Joseph Ratzinger (1927-2022) est l'une des figures les plus marquantes de la vie intellectuelle européenne. Ce livre met en lumière le rapport du « premier Ratzinger » avec l'histoire de la théologie. Il se concentre sur les recherches scientifiques que Ratzinger consacra aux Pères de l'Église dans la décennie 1950. L'effort pour déterminer la spécificité de la lecture ratzingerienne s'articule ici en trois étapes. Après avoir évoqué les fondements théoriques qui ont inspiré les démarches de Ratzinger, avec un regard porté sur l'arrière-plan culturel, cette étude approfondit son analyse historique des Pères de l'Église, notamment d'Augustin d'Hippone, qu'il accomplit suivant une démarche théologique. Enfin, la réflexion porte sur son herméneutique patristique, laquelle consiste en l'élaboration de perspectives nouvelles capables de considérer, de façon critique, l'héritage du passé afin de fournir à la théologie des orientations pour le présent.

Joseph Ratzinger et l'histoire de la théologie

La théologie comparée renouvelle depuis plusieurs décennies les manières d'envisager le dialogue entre les traditions religieuses, notamment en prônant une lecture attentive et informée de textes issus d'autres traditions. L'exposition à ces textes nous interroge, nous déplace et nous enrichit. Elle renouvelle notre regard non seulement sur cette tradition, mais aussi sur notre propre culture.

Il s'agit là d'une manière relativement nouvelle d'envisager le rapport entre les religions, et ce dans une perspective théologique. La théologie comparée offre en effet une alternative par rapport à la « théologie des religions », qui s'est concentrée sur le rapport entre les traditions religieuses et la vérité (ou le salut) à travers trois principales perspectives : le pluralisme, l'exclusivisme et l'inclusivisme, parfois en les corrélant ou en cherchant à les dépasser.

Le présent ouvrage présente l'approche de la théologie comparée, qui demeure encore méconnue dans le contexte francophone, ainsi que les débats nourris qu'elle suscite aujourd'hui. L'ouvrage donne à la fois à voir comment travaille la théologie comparée très concrètement, par exemple dans le rapport à l'islam, et comment elle réfléchit aux méthodes et aux approches qui sont les siennes.

Avec les contributions de Beate Bengard, Christophe Chalamet, Francis X. Clooney, François Dermange, Elio Jaillet, Gabriele Palasciano, Nougoutna Norbert Litoing et Klaus von Stosch

La théologie comparée vers un dialogue interreligieux et interculturel renouvelé

La lectio magistralis de Benoît XVI à l'Université de Ratisbonne en 2006 a suscité de nombreuses réactions, notamment dans les milieux musulmans qui ont monté en épingle un exemple qu'il prenait pour étayer son propos. Au-delà de la polémique, le pape-théologien soulève la très importante question de l'articulation entre foi et raison et, par extrapolation, on pourrait dire entre fanatisme et raison en matière religieuse. Au premier abord, ce discours encourage une réflexion sérieuse sur le rapport entre religions et violence. Les théologies élaborées dans les monothéismes, et dans le cas particulier au sein du christianisme, sont appelées à questionner le rapport de leur tradition religieuse à l'altérité, leur confrontation avec la diversité, et l'insertion de cette foi en un Dieu unique dans un contexte marqué parle pluralisme de convictions. La lectio mogistrolis ouvre également une réflexion philosophique et théologique sur les représentations de Dieu. Les monothéismes sont invités à s'interroger sur l'identité de ce Dieu unique dont elles professent la foi et à critiquer, donc à démasquer ses images a démoniaques "qui représentent des a pathologies" de la foi. Enfin, il questionne les modèles de rationalité. En effet, dans son Discours de Ratisbonne, le pape émérite constate que les contemporains sont fortement influencés par une logique scientifico-technologique, qui conditionne leur perception de la réalité et leur compréhension de Dieu, au point de creuser un fossé entre religion et science. Benoît XVI ne nie pas certains effets positifs de la modernité ou certains effets négatifs du fidéisme et propose donc de dépasser l'opposition stérile entre foi et rationalité moderne. Il revient ainsi aux théologiens contemporains, appartenant aux trois monothéismes, de s'engager pour une défense du rôle de la raison dans l'intelligence et l'existence croyantes. Dans le présent ouvrage, dix-sept théologiens de diverses sensibilités et nationalités creusent ces questions selon leur point de vue. En dialogue avec les propos de Benoît XVI, ils manifestent leur accord ou désaccord sur des points théologiquement critiques et capitaux. Ils nourrissent ainsi une réflexion libre, qui n'élude pas certains obstacles intellectuels. Les lecteurs sont invités à entrer dans ce débat et à interroger leurs propres convictions. Les articles, rédigés en français, anglais, allemand et italien, bénéficient d'un résumé en français.

Dieu de raison ou de violence ? - Confrontations théologiques sur le monothéisme suscitées par le Discours de Ratisbonne de Benoît XVI

Quand on évoque le Discours de Ratisbonne de Joseph Ratzinger/Benoît XVI, on pense immédiatement aux polémiques qui s'ensuivirent. Toutefois, on oublie que la visée de cette allocution universitaire était dialogique et culturelle : elle encourage le dialogue interreligieux et insiste sur la dimension culturelle du fait religieux. Par l'accent mis sur le rapport entre foi et raison, ainsi que sur l'incompatibilité entre monothéisme et violence, le Discours constitue un phénomène intellectuel très complexe et riche qui ne peut pas être limité à une querelle entre christianisme et islam. Au contraire, il est porteur de réflexions capables de déclencher les réactions les plus diverses de la part des intellectuels de notre temps.

Dieu, la raison et l'épée - Perspectives oecuméniques sur le Discours de Ratisbonne

Quand on évoque le Discours de Ratisbonne de Joseph Ratzinger/ Benoît XVI, on pense immédiatement aux polémiques qui suivirent la citation qu'il fit d'une controverse de l'empereur byzantin Manuel II Paléologue avec un savant musulman d'origine perse. Toutefois, on oublie que la visée de cette allocution universitaire était à la fois dialogique et culturelle. L'encouragement au dialogue interreligieux — à un dialogue libre et vrai, loin de toute forme de politically correct —, s'accompagnait d'une insistance sur la dimension culturelle du fait religieux lui-même. Par l'accent mis sur le rapport entre foi et raison, ainsi que sur l'incompatibilité entre monothéisme et violence, le Discours constitue un phénomène intellectuel très complexe et riche. Pourtant, il ne peut pas être limité à une simple et supposée querelle théologique entre le christianisme, en particulier le catholicisme, et l'islam. Au contraire, il est porteur d'un ensemble de réflexions capables de déclencher les réactions les plus diverses de la part des intellectuels de notre temps. Dans l'abondante production sur la thématique, cet ouvrage se présente comme le fruit d'un croisement de perspectives issues de la réflexion de théologiennes et de théologiens du monde catholique et protestant. La démarche oecuménique contribue à s'interroger plus profondément et vigoureusement sur les enjeux présents dans l'allocution ratzingerienne.

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