Enchanteuse et mythique, issue d'un christianisme millénaire et représentante d'un protestantisme moderne, l'Islande n'a cessé de produire tout au long du xxe siècle une longue lignée de médiums. Ces êtres singuliers, qui entretiennent des liaisons étroites avec des compagnons de la surnature, sont aujourd'hui des acteurs importants de la vie religieuse islandaise. En examinant sur plus d'un siècle la transformation de leurs identités personnelles, Christophe Pons montre ici comment le mythe moderne d'individuation, récente invention de l'individualité profonde, leur a permis de bâtir, en leur for intérieur, un monde d'alliances surnaturelles. À la fois ethnologie du médiumnisme et analyse historique du spiritisme islandais, cet ouvrage contribue aussi à une anthropologie générale des liens qui unissent les humains aux mondes spirituels. Les médiums sont en effet des révélateurs qui mettent en évidence certaines des métamorphoses historiques et anthropologiques du champ religieux. Au-delà du cadre du protestantisme contemporain des pays nordiques, ils interrogent la capacité nouvelle de notre monde à engendrer des fièvres mystiques.

Les liaisons surnaturelles - Une anthropologie du médiumnisme dans l'Islande contemporaine

Ce livre part de Marseille, ville internationale par excellence, et de ses habitants d'origine capverdienne, nombreux à s'être installés dans la cité phocéenne qu'ils ont marquée à leur manière de quelques empreintes, ici un restaurant, là une brasserie ou une association. De Marseille, il nous emmène à Santiago et Santo Antao, deux des îles de l'archipel puis dans le reste du pays et, au fil des récits, nous franchissons de nouveau les océans en direction du Brésil, des Etats-Unis, du Luxembourg, de l'Afrique, du Portugal, etc. Peuple de musiciens, de paysans et pécheurs, marqués par la colonisation portugaise et les famines, les Capverdiens se sont forgés une identité atypique. Profondément insulaires, ils restent attachés à leurs terres tout en étant d'infatigables voyageurs et leur culture s'est construite dans un va et vient permanent avec les quatre coins du monde. À travers de multiples voix - immigrants, émigrants, commerçants voyageurs, etc. - cet ouvrage propose un voyage au coeur de l'archipel et de sa diaspora, dans les méandres du processus migratoire. Il nous parle d'un processus universel, l'exil, de manière à la fois intime et emblématique de l'actualité internationale contemporaine. Fruit d'un travail d'enquête mené durant un an auprès des habitants du Cap-Vert et de migrants capverdiens vivant dans la région marseillaise, il explore d'une manière inédite l'histoire de cette société et des migrations à travers le monde.

Globe trotters du Cap Vert

Comment retrouver le fil conducteur de plus de quarante années de recherches ethnologiques foisonnantes, sinon dans l'intarissable passion que son auteur a voué à cette discipline ? Christian Bromberger a non seulement été un pionnier qui a défriché de nouveaux sentiers, mais son oeuvre offre aussi une méthode utile à tout ethnologue. D'abord, elle réaffirme l'importance des terrains au long cours. Elle insiste également sur l'exigence d'observations ethnographiques précises, comme condition préalable aux ambitieuses analyses comparatives. Enfin, elle rappelle l'injonction d'honnêteté et de justesse qui incombe à l'ethnologue soucieux de son rôle dans la société, en quoi Christian Bromberger a toujours cru. La trentaine de contributions ici réunies sont riches et variées, à l'image de l'oeuvre de leur dédicataire. Elles traitent de culture matérielle, de patrimoine, de sport, de Méditerranée, des questions d'échelles dans l'analyse des passions, des frontières et des identités différentielles. De l'Iran à la Provence, sur les pas de Christian Bromberger, se révèlent ainsi les atouts de l'ethnologie, lorsqu'elle sait débusquer, sous les oripeaux du trivial ou de l'infinitésimal, les moteurs du fonctionnement des sociétés et des cultures.

Ethnologue, passionnément - Etudes offertes à Christian Bromberger

Ce livre explore le Cap-Vert, archipel d'environ 500 000 habitants situé à l'Ouest de la côte sénégalaise. Peuple de musiciens, de paysans et de pécheurs, marqués par leur passé d'esclaves, la colonisation portugaise, le climat et les famines, les Capverdiens se sont forgés une identité atypique. Profondément insulaires, ils restent très attachés à leur terre tout en étant d'infatigables voyageurs.
Fruit d'une enquête menée durant plus d'un an auprès des habitants, ces Histoires capverdiennes dévoilent l'histoire et l'actualité contemporaines de cette société : À travers aventures personnelles et chroniques familiales, des hommes et des femmes nous racontent les secrets de leurs terres et livrent leurs réflexions sur le passé, le présent et l'avenir de l'archipel.

Capverdiens ; l'archipel par ses habitants

Des familles aux prises avec des fantômes, des archives nationales comptabilisant les ancêtres, des réseaux sociaux tissés sur la demande des défunts... Depuis les anciens Vikings jusqu'aux cultures de la Scandinavie actuelle, les morts ont toujours occupé une place particulière dans la mentalité nordique. En Islande, ils peuplent l'univers quotidien des existences des vivants. Dans les lieux de l'intime et du privé se déploient les pratiques ménagères d'un savoir domestique qui unit les morts et vivants dans une même aventure. A travers une enquête minutieuse, menée dans les grands fjords du Nord-Ouest de l'Islande, l'auteur nous dévoile cette place occupée par les ancêtres dans la société contemporaine. Le récit des vies ordinaires et des destins familiaux dépeint une population soucieuse d'entretenir un commerce avec ses morts, considérés comme l'autre moitié d'elle-même. Comment s'effectuent, au jour le jour, les rencontres entre morts et vivants et sur quelles structures sociales et lignagères reposent-elles ? La description ethnographique campe ici l'analyse théorique d'un système symbolique d'échanges qui se révèle comme une pensée sous-jacente, silencieuse, jamais enseignée mais acquise à l'occasion répétée des naissances et décès. Loin d'être une religion populaire qui se serait figée dans une crispation contre la confession établie, elle s'est historiquement accommodée des savoirs cléricaux, occupant en amont et en aval les places laissées libres par les rites et les représentations de l'Eglise. En poursuivant la trace des revenants, l'auteur retrouve une pensée qui appartient en propre à ce peuple du Nord, et nous livre ce qu'être islandais veut dire et implique.

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