Comment a-t-on pu si longtemps oublier l'ouvre d'Elsa Schiaparelli ? Elle qui, tour à tour, a inventé la couture spectacle, la démesure, qui a reformulé les normes de l'élégance, celles de la beauté. 

Issue de l'aristocratie, descendante des Médicis, la « jolie laide », comme l'histoire s'en souviendra, a grandi dans un palais romain auprès d'une mère mal aimante. Originale sans nul doute, la petite fille qui se faisait pousser des fleurs dans les oreilles se trouvera à son aise dans le milieu des artistes qu'elle fréquente plus tard, à New York d'abord, puis à Paris. C'est une autre famille en effet, celle de l'avant-garde artistique, qui l'encourage à exprimer sa créativité à la pointe de la modernité. Car, en 1935, le chic excentrique est à la mode et les collaborateurs d'Elsa Schiaparelli se nomment Dalí, Elsa Triolet, Giacometti, Cocteau. 

Inspirée par le surréalisme ou la photographie, la créatrice s'entoure des meilleurs pour affirmer sa vision du monde : « C'est à partir des petits faits, des événements politiques qu'on crée la mode, pas en raccourcissant ou en allongeant les jupes », aimait-elle à professer. Par-delà l'allusion à son éternelle rivale Coco Chanel, ce manifeste lui apportera le succès dans une aventure absolue à laquelle elle mettra elle-même un terme en 1954.

Elsa Schiaparelli, l’extravagante

« Écrire un Dictionnaire amoureux du parfum a toujours été un rêve pour moi. Grande lectrice de cette collection, je suis ravie de pouvoir déclarer ma flamme au parfum, l'objet de tous mes agréables tourments. Enchanteur, conteur, séducteur, il m'attire depuis bien des années le nez et l'esprit. Il m'a prise un jour sans crier gare et, depuis, je ne me lasse pas d'essayer de comprendre et d'entrer dans «cette haute puanteur», ainsi que le nommait Montaigne.
Bien plus qu'une simple marchandise, il est, selon Giono, «l'odeur plus l'homme», soulignant cette nécessaire rencontre entre la peau et l'effluve pour que s'exprime un parfum, s'animant sur l'être qui le porte.
Le parfum fait parler le silence. Il habite l'absence. C'est pour cela que j'ai eu à coeur de mettre en valeur tout le romanesque qu'il contient.
Un parfum raconte une histoire, celle des êtres et de leur époque. Il touche les sensibilités et il unit les cultures. »

Dictionnaire amoureux : dictionnaire amoureux du parfum

Montpellier, 1748: Jean-Louis Fargeon is born into a family of perfumers and soon becomes apprenticed to his father's modest perfumerie. But he dreams of the glittering court of Versailles and of becoming perfumer to the young queen, Marie Antoinette. His ambition carried him to Paris where his boutique became one of the most elegant and well-patronised in France. Concocting sumptuous perfumes and pomades for most of the French nobility, Fargeon eventually caught the attention of the queen. After meeting Marie Antoinette in the Trianon Palace, he began creating lavish bespoke scents that perfectly reflected her moods and personality. He served as her personal and exclusive perfumer for fourteen years until 1789 when the darkness of Revolution swept across France, its wrath aimed at the extravagance of a now hated queen. Fargeon, a lifelong supporter of the Republican cause but a purveyor to the court, was in a dangerous position. Yet he remained fiercely loyal to Marie Antoinette, beyond her desperate flight to Varennes, her execution and even through his own imprisonment and trial..

