième année. L'ouvrage, dans un style vivant et direct, donne une dimension nouvelle à l'expédition : mille détails sont tirés de l'oubli, et mille aspects ignorés des historiens apparaissent au grand jour. De plus, il nous montre comment Bonaparte agit, commande et organise ; comment il gouverne, récompense ou punit ; déjà, il incarne la France en Égypte et en Syrie. Par ailleurs, Bernoyer nous conte avec minutie ses aventures romanesques, ou les amours des généraux et de Bonaparte, mais il nous fait également revivre la fatigue des soldats, leur grogne, leur ivresse après les victoires, et leur découragement après la défaite devant Saint-Jean d'Acre. Républicain convaincu, Bernoyer porte un jugement sévère sur le jeune et ambitieux général en chef et, à la lumière de ce livre, Bonaparte nous devient plus familier. Nous assistons aux premières étapes de la marche qui le conduira au 19 Brumaire, au pouvoir suprême et à la gloire impériale.

Avec Bonaparte, en Égypte et en Syrie, 1798-1800 - Dix-neuf lettres inédites

Durant cinq années, Le port a jauni a publié un recueil de roubaiyat par an. Les ROUBAIYAT sont des quatrains, comme l'indique leur nom issu du chiffre "arbaa", quatre. Genre poétique perse et arabe qui remonte au XIe siècle avec l'oeuvre d'Omar Khayyam, les roubaiyat ont été le terrain de jeu de poètes égyptiens des années 1960-70, qui ont revisité le genre avec humour et truculence linguistique en arabe contemporain dialectal. 
Ces quatrains sont une méditation sur la vie, la mort, la joie, le temps qui passe, l'innocence, l'absurdité du monde, son origine, sa cruauté : ils posent un regard et s'attardent sur des instants fugaces, des détails, des petites choses qui disent le monde entier. Durant trois années, Christian Tortel a envoyé au Port a jauni un haïku par mois. Les HAÏKUS sont des poèmes des tercets qui relèvent de la tradition japonaise. 
Mais Christian Tortel les écrit en français ou en arabe, et les traduit dans l'autre langue. Ainsi, une fois par mois, se posait dans la boîte à mails du Port a jauni un poème sur des instants fugaces, des détails, des petites choses qui disent le monde entier. A force de fréquenter ces deux chemins parallèles, roubaiyat et haïkus en arabe, il nous est apparu évident de les croiser. Et dans un grand tissage des genres poétiques, les THOULATHIYAT (prononcez "soulassiyate") sont nées. 
Elles sont des haïkus ou des tercets, comme l'indique leur nom issu du chiffre "thalatha", trois. Elles sont autant de méditation sur la vie, la mort, le temps qui passe, les mots sans frontière. Elles relient le monde arabe à l'Asie, la France au monde arabe, les langues entre elles, elles racontent, en creux, les tissages possibles en poésie. Un nouveau terrain de jeu qui réinterprète et on l'espère, revitalise, le champ poétique en bilingue, à la fois hommage aux genres anciens et clin d'oeil humoristique pour une création contemporaine.

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