Depuis une dizaine d'années, le concept de résilience a percolé en géographie des risques. Il est considéré comme un apport majeur qui permet le renouvellement des approches de la gestion des risques. Cependant, ses contours sont encore en voie de stabilisation. Par ailleurs, le concept peine à s'imposer dans la sphère des gestionnaires du risque et reste critiqué pour son manque d'opérationnalité. Sans ajouter aux débats théoriques sur la portée sémantique ou l'intérêt du concept, l'objet de ce volume est l'exploration, l'aide d'exemples concrets, de pratiques résilientes adoptées face aux risques dits "naturels". Il s'agit de montrer que c'est par le développement d'outils, l'étude de situations spécifiques et le développement de dispositifs de mesure, que le concept de résilience prendra corps, que ses acceptions se stabiliseront, et que les acteurs de la gestion des risques pourront se l'approprier. Ce neuvième numéro a été préparé grâce au soutien du bureau d'étude RisCrises et de l'agence de développement économique de Nîmes Métropole, co-organisateurs de la rencontre Géorisque 2020 aux côtés du LAGAM et du master GCRN de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

Résilience et adaptation aux risques "naturels"

La gestion des risques naturels repose sur un ensemble d'actions et de dispositifs mettant en oeuvre une multitude de pratiques, d'acteurs et d'outils. Elle peut se concevoir comme une succession de cycles temporels emboîtes, dont les transitions apparaissent avant ou après une phase d'impact (cycle de la prévention, de la crise, de la reconstruction). Les articles qui composent ce volume viennent illustrer certains aspects de cette gestion globale des risques, des crises et des reconstructions post-catastrophes. La première partie est consacrée a des retours d'expériences, processus d'apprentissage et de compréhension d'une crise ou d'une catastrophe, clé de voûte de l'amélioration de nos dispositifs de prévention et de l'expertise des risques. La seconde partie s'intéresse à certaines pratiques de gestion et de représentation des risques dans des environnements géographiques différents. La troisième présente des outils modernes de gestion des risques faisant appel à de nouveaux concepts et technologies. La quatrième partie apporte une dimension spatiale aux outils de prévention en présentant trois études de cas mettant en avant la cartographie des aléas naturels.

Gérer les risques naturels : pratiques et outils

Cet atlas universitaire répond à un besoin de compréhension, de spatialisation et de contextualisation des risques naturels à Mayotte. Il introduit un éventail d'approches et de cartographies pour expliquer les risques perçus et vécus, leurs conséquences et leurs déterminants physiques, socio-culturels, historiques ou géographiques. Plusieurs niveaux de lecture, richement illustrés et problématisés, sont proposés à un large public. Ce travail collectif nous éclaire sur les composantes du risque et sa gestion, à travers une approche intégrée prenant en compte aussi bien les aléas naturels que les enjeux exposés, leurs vulnérabilités spécifiques mais aussi les capacités locales pour y faire face. Il valorise de multiples sources d'informations géographiques, géomorphologiques, climatiques et historiques collectées sur le terrain, auprès des institutions et des populations. Il constitue un tout premier socle synthétique de connaissances au service de la prévention des risques. Cette prévention doit reposer en amont sur l'éducation et faire partie intégrante de la gestion durable de ce territoire insulaire enclin à de profondes mutations socio-économiques et environnementales.

Atlas des risques naturels et des vulnérabilités territoriales de Mayotte

La prévention des risques naturels, maillon essentiel de leur gestion, fait appel à une chaîne de compétences, de méthodes et de pratiques de plus en plus souvent fondées sur la modélisation et qui peuvent déboucher sur des outils d'info nation des populations et des décideurs. La modélisation peut intervenir dans toutes les étapes de l'évaluation des risques, depuis la prévision des aléas jusqu'à l'estimation des impacts ou des comportements potentiels en phase de crise. L'information préventive permet de corriger d'éventuels biais de représentation et peut prendre plusieurs formes d'expression suivant les acteurs ciblés et les contextes socio-culturels. Cet ouvrage présente de nouveaux apports de la modélisation et des initiatives récentes en matière d'information et d'éducation préventive pour renforcer la résilience de nos territoires et de nos sociétés. Il valorise plusieurs communications présentées lors des rencontres "Géorisque" de 2009 et 2010 co-organisées par les étudiants du Master GCRN et l'UMR GRED.

Prévenir les risques naturels : de la modélisation à l'information

Au croisement entre aléas et vulnérabilités, comment se définit et évolue la géographie actuelle des risques naturels ? Les villes et les pays du Sud sont- ils de plus en plus menacés ? Comment, par qui et avec quels outils les risques naturels sont-ils gérés ? Ce manuel permet de mieux comprendre la complexité de l'étude et de la gouvernance des risques naturels, ainsi que leur prise en compte dans l'aménagement, à travers l'évolution des concepts et des méthodes, l'étude des aléas et des vulnérabilités contemporaines, des acteurs et des outils de gestion. Frédéric Leone, professeur des universités, Nancy Meschinet de Richemond, maître de conférences-agrégée, Freddy Vinet, professeur des universités-agrégé enseignent la géographie à l'Université Montpellier III et sont membres de l'EA 3766 GESTER (Gestion des Sociétés, des Territoires et des Risques).

Aléas naturels et gestion des risques

Les cartes ont pris un rôle croissant dans le diagnostic et la gestion des risques en dépassant la simple représentation des phénomènes naturels. L'évolution des disciplines traitant des risques et l'accroissement de la demande sociale en matière de prévention débouchent sur de nouvelles productions cartographiques...

La mise en carte des risques naturels ; diversité des approches

A l'interface des continents nord et sud américains, la Caraïbe se caractérise par de grandes disparités sociétales et biologiques. A la pluralité des environnements physiques correspond une diversité floristique, faunistique, écosystémique et paysagère. Ressource primordiale pour les Amérindiens, les écosystèmes terrestres et marins sont aujourd'hui à l'intersection d'intérêts divers relevant de l'économique et du culturel ou encore de l'aménagement territorial. Les spécificités écologiques, qui sont fonction des différentes terres caribéennes, sont à la base d'usages nouveaux susceptibles de participer au développement économique, par exemple le tourisme. A cette histoire singulière, façonnée par l'action des hommes, s'ajoutent les incommodités naturelles telluriques et atmosphériques, dont les effets directs et indirects ont érigé certaines composantes de cette partie de la biosphère en terre à risques. Les nuisances de toutes sortes, inhérentes au fonctionnement de ces sociétés, sont des freins au développement maîtrisé ou soutenable. Pour l'essentiel, les économies relèvent des propriétés du mal-développement et peuvent entraîner, dans des cas extrêmes, un chaos politique et social. Les conséquences pour les milieux biophysiques sont souvent graves et s'apparentent à un écocide (Haïti par exemple). Le but premier de ce numéro de Terres d'Amérique est d'explorer les différentes facettes du fonctionnement des sociétés caribéennes ainsi que leurs dynamiques d'interface au regard des environnements physiques et biologiques.

Ses oeuvres

Ses derniers livres