La thèse du "choc des civilisations" de Samuel Huntington continue, 15 ans après sa formulation, à hanter les esprits. Nombreux en sont les détracteurs qui pourtant s'évertuent à employer eux aussi le terme de civilisation, concept pourtant flou et délicat à manier. Un véritable risque géopolitique pèse sur les conflits futurs dans le champ des facteurs socioculturels, des valeurs et des croyances. La question des identités et des métissages culturels devient un enjeu clef pour comprendre les lignes de fracture et de tensions à la fois internes aux pays et internationales. Le risque majeur, à l'horizon de 30 ans, serait que la thèse de S. Huntington soit invalidée au plan scientifique et intellectuel mais se révèle exacte dans les faits. En tout état de cause, une prospective géostratégique apte à prendre en compte ces facteurs sociétaux s'impose. Samuel Huntington's "Clash of Civilizations" thesis still remains influential 15 years after its formulation. It has many detractors who nonetheless employ the term "civilization" enthusiastically themselves, even though the concept is vague and tricky to handle. Future conflicts in the field of socio-cultural factors, values and beliefs bring with them some genuine geopolitical dangers. The question of cultural identities and hybridity is becoming a key element in understanding fault lines and tensions both within countries and internationally. The great danger is that, 30 years from now, Huntington's argument will have been refuted in scholarly and intellectual circles, but will be proved correct in reality. However this may be, there is a need for a geostrategic perspective in foresight studies within which these societal factors can be taken into account.

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