Rire pour réparer le monde - L'humour des Juifs d'Alsace et de Lorraine

Coeur historique de l'Europe depuis le haut Moyen Age, l'Alsace et la Lorraine constituent un foyer juif plus que millénaire devenu, depuis la Révolution française, un étonnant laboratoire de la modernité. De l'Emancipation à nos jours en passant par la guerre de 1870 et les deux conflits mondiaux, les juifs d'Alsace et de Lorraine ont su se forger une identité distincte, à la fois très particulière et ouverte sur l'universel, qui a exercé une influence décisive sur le judaïsme français. Aujourd'hui, si les communautés rurales traditionnelles sont en voie de disparition, cette culture entretient fièrement sa spécificité. C'est cette histoire singulière que nous retrace son plus grand spécialiste, le sociologue Freddy Raphaël.

Les juifs d'Alsace et de Lorraine de 1870 à nos jours

Dans une situation où se conjuguent la revendication et le refus de la reconnaissance des identités et des communautés particulières, le rapport des juifs à la nation et leur attachement historique à la France ont-ils évolué ? Dans quel sens ? Se sont-ils mis à l'heure du "communautarisme", du retour aux "passions tribales", comme d'aucuns en brandissent le spectre ? Cas passions n'ont-elles pas au contraire atteint leurs limites ? Le balancier n'est-il pas revenu des zones incertaines de la tentation communautaire vers la tradition plus éprouvée des israélites fidèles aux valeurs républicaines des générations précédentes ? Sensibles à l'histoire plus que tout autre peuple, quelles leçons politiques les juifs ont-ils tiré de ces évolutions récentes. En se basant sur des enquêtes sociologiques, cet ouvrage tente de répondre à ces questions afin d'analyser de manière précise le présent et l'avenir de la condition juive en France.

La condition juive en France - La tentation de l'entre-soi

Juifs d'Alsace au XXe siècle - Ni ghettoïsation, ni assimilation

Commémorer et transmettre une mémoire, à la fois une et plurielle, constitue un défi face aux tentatives de captation abusive, face aussi à la banalisation et à l'oubli. Cet ouvrage met en relief les traits caractéristiques d'une " culture de la mémoire " spécifique à l'Alsace. Dans cette région à l'histoire singulière, ébréchée, les " lieux de mémoire " (monuments, cimetières militaires, plaques commémoratives, noms de rue...) se sont imposés comme une nécessité pour masquer les fractures et construire un discours unanimiste. Mais aussi parce que l'Alsace a besoin d'événements, de héros fondateurs et de figures qui, en réactualisant le pacte initial, lui confèrent la durée. Même si c'est la pitié, plus que l'héroïsme, que l'on s'efforce d'éveiller le plus souvent. L'élaboration d'une image de soi et d'une image de l'autre relève d'une construction sociale de la réalité. Les tableaux pédagogiques qui envahissent massivement les salles de classe, dans l'Alsace nazifiée, y participent activement. Leur étude permet d'appréhender le fascisme au quotidien, le travestissement du mal et sa banalisation. La clarté et la transparence affichées, l'appel à l'évidence et au sens commun, relèvent d'une fausse simplicité, que le commentaire imposé du maître déconstruit et mobilise au profit d'une interprétation univoque. Des " imagesforce " qui manipulent les affects autant que les croyances.

Memoire De Pierre, Memoire De Papier. La Mise En Scene Du Passe En Alsace

Les figures de la commémoration sont significatives non seulement par l'esthétisation singulière de l'événement qu'elles s'efforcent d'inscrire dans la conscience collective, mais aussi par la mise en abîme qu'elles instaurent, et par le creux de l'oubli qu'elles dessinent.
Les travaux du présent ouvrage s'interrogent sur ce qui sous-tend la véritable frénésie de commémorations qui s'est emparée de nombre de nations européennes ces deux dernières décennies. Aux " années " célébrant un héros redécouvert, aux grandes expositions historiques, s'ajoute la multiplication des musées d'histoire. Historiens et sociologues se montrent attentifs aux figures autour desquelles se structure la mémoire collective, aux événements qui sont arbitrairement sélectionnés pour faire " l'histoire ".
Certains personnages et certains épisodes connaissent des éclipses, pour être ensuite redécouverts, réinterprétés et instrumentalisés selon les nécessités de l'heure. l'oubli ne signifie pas la vacuité de l'évitement de l'histoire, mais il est intrinsèquement lié à la dynamique de la mémoire.

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