Les procès-verbaux manuscrits des séances de la Commune furent sauvés, lors de sa défaite en mai 1871, par un proche de Charles Amouroux, qui était secrétaire de la Commune, et responsable à ce titre de la rédaction desdits comptes rendus. Ils furent donnés à la Ville de Paris en 1894. Cette édition critique des procès-verbaux par Georges Bourgin et Gabriel Henriot, enrichie de notes considérables et d'un index, a paru en deux temps, en 1924 et 1945. G. Bourgin est l'auteur d'une Histoire de la Commune (Bibliothèque socialiste, en 1907), d'articles érudits, et l'éditeur d'un recueil consacré à la Commune, où figuraient des textes d'Edouard Dolléans, historien du mouvement ouvrier, de Lissagaray, d'Elisée Reclus et de Maxime Vuillaume. G. Henriot, qui a souvent collaboré avec G. Bourgin, a poursuivi ses recherches sur la Commune à travers diverses revues historiques jusque dans les années 1950. Selon les bibliographes, l'édition que ces deux érudits ont réalisée des Procès-Verbaux constitue " un modèle du genre ". Elle est ici reproduite intégralement. Outre sa valeur de document historique, elle permet de mesurer l'action et la tâche entreprises par des individus depuis oubliés ou décriés (Longuet, Lefrançais, Arnould, Pottier, Clément, tant d'autres) pour auto-organiser une utopie soudain actuelle, dans un environnement démesurément hostile. Une telle passion complète aussi cette notion de fête que l'on a pu avancer pour définir la Commune - cette fête qui n'est pas le charivari planifié ni la fanfaronnade, mais le courage d'assumer la liberté.

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