Les sciences de l'homme sont-elles des sciences, au même titre que les sciences de la nature ? Ne sont-elles pas plus proches de la philosophie ou de la littérature que de la physique ? La diversité des sciences compromet- elle l'unité de la science ? Affaiblit-elle l'opposition, brouille-t-elle la démarcation entre science et non science ? Les différences entre les disciplines tiennent-elles seulement à leurs méthodes, ou, plus profondément, à des styles de pensée différents, à des conceptions différentes de notions aussi fondamentales que la causalité ou l'explication ? Peut-on néanmoins trouver des traits spécifiques, communs aux différentes espèces de sciences, qui les distinguent des autres espèces de pensée ?
Les questions d'épistémologie sont abordées ici dans une perspective nouvelle. Les chercheurs qui ont participé au séminaire dont ce livre est issu se sont efforcés d'y répondre, et au besoin de les reformuler, en comparant entre elles leurs pratiques de recherche ; à partir de l'examen des difficultés et des obstacles que ces pratiques rencontrent, ils ont mis en lumière et en question les options sous-jacentes sur lesquelles reposent leurs épistémologies respectives. Des mathématiques à la sociologie, de la physique à l'épidémiologie, de la chimie à la musicologie, de la neurobiologie à l'archéologie, on voit ainsi s'esquisser une nouvelle typologie des sciences.

Sciences de l'homme et sciences de la nature

L'hormone de croissance

Il aura fallu des millénaires pour apprendre que tous les êtres vivants - animaux et végétaux - sont constitués des mêmes cellules. Mais quelques décennies seulement ont suffi pour découvrir que la cellule fonctionne comme une usine chimique largement autonome, qui émet et déchiffre des messages codés coordonnant l'activité et supervisant la construction de l'organisme. Ces messages sont d'une grande précision. Nous commençons à connaître l'alphabet de ce « langage des cellules ». Reste aujourd'hui à en affiner la syntaxe. Les codes chimiques révèlent d'extraordinaires dispositifs de surveillance et d'autocorrection. La cellule multiplie les assurances pour éviter ou pour rectifier les erreurs qu'elle peut commettre. Leur décryptage ouvre des perspectives thérapeutiques nouvelles et efficaces. Naguère plutôt descriptive, puis inductive, la médecine entre dans une ère prédictive. Nous sommes appelés à en récolter les fruits.

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