Ce quatrième volume de la biographie du P de Lubac couvre les années 1960 à 1991. Il relate une période incroyablement féconde de sa vie : il travaille à la rédaction d'oeuvres colossales comme Exégèse médiévale (4 vol) et La Postérité spirituelle de Joachim de Flore (2 vol), La Foi chrétienne, Les Eglises particulières dans l'Eglise universelle, consacre de nombreux travaux à la défense du P Teilhard, participe à la fondation de la revue théologique internationale Communio. On y découvre aussi les relations d'estime, de confiance et d'amitié qu'il entretint avec Hans Urs von Balthasar et avec Jean XXIII, Paul VI, Karol Wojtyla (Jean-Paul II). On perçoit plus clairement l'influence discrète mais décisive de Henri de Lubac autour des constitutions Dei Verbum, Lumen gentium et Gaudium et spes. Et cinquante ans après le Concile, on s'étonne de l'actualité de la théologie qu'il défendit. Libre et équilibrée, elle résiste à toute forme de pensée totalitaire ou extrémiste. Ces pages brossent également le portrait d'un homme affaibli par les maladies, mais tout entier donné à défendre l'Eglise du Christ. Jusqu'au bout, le P de Lubac tenta d'éclairer les voies parfois insoupçonnées, et souvent difficiles, qui mènent l'homme à Dieu.

Henri de Lubac - Tome 4, Concile et après-Concile (1960-1991)

De la naissance à la démobilisation de Henri de Lubac, nous ignorions presque tout. Avec ce premier volume commence un long parcours à travers la vie et l'oeuvre du cardinal. Grâce aux sources inédites qu'il a réunies et étudiées, le P. Georges Chantraine brosse l'histoire attachante et dramatique d'un homme pudique, grand penseur et grand théologien. 

Né dans une famille légitimiste ralliée à la République, Henri suit ses études à Bourg-en-Bresse, à Lyon et ensuite au collège jésuite de Mongré. Lecteur précoce (Dostoïevski, Claudel, Péguy), il est très tôt attiré par la réflexion métaphysique. Il suit une année de droit à la faculté catholique de Lyon, s'intéresse aux mouvements de son temps et anime le « Bulletin de la Société Brunetière ». Vient le temps du noviciat à St Leonards (Sussex) et l'apprentissage de la vie religieuse. De grandes personnalités le marqueront : les PP. Joseph Huby et Auguste Valensin. Après deux ans de noviciat, il est mobilisé pour quatre ans et demi, à partir d'avril 1915 jusqu'au 25 septembre 1919. Il connaît le front (Argonne, Verdun, la Somme, le mont Cornillet en Champagne). En novembre 1917, il est victime d'une blessure à l'oreille qui le fera souffrir sa vie durant. Promu sous-lieutenant à la fin de la guerre, il quitte l'armée, fort d'une nouvelle expérience décisive faite de rencontres humaines qui le renforceront dans sa foi, malgré les « terribles nuits d'angoisse et de doute ».

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