La découverte inespérée de la tombe du philosophe Giulio Preti (Pavie 1911 — Djerba 1972) à Tunis en décembre 2005, a été à l'origine d'un colloque sur la vie et l'oeuvre du philosophe italien, organisé dans la capitale tunisienne en février 2007. Giulio Preti s'impose en effet comme l'un des représentants les plus importants du rationalisme critique italien du XXème siècle, un penseur d'envergure européenne qui a su se confronter, de manière toujours originale, avec différentes traditions conceptuelles: le néopositivisme (de Schlick et Carnap à Hempel et Morris), la phénoménologie de Husserl, le relativisme de Simmel, le pragmatisme de Dewey, le néokantisme de Cassirer, l'existentialisme de Sartre, le marxisme du XXème siècle et le rationalisme critique de Banfi. C'est à travers cette approche originale, à la fois critique et problématique, que Preti s'est également appliqué à l'étude d'analyses plus classiques, telles celles de Marx, Kant, Hume, Smith, Pascal et Leibniz, de Newton et des Pré-socratiques, prenant soin, avec constance et créativité, de remonter à la racine des différents problèmes philosophiques et épistémologiques de la tradition occidentale. Les spécialistes italiens et tunisiens réunis à Tunis se sont donc penchés sur les problématiques et les enjeux de la pensée de Preti, à partir de leurs respectives sensibilités philosophiques et culturelles. Le dialogue entre monde arabe et européen autour de l'oeuvre et de la pensée de Preti a été l'occasion d'une confrontation culturelle en mesure de relancer le dialogue entre le monde africain et l'européen, unis par la Méditerranée. Ce volume rassemble les résultats de ce dialogue ainsi qu'une lettre inédite de Giulio Preti, rédigée à Djerba quelques jours à peine avant sa mort.

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