A scented palace : the secret history of Marie Antoinette's perfumer

Cléopâtre exigeait toujours une pluie de pétales de rose dans son bain, avant de se parer de parfums à base de jasmin, de myrrhe ou d'agrumes. A Versailles, Louis XIV aimait tant l'eau de fleur d'oranger qu'il n'hésitait pas à en verser dans les fontaines de ses jardins. « J'attends de vous que vous mettiez Trianon dans un flacon », avait confié Marie-Antoinette à son parfumeur, Jean-Louis Fargeon. Celui-ci était prêt à tous les sacrifices pour satisfaire cette reine amoureuse du parfum des roses et des violettes. Quant à Napoléon, il se frictionnait généreusement chaque jour d'eau de Cologne. Certains prétendaient même qu'il en buvait plusieurs gouttes avant de livrer bataille !
En mettant en lumière le goût des souverains pour les baumes et les parfums, Elisabeth de Feydeau s'écarte des descriptions officielles et dresse une galerie de portraits intimistes et inattendus.
Des gants parfumés de Catherine de Médicis à L'Eau Impériale créée par Guerlain pour l'impératrice Eugénie, découvrez les secrets de beauté des reines et des princesses, mais aussi l'attachement des souverains à des parfums synonymes à la fois de séduction, de luxe et de pouvoir.

L'eau de rose de Marie-Antoinette et autres parfums voluptueux de l'Histoire

101 mots pour en parler, le chanter voire l'acclamer ; 101 mots pour s'émouvoir se souvenir et le décrire. Enchanteur, conteur, séducteur le parfum attire le nez et l'esprit. Elisabeth de Feydeau convie le lecteur à butiner au gré de ses envies parmi "alambic", "Gabrielle Chanel", "Henri IV", "Marylin Monroe" ou encore "ylang-ylang" pour découvrir l'univers fascinant du parfum.

Les 101 mots du parfum à l'usage de tous

" Tous les ans changent les goûts ; Tous les jours nouveaux parfums pour tout ; Soyez donc chimiste... " on croirait ces bouts rimés écrits sur mesure pour Jean-Louis Fargeon, " le " parfumeur du XVIIIe siècle. Cet enfant des Lumières, né à Montpellier en 1748, rêve du soleil de Versailles et des fastes de la Cour qu'il découvre en lisant le récit de l'arrivée en France, puis du mariage de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche avec Louis, dauphin du royaume de France. A Montpellier capitale de la parfumerie française, il a acquis un savoir-faire ; à Paris, il en fera un art. Installé dans le quartier du Roule, sa boutique devient le temple des élégantes, son laboratoire le repaire des savants et curieux. Ce n'est qu'une étape : Fargeon pense à Versailles. Il peut compter sur Mme Du Barry -sa client -et doit se méfier de la jalousie tenace de Marie-Antoinette à l'égard de la favorite. Il parviendra néanmoins à rencontrer la jeune reine à son Trianon. Il a auprès d'elle un atout majeur : le goût du naturel et les odeurs qu'il lui prépare sont telles qu'elles les souhaite, adaptées à son goût et à ses humeurs. Parfumeur de Marie-Antoinette, Fargeon sera aussi celui des Enfants de France, jusqu'au coup de tonnerre de 1789. Républicain, il demeurera pourtant attaché à la famille royale jusqu'à la fuite de Varennes, jusqu'à la prison du Temple... et son propre procès.

Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette

"L'un des sens" se propose de raconter l'histoire d'un siècle qui s'est révélé fécond en créations parfumées, en mettant en relief une possible dimension sociologique du parfum lorsqu'il est appréhendé dans sa globalité : nom, fragrance, conditionnement, communication... Le titre, "L'un des sens", joue de son évidente ambiguïté phonétique : le sens olfactif y est présent à chaque page. Et quoi de plus indécent, par ailleurs, qu'une création qui prétendrait annoncer un avenir que d'autres n'auraient pas encore perçu ? Le parfum, lui-même, ne fut-il pas considéré comme indécent avant de devenir facteur d'identification ? Le sous-titre, "Le parfum au XXe siècle" est ambitieux, mais il répond à la volonté d'être aussi exhaustifs et proches que possible d'une vérité historique qui n'est pas toujours facile à cerner. Dans le soucis de le mettre en perspective, nous avons étayé cet itinéraire parfumé par une toile de fond économique, politique, culturelle ou artistique des grands événements du siècle. Et parce que le parfum nous semblait avant tout d'essence féminine, et en même temps élément de leur libération, nous avons souhaité rendre hommage, année après année, à des femmes dont le siècle aura retenu le nom et l'œuvre : des femmes qui se sont illustrées dans le monde du parfum, bien sûr, mais bien au-delà également, dans ce qu'il est convenu d'appeler la société civile.

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