Sous la plume de Christine de Pizan se dessinent des filiations réelles ou imaginaires, des arborescences complexes qui mettent en lumière une pensée de la genèse et de la filiation. "Naître et hériter" , "engendrer et transmettre" , "parentés et communautés" , trois fils permettent de la saisir.

Genèses et filiations dans l'oeuvre de Christine de Pizan

En 1410, alors que la France est en proie à la guerre civile et étrangère, Christine de Pizan, « simple femmelette », écrit un traité militaire pour instruire les princes de son temps. Quelle légitimité a-t-elle pour se lancer dans cette entreprise et quel enseignement souhaite-t-elle prodiguer aux dirigeants et hommes de guerre de son époque ? Telles sont les questions au point de départ de ce recueil sur le Livre des faits d'armes et de chevalerie. Tradition manuscrite, dimension politique du traité, procédés de compilation et de création, réception de l'œuvre sont les quatre axes selon lesquels les articles ici réunis étudient ce traité quasiment ignoré de la critique, faute sans doute d'une édition du texte, malgré le large succès qu'il a rencontré tout au long du XVe siècle et au-delà, en France et hors de France.

Une femme et la guerre à la fin du Moyen Age - Le Livre des faits d'armes et de chevalerie de Christine de Pizan

Au début des années 1400 et pendant presque trente ans, Christine de Pizan compose des œuvres politiques, dans lesquelles elle défend un idéal de roi philosophe, illustré par Charles V, dont l'excellence contraste avec les agissements des princes aveuglés par la lutte pour le pouvoir, en absence d'un roi fort. Pour tenir ce rôle de conseillère qui ne lui est pas d'emblée acquis, l'écrivaine construit, de traité en traité, une image d'elle-même en clergesse. Cette image prend des formes complémentaires et elle s'appuie sur la maîtrise de procédés propres à la littérature savante - compilation, allégorie et exempla -, armes rhétoriques qu'elle oppose au chaos menaçant le royaume.

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