La juridicisation croissante de notre vie publique et le fonctionnement  de l'Etat de droit ont rendu nécessaire de reposer la question des modes  de raisonnement fondant désormais les décisions judiciaires, de plus en  plus importantes, de plus en plus nombreuses, qui régissent notre  activité quotidienne. L'enjeu n'en est pas négligeable. Au-delà d'une  vision technologique du droit - le droit, une technique, un outil...  -, c'est aussi, et de manière peut-être plus inquiétante, une vision  plus politique qui en est souvent suggérée : la mort annoncée du droit  comme technique autonome, capable de résister au politique - simple  habillage, habile camouflage, d'une décision dont la motivation ne  serait jamais - ne pourrait jamais être - mise en échec, orientée, ou  commandée par les contraintes du droit. Entre positivisme et réalisme,  l'oscillation risque d'être catastrophique. Entre ces deux abîmes, cet  ouvrage tente d'ouvrir les voies d'une réflexion rigoureuse et  scientifique sur les moyens intellectuels les plus nécessaires à  l'affirmation - et à l'affermissement - de l'Etat de droit.

Raisonnement juridique et interprétation

Définir le Droit, pour mieux en maîtriser la pratique et l'utilisation. La définition du Droit est, dans la doctrine dominante, tout inspirée d'une conception théologique de la loi et marquée de réminiscence du sacré. La loi, parole de Dieu, ou de son substitut laïque, l'État. Sacralisation de la Loi, théologie de la Parole qui est portée à élever la parole au-dessus de l'écriture et à considérer que, puisque la loi est parole, elle est - comme la parole de Celui qui l'a proférée - vérité, insusceptible de variation dans son expression, ni son interprétation. Ce qui se trouve ainsi fondé, c'est l'univocité de la loi, la rigueur de ses méthodes d'interprétation, le syllogisme implacable qui aboutit à la solution, la seule solution susceptible de s'imposer au sujet de droit - qui n'est jamais sujet, mais assujetti. Mais si la loi était en vérité, plus que parole, écriture ? Et non seulement parole et écriture. Mais encore silence ? Et si, dans son silence et l'absence qu'elle installe au coeur de l'État, la loi était alors plus présente et plus prégnante que quand elle est présente et qu'elle trouve son expression dans la parole ou l'écriture ? A ce moment, devançant et précédant toute loi, elle serait l'unique et l'anonyme auquel Blanchot a su donner un nom : plus anonyme que Dieu, plus imposante que Lui, elle serait alors - définitivement - le Très-Haut.

Les noms de la loi

With the financial meltdown and the economic crisis in their fifth year already no one can any longer be in doubt about their exceptional gravity, their truly global impact and their profound effects hurting vulnerable groups and the very poor especially. As the world looks for an exit from this economic crisis - the worst in eight decades - the focus of attention is naturally on the causes, the factors that account for its wide reach and severity, as well as on strategies that might bring it to a closure. The quest for exit strategies is at the very centre of the issues and concerns explored in the present volume, produced by the IIAS. Like the preceding volumes, but even more emphatically, this volume, representing a collective endeavour of scholars and practitioners from many parts of the globe, finds cause to lay the blame, for our difficult predicament, on the institutional deficit, the policies, the practices and values that have followed in the trail of a highly misleading and erroneous model of governance. The « Market Model of Governance » as it is known, sought to reform, the structures and culture of administration and government in private sector ways. While instrumental values like efficiency and effectiveness were raised and praised profusely, those of democratic governance were discounted by comparison. In particular, integrity, the rule of law and due process, equity, legality and public service professionalism suffered a steep decline, in several parts of the world. Likewise, the invasion and the capture of public space, inevitably led to an unprecedented surge of greed, abuse and corruption that contributed directly to the crisis which is upon us. Looking for exit strategies, as its title aptly suggests, the present volume offers a rich menu of ideas drawn from the current experience of all the world´s main regions. Not surprisingly, two concepts stand out throughout the book as necessary correctives, as well as pressing remedies to the world´s ongoing malaise. They call for the recapture of our common administrative space and the reaffirmation of the values and virtues appropriate for democratic governance. To the IIAS, none perhaps are more important than public service professionalism and none other can contribute more effectively to the reform and consolidation of sound institutions for national, sub national, global and regional governance. For these reasons, at this juncture, the new volume like the others should be featured in every public library and become a vademecum of all scholars and practitioners of public administration and politics around the world.

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