Alors que sur le plan juridique, le principe d'égalité permet formellement - mais sans contrainte - l'accès de tous et toutes à tous les lieux d'éducation et de travail, à toutes les institutions sociales, jusqu'où cette mixité est-elle vraiment réalisée ? Quand garçons et filles, hommes et femmes se retrouvent dans des lieux communs et des activités communes, quels sont les systèmes d'interactions mis en oeuvre ? La question fondamentale est celle des enjeux sociaux de la mixité : doit-on promouvoir la mixité comme modèle universel des relations hommes/femmes ? Surtout, peut-on attendre de la mixité, quand elle existe, des changements dans les rapports hommes/femmes ? La mixité interrogée par les féministes à partir de l'expérience des mouvements de femmes ouvre alors le débat sur les luttes de femmes dans l'avenir : la lutte contre la ségrégation sociale liée à la division sexuelle du travail peut-elle produire de nouvelles pratiques sociales ? L'entrée des femmes dans des secteurs traditionnellement fermés aux femmes doit-elle se traduire par une assimilation des femmes dans un monde masculin c'est-à-dire construit sous domination patriarcale ? La poussée de quelques femmes dans différents domaines de pouvoir inaugure-t-elle une meilleure représentation des femmes dans le champ économique et politique ? Peut-on envisager l'émergence d'une société où les identités sexuées se construiraient sans hiérarchisation, sans rapports de pouvoir entre les sexes ? Cet ouvrage est le premier à rassembler des textes qui font "travailler" la notion de mixité dans différents secteurs de la réalité sociale souvent séparés par les champs de la recherche. Ce thème permet d'aborder le problème central des changements dans les rapports hommes/femmes en manifestant la solidarité des secteurs sociaux (école, monde du travail, vie associative et politique) et des disciplines dans une perspective d'analyse féministe de la réalité sociale.

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