Cet ouvrage aborde, dans une perspective historique, un thème fondamental pour le néoplatonisme tardif et même pour l'histoire de la philosophie : l'exégèse néoplatonicienne de la première hypothèse du Parménide qui porte sur l'Un. Comment l'Un qui se situe au-delà de tout le reste peut-il rendre possible l'être ? Comment une relation sans lien est-elle possible ? Plus précisément, comment réconcilier éminence absolue et causalité ? Et surtout comment parler de ce qui excède tout discours ? Toutes ces questions sont abordées dans ce livre passionnant qui, à partir d'une recherche historique rigoureuse, pose des questions philosophiques de tout premier ordre.
Ce livre permet de retracer l'influence d'un texte exceptionnel en philosophie et en théologie depuis Platon jusqu'à maintenant. Ce météorite philosophique amène d'abord à s'interroger sur l'unité et la signification du plus énigmatique des dialogues platoniciens. Il permet ensuite de comprendre comment le platonisme se transforma par suite d'une critique de la Nouvelle Académie, comment la philosophie de Platon devint théologie scientifique, et enfin comment cette théologie scientifique joua un rôle paradoxal dans le cadre des grandes religions : judaïsme, christianisme et islam.
(Extrait de la préface de Luc Brisson)

La parménide au miroir des platonismes ; logique, ontologie, théologie

L'oeuvre conservée de Maxime de Tyr contient quarante-et-un dialexeis sur des sujets variés ; surtout la physique, l'eschatologie et l'éthique à l'exclusion de la logique. Ces discours sont peut-être des conférences délivrées à Rome, sous le règne de Commode, à un auditoire de "neoi" ou néophytes. L'un des traits caractéristiques de ces conférences est la comparaison entre l'auteur-conférencier, Maxime lui-même, et Socrate ; autrement dit, Maxime fait de Socrate l'exemple par excellence à imiter par les jeunes auditeurs. En outre, on doit se - rendre à l'évidence que la rhétorique de l'époque impériale romaine, qui se veut une rhétorique totale - art de la parole, science et éthique -, considère Platon comme "le père et maître des orateurs". Maxime digne représentant de la Seconde Sophistique est bien un philosophe platonicien. Les études ici réunies projettent de pénétrer au coeur de l'oeuvre qui nous a été transmise afin d'en présenter, à travers la diversité des approches, des solutions à la question à la fois historique et philosophique de la place de Maxime de Tyr entre rhétorique et philosophie.

Livres