Le corps attire toutes les convoitises et condense toutes les craintes. Si dans certains pays on s'efforce d'effacer toute forme sexuée, dans d'autres, on mesure et on compare les plastiques pour en extraire la formule de la perfection ; ici on oppose une culture savante et une culture populaire du corps, là on réintroduit des savoirs anciens dans les systèmes hospitaliers... partout les modes, les emprunts, les échanges, font évoluer la conception qu’un individu et une société se font d’un corps.
Comme point de départ, les organes, perçus comme point « névralgiques » de la conception du
corps. Autour de ces « morceaux exquis » s’articulent des constellations d’objets et de mots. Car le corps n'est pas seulement vécu, manipulé, transformé, il est aussi le terrain d'une expérimentation langagière, l'étalon de mesure que l'on utilise pour classer, décrypter et comprendre le monde qui nous entoure : ne dit-on pas « avoir un poil dans la main », « avoir quelqu’un dans le nez », « avoir les yeux plus gros que le ventre » ? Cet ouvrage confronte les références de plusieurs pays, les objets ethnographiques sont accompagnés de textes de la littérature populaire et savante, de dictons, de chansons, mais aussi d’objets provenant du monde de l’art ou de la science. Savourer ces « morceaux exquis » permet donc de savourer la richesse de la diversité culturelle et du savoir populaire, d’aborder de manière ludique et multiple la question de l’identité. Superbement illustré d’une soixantaine d’objets du Musée des arts et traditions populaires.

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