Ce dictionnaire biographique offre un panorama de la sculpture française autour de 1900. Il étudie l'oeuvre de soixante artistes partageant un goût prononcé pour l'expression du mouvement, de la puissance et de la grâce, au point d'être qualifiés de néobaroques Les plus célèbres, comme Dalou ou Falguière, comptent parmi les figures majeures de l'histoire de l'art français durant la seconde moitié du XIXe siècle. D'autres, comme Félix Charpentier ou Georges Récipon, participèrent aux chantiers les plus prestigieux de la Belle Epoque, comme le Monument aux Girondins à Bordeaux ou le pont Alexandre III et le Grand Palais à Paris. Quant aux sculpteurs les plus modestes, comme Eugène Marioton ou Emile Picault, ils surent renouer avec la tradition décorative du XVIIIe siècle afin d'orner de leurs statuettes les salons de la bourgeoisie 1900. La plupart furent au service d'une Troisième République triomphante, soucieuse d'égaler la monarchie d'Ancien Régime par la splendeur de son mécénat artistique. Tous sont les dignes représentants d'une école française de sculpture dont l'excellence reconnue suscita des commandes jusqu'en Russie ou en Amérique latine. Cet ouvrage comprend un index des noms de personnes et de lieux et une bibliographie.

Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914)

Le 1er août 1892, Léon Deschamps lance dans La Plume une souscription pour un monument en hommage à Baudelaire : Rodin " a déjà accepté d'exécuter le travail que le comité décidera de lui confier, médaillon ou buste ". Leconte de Lisle préside le comité. Mallarmé s'active pour trouver des souscripteurs. Le projet est en bonne voie. Mais la sentinelle de l'ordre littéraire veille : Ferdinand Brunetière donne l'assaut le let septembre, dans la Revue des deux mondes. La polémique qui s'ensuit durant quelques mois, et dont nous suivons la trace dans les revues et journaux, ne tourne pas à l'avantage du critique auprès des jeunes poètes, fédérés dans leur baudelairisme, mais elle contribue à le faire élire à l'Académie française et à compromettre le projet. La querelle s'apaise. Les souscripteurs se dispersent. Le budget stagne. Rodin renonce. Un monument sculpté par un artiste moins célèbre, José de Charmoy, sera inauguré dix ans plus tard, au cimetière Montparnasse.

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