Depuis une trentaine d'années, la politique culturelle en France est de plus en plus déclinée sous la forme d'une abondante offre de spectacles plus ou moins subventionnés par l'Etat et les collectivités, et ce, à tous les échelons du territoire. De ce fait, les programmateurs et programmatrices de spectacles jouent un rôle essentiel puisqu'il leur appartient de convertir des spectacles particuliers en intérêt public. La Fabrique de la programmation culturelle est le premier livre qui s'intéresse à la formation, au travail, aux outils, aux compétences, aux réseaux de ces femmes et de ces hommes professionnels et aux multiples contraintes qu'ils doivent gérer. S'appuyant sur une exploration des espaces de travail et de rencontres, l'enquête met en évidence la dimension collective de cette expertise, la force et la diversité de ce groupe social. Dans un contexte où les profanes s'impliquent de façon croissante dans l'espace public (santé, nucléaire, alimentation, écologie, etc.), cette façon de produire de la culture interroge la définition des politiques publiques, leur mise en oeuvre et leur évaluation.

La fabrique de la programmation culturelle

Il y a environ cinquante ans. dans un studio d'enregistrement à Memphis, naissait le rock'n'roll. Cette première matrice a engendré une multitude de styles et s'est étendue à la quasi-totalité de la planète. La plupart des musiques populaires en sont issues, y compris lorsqu'il s'agit comme dans le cas des mouvements hip-hop et techno, de contester sa domination. Le rock est une entité complexe. Plus que d'une musique, il s'agit en fait d'une galaxie de cultures populaires, relayées par des techniques, des objets, des attitudes, des façons d'être ensemble, et bien entendu des répertoires. Compositeur de théâtre musical et bassiste, François Ribac observe ces mondes avec les outils de la sociologie de l'art et en utilisant sa propre expérience de musicien. Il privilégie la méthode comparatiste, mettant en miroir le classique, la pop et le jazz. L'avaleur de rock se réfère à tout un corpus : pochettes de disques, fanzines, articles de presse, théories sur l'art, sites internet, films, artistes divers, enregistrements. Il parcourt les lieux où se jouent et s'apprécient les musiques populaires : studios d'enregistrement, boutiques de disques, home-studios, concerts, labels techno. Il examine les métamorphoses de la technologie électrique et ses effets esthétiques, sociologiques, éthiques. Il a rencontré de nombreux protagonistes qui lui ont parlé de leur passion : musiciens pop, sociologues, DJ, journalistes... Son enquête l'amène à mettre l'accent sur la place centrale dans toutes ces musiques du disque - le support qui fixe et restitue la musique - et à interroger notre relation aux instruments.

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