A chaque grande ville dans le monde est associé le nom d'un musée important : Paris et le Louvre, Londres et la National Gallery, New York et le Metropolitan, Rome et le musée du Vatican ou encore Florence et les Offices. A Venise, c'est différent. La ville entière est un immense musée. Partout, des Galeries de l'Accademia au Palais des Doges, de la Ca'Rezzonico au musée Correr, de la Ca'd'Oro à la Scuola San Rocco, le visiteur pourra admirer des œuvres qui constituent un prestigieux patrimoine mondial. Les musées ne sont pas les seuls témoins de la Renaissance italienne, de la peinture flamande du XVIIe siècle, des paysagistes du XVIIIe siècle ou des plus célèbres peintres d'Italie et même d'Europe. Les palais et les églises regorgent de trésors laissés par d'illustres artistes tels Carpaccio, Bellini, Tintoret, Titien, ou encore Véronèse qui a peint de nombreuses scènes mythologiques et commémoratives à la gloire de Venise. On croisera encore les noms de Lotto, Piero di Cosimo, Piero della Francesca, Pontormo, Memling, Jérôme Bosch, Quentin Metsis, Van Dyck... La surprise que nous réserve Venise et ses musées réside aussi dans la présence d'un nombre considérable d'artistes modernes comme Picasso, Braque, Léger, Kandinsky, Mondrian, Klimt, Klee, Bacon et bien d'autres encore. En refermant ce superbe livre, le lecteur imaginera Venise comme un immense atlas des routes de l'humanité où la beauté règne en souveraine.

La peinture dans les musées de Venise

Figure éminente et originale dans l'histoire de la peinture vénitienne du xve siècle, Vittore Carpaccio (Venise, vers 1460-1526) est un artiste dont les origines et la formation demeurent mystérieuses.
On pense cependant qu'il subit l'influence de Bellini et d'Antonello de Messine, et qu'il entretint des rapports avec l'art flamand et avec des zones artistiques étrangères à la Vénétie.

Le cycle de l'Histoire de Sainte Ursule fut exécuté entre 1490 et 1496 pour la Scuola di Sant'Orsola à Venise, anciennement située à côté de l'abside de la basilique de San Giovanni e Paolo. Il constitue l'une des oeuvres les plus novatrices et originales du peintre.

Cette série de huit peintures évoque divers épisodes de la vie de la sainte, inspirés par la Lé~Zendë dorée de Jacques de Voragine : Ai-i-ii,ée des Ambassadeurs anglais auprès dit roi de Bretagne, Rencontre des fiancés et départ en pèlerinage, Rêve de la sainte...
Carpaccio met ici en oeuvre une nouvelle forme narrative proche des suites de tapisseries septentrionales, qu'il enrichit de multiples anecdotes et inventions formelles. Les différentes scènes se déroulent dans le cadre pittoresque des fêtes vénitiennes, mais il n'hésite pas à y mêler tout un monde imaginaire fait de rêve et de fantaisie.

Aujourd'hui, les peintures sont conservées à l'Accademia de Venise, et présentées dans un ordre d'exécution qui ne correspond pas au développement historique des différents épisodes.
Ce livre se propose de reconstruire la séquence originale ; un exercice auquel auparavant de nombreux historiens de l'art et de spécialistes d'iconologie se sont mesurés.

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