Alors que l'Image d'Epinal et les dessins de presse ont leurs historiens, la carte postale illustrée reste généralement négligée. Son étude livre pourtant des enseignements essentiels. Mode majeur de communication, à la portée de toutes les bourses, elle fait découvrir le monde et témoigne des modes qui passent. L'image, tout comme le texte dont elle est le support, révèle aussi les mentalités et les préoccupations de la société qui la produit. Entre l'affaire Dreyfus et la Shoah, tous les aspects de la judéophobie sont véhiculés par ce puissant vecteur populaire. Les éditeurs exploitent sans vergogne les poncifs les plus éculés : le Juif contre l'Eglise, contre la nation et contre l'armée, le Juif ploutocrate, le Juif pouilleux et le Juif nouveau riche. Nez crochu, bouche lippue, couteau à la main ou cigare aux lèvres, le Juif pratique le crime rituel ou se livre aux pires trafics. Au verso du bristol, la violence des textes manuscrits est parfois proprement stupéfiante. Il arrive aussi que le rédacteur ne fasse pas la moindre allusion à l'illustration de la carte qu'il envoie, ce qui n'est pas moins révélateur de la banalité de l'antisémitisme à l'époque. Après un aperçu historique, plus de 500 cartes postales sont présentées. Leur but avoué est de diffuser au mieux, le mépris, au pire, la haine de l'Autre qui a mené aux crimes nazis.

La carte postale antisémite - De l'affaire Dreyfus à la Shoah

La carte postale ancienne, support narratif de plus en plus utilisé, constitue une documentation inédite sur la vie juive en Belgique, encore méconnue du public, contrairement à la France ou à l'Allemagne qui ont déjà consacré nombre d'ouvrages et d'expositions à ce médium. Pour la première fois, une telle iconographie projette un éclairage particulier sur l'histoire des Juifs en Belgique dans les domaines aussi divers que la toponymie, les célébrités, les activités professionnelles, les événements, l'anti-judaïsme chrétien et l'antisémitisme politique, ou bien encore les fêtes et les institutions religieuses. Petits commerçants ou industriels, personnalités communautaires ou simples quidams, détails anecdotiques ou histoire officielle, la carte postale nous offre un kaléidoscope du judaïsme belge. Ainsi peut-on rencontrer, au détour d'une rue des Juifs de Wallonie ou de Flandre, aussi bien les Cahen d'Anvers, les Lambert, les Rothschild ou les Bischoffsheim, que le général Louis Bernheim, le grand-rabbin Aristide Astruc, ou l'écrivain Francis de Croisset, pour ne citer que les plus renommés. Plus de deux cent-soixante petits bristols illustrés, issus de collections publiques et privées sont ici rassemblés et présentés au lecteur.

Une mémoire de papier - Images de la vie juive en Belgique, cartes postales XIXe-XXe siècles

Yiddishland

Sépharades et Juifs d'ailleurs

Au moment de l'affaire Dreyfus, la judéophobie refoulée d'une bonne partie de la population : nostalgiques de l'Ancien Régime, socialistes héritiers de Proudhon et des blanquistes comme chrétiens qui ne voient dans les Juifs qu'un peuple «déicide» s'exprime librement. On assiste alors à une véritable diffusion en force de la carte postale antisémite.Tous les aspects de la haine des Juifs sont véhiculés par ce puissant vecteur populaire, et ce jusque durant la Deuxième Guerre mondiale. Les éditeurs exploitent sans vergogne les poncifs les, plus éculés : ceux du Juif contre l'Église, contre la Nation et contre l'armée, ceux du Juif ploutocrate, du Juif pouilleux et du Juif nouveau riche. Nez crochu,bouche lippue, le regard torve, le Juif, couteau à la main ou cigare aux lèvres, pratique le crime rituel, se livre aux pires trafics ou complote afin de devenir le maître du monde.Au verso du bristol, la violence des textes manuscrits est parfois stupéfiante. Il arrive aussi que les rédacteurs ne fassent pas la moindre allusion à l'illustration de la carte qu'ils envoient, ce qui n'est pas moins révélateur de la banalité de l'antisémitisme à l'époque.Après un aperçu historique, des textes explicatifs offrent aux lecteurs plus de 500 reproductions de cartes postales dont le but avoué est de diffuser, au mieux le mépris, au pire la haine de l'Autre ayant mené aux crimes nazis.

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