En 1995, internet n'existe pas, Jacques Parizeau lance sa fameuse phrase à la suite de la défaite référendaire et Lux Éditeur publie son premier ouvrage. C'est également l'année où le film culte La haine prend l'affiche et marquera les esprits avec sa réplique d'ouverture: «C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer: "Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien". L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.»Vingt-cinq ans plus tard, cette réplique frappe encore par son actualité. Pour souligner son quart de siècle d’existence, Lux Éditeur rassemble des textes d’auteurs et d’autrices qui abordent avec humour les transformations et les bouleversements sociaux de 1995 à aujourd’hui. De l’apparition des condos au sexisme dans le sport professionnel, en passant par la prose d’Éric Lapointe, les médias sociaux, la virilité fragile, l’infotainment, le Nintendo, le décorum et l’ironie du XXIe siècle, cette sélection d’observations, de coups de gueule et de souvenirs offre matière à réflexion, mais aussi à rigolade, parce que «comme on connaît la chute, pourquoi ne pas en rire tout de suite»?

Jusqu'ici tout va bien, du départ des Nordiques à Donald Trump

Trop souvent dépréciée par rapport à un art plus sérieux, la comédie exige pourtant des techniques de jeu d'une grande précision, du rythme et de la surprise, mais aussi des mots et des situations pouvant susciter l'hilarité. Toutes sortes d'humour amènent des rires différents de la part du public : de l'art clownesque au théâtre de l'absurde, de la comédie classique au stand up comique, quelles sont les ficelles à tirer pour obtenir l'effet recherché? Le dossier « Rire?» du numéro d'automne de JEU, revue de théâtre contient des témoignages et réflexions de grandes pointures de l'humour sur scène : Marie-Hélène Thibault et Didier Lucien (en couverture), Christian Vanasse, Catherine Léger, le Projet Bocal et Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, notamment. Ce numéro propose aussi un regard sur la place des femmes afrodescendantes sur les scènes des théâtres québécois, une incursion dans les coulisses du théâtre citoyen et la dramathérapie : une discipline à développer chez les francophones, entre autres.

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