On connaît les massacres d'Oradour-sur-Glane, ceux du Vercors et de Bron sont ici relatés. Il ne s'agit ici ni de légendes ni de vagues renseignements recueillis de troisième main. Les signataires du présent livre, observateurs venus de Suisse, se sont rendus sur les lieux du Vercors et de Bron. Ils ont vu les villages rasés, les pâturages sans bétail, la terre gonflée de victimes innocentes ; ils ont longuement interrogé les survivants, confronté les récits. Et ils reviennent de ce voyage la pensée tout occupée de ces terribles souvenirs et de la détresse des populations. Ils sont revenus de là-haut, et ils ont dit à leurs compatriotes : "Comprenez notre émotion, nous avons vu la plus injuste infortune peser sur un pays de montagne, sur des villageois qui sont comme ceux de chez nous. On ne leur a pas laissé pierre sur pierre, ils n'ont ni de quoi se vêtir, ni de quoi manger, ni les outils et les matériaux qui leur permettraient au moins de construire des abris provisoires. Les hommes valides ont été fusillés ou abattus brutalement ; il reste maintenant des vieillards et des femmes qui regardent tristement leurs enfants".

Le livre noir du Vercors et les Massacres et charniers de Bron

"Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure. Ils n'épargnèrent pas les enfants", Paul Eluard. Le village s'est tu voilà 70 ans. Depuis qu'un samedi ensoleillé, au 10 juin 1944, une escouade des 12 000 hommes de la division SS Das Reich décime toutes celles et ceux qui vivaient là : 642 innocents, coupables d'être d'ici et rien de plus. 240 femmes, 205 enfants, 197 hommes, tirés comme des lapins. Puis grillés au lance-flammes.

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