Auteur d'un premier roman très remarqué, Trois rêves au mont Mérou, François Devenne s'est récemment établi au Kenya où il a composé ce recueil de contes pour adultes, librement inspiré des légendes et des paysages de l'Afrique.

La Traversée des contes

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Cours Legendre : français ; 5e

Conformément aux traditions du clan des sculpteurs, un jeune musulman africain, Bayu, entreprend le voyage initiatique inauguré par un de ses ancêtres. Or, de sa ville côtière de Mombasa (Kenya) aux contrées forestières du mont Mérou (Tanzanie), c'est une immensité qui s'ouvre à lui, tantôt hostile, tantôt hospitalière, aussi vaste que son inexpérience et sa méconnaissance du monde. D'étape en étape, le trajet du jeune homme dessine une aventure à laquelle participent la révélation de l'univers sauvage, la découverte de l'altérité et le franchissement des interdits. Car le mystère est infini, changeant et multiple, comme les ocelles de la panthère - figure rituelle de son clan. Et si le chemin de Bayu passe par les méandres du rêve, celui du roman épouse les entrelacs où François Devenne nous enchante et nous retient captifs par son merveilleux pouvoir de conteur.

Trois rêves au Mont Mérou

Quand la mer murmure le nom d'un homme, celui-ci comprend qu'est venu le temps de l'ultime traversée. Ojana, pêcheur infructueux, est la risée de tous parce qu'il n'a jamais ramené un poisson dans ses filets. Un jour il entend l'appel de son nom, met sans révolte sa barque à la ruer, sûr que la tempête l'engloutira. Mais la mer lui laisse la vie sauve, il reviendra la tête pleine d'histoires... Ainsi commence ce petit livre aux résonances multiples qui convoque une Afrique immémoriale, un pays moins concret qu'imaginaire, sur lequel veillent un aigle solaire, un arbre à la floraison sacrée, un chat aux yeux d'or..., toute une théodicée de puissances tutélaires. Dans cet univers, il n'y a nulle hiérarchie entre les règnes humain, animal et végétal, mais une concordance de droits et prescriptions qui régissent toutes relations. Auteur d'un premier roman remarqué, Trois rêves au mont Mérou (Actes Sud, 2004, Babel, 2000). François Devenne renoue avec des thèmes qui lui sont chers : l'initiation à la sagesse et aux mystères, le pouvoir de l'intuition et des symboles, la révélation et l'acceptation des décrets du destin. Pleins d'une sagacité qui semble venue du fond des âges, ces Brefs contes aux inflexions animistes sont portés par le bonheur de rendre au réel tout son pouvoir d'enchantement.

"Un homme ! Toi ? Tu rêves, Bayu, tu rêves et pourtant tu n'as pas assez rêvé car tu n'as pas fait le voyage au mont Mérou". C'est sur cette répartie cinglante de sa fiancée qu'un jeune musulman africain, Bayu, se met en chemin, impatient d'accomplir - conformément aux traditions du clan des sculpteurs - le voyage initiatique inauguré par un de ses ancêtres. Or, de sa ville côtière de Mombasa (Kenya) aux contrées forestières du mont Mérou (Tanzanie), c'est une immensité qui s'ouvre à lui, tantôt hostile, tantôt hospitalière, aussi vaste que son inexpérience et sa méconnaissance du monde. D'étape en étape, le trajet de l'apprenti sculpteur dessine une aventure à laquelle participent la révélation de l'univers sauvage, la beauté des arbres et l'omniprésence des animaux, la découverte de l'altérité, et le franchissement des interdits. Car le mystère est infini, changeant et multiple, comme les ocelles de la panthère - figure initiatrice du clan des sculpteurs.

Trois rêves au mont Mérou

Le Kilimandjaro, dont le sommet englacé - 5895 mètres - est le point culminant du continent africain, n'est qu'à 300 kilomètres au sud de l'équateur. Dans la partie nord de la Tanzanie, il domine de son énorme masse volcanique la frontière du Kenya, les plaines et plateaux des deux pays. Les neiges du Kilimandjaro sont l'image et le symbole forts d'une 
haute montagne, aux formes très pures, qui, depuis les prémices de l'exploration de l'Afrique, n'a cessé de fasciner. Sa réputation touristique contemporaine s'inscrit dans le droit fil de l'attrait qu'elle a exercé sur les voyageurs et les missionnaires, nourri par des 
représentations et des mises en scène fondées sur les contrastes entre le chaud et le froid. Dans une Afrique orientale très tôt peuplée, le Kilimandjaro est imprégné de mémoire. Les facettes du milieu montagnard témoignent de la complexité des imbrications des épisodes climatiques, des éruptions de laves, et des phases de mise en valeur. La richesse de la biodiversité, au cœur de bien des enjeux de conservation, est à l'épreuve de la croissance démographique - un million d'habitants environ - et de la pression touristique. Sa valeur emblématique, à 
l'échelle du pays et de l'Afrique, en fait un vecteur identitaire fort. Le massif, riche de son eau et de ses sols, façonné par le savoir-faire des paysans chagga, est aussi à la pointe de la modernité. Ce fut d'abord l'ère du café, et de tout ce qu'a permis cette ressource nouvelle ; c'est aujourd'hui celle du développement des routes, de l'urbanisation, et du tourisme. Plus que jamais le toit de l'Afrique est 
ouvert au monde. Cet ouvrage de géographie s'est ouvert à d'autres disciplines.

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