En 1932 Albert Londres, disparaissait tragiquement en mer. Reporter de terrain, l'homme a parcouru le monde pour enquêter, alerter, dénoncer. Considéré grâce à ses écrits comme l'un des plus grands noms de l'histoire de la presse, il est aussi l'auteur de quelque 800 photographies illustrant ses enquêtes, certaines publiées ici pour la première fois. Par l'écrit, Albert Londres dénonce. Par l'image, il prouve - accompagnant ainsi l'essor de l'image dans l'information et l'émergence du photojournalisme. Ce livre est donc à la fois une plongée dans l'histoire du début du XXe siècle, un voyage aux origines du journalisme contemporain, et une réflexion sur le rôle qu'y joue l'image. Il est accompagné d'un texte d'Hervé Brusini, journaliste, président et ancien lauréat du Prix Albert Londres.

Albert Londres et la photographie

La question se pose : « Mais pour qui travaillez-vous ? ». Être journaliste aujourd'hui c'est se confronter à ce questionnement. Le public exige une clarification et un engagement. On pourrait caricaturer cette injonction si elle n'était pas collective et redoutable pour les démocraties. Poser cette question amène à découvrir et s'interroger sur des vies de journalistes. Être reporter c'est aller, voir, recouper, raconter... Femmes et hommes persuadés que le reportage est le gage déterminant d'une production de vérité. Le terrain devient le lieu essentiel pour constater les combats à mener, à l'instar d'Albert Londres, dont ils sont toutes et tous lauréats. Écoutez-les, lisez-les, la sincérité guide la plume qu'ils plongent dans la plaie du journalisme.

Cet ouvrage rassemble les contributions des différents lauréats du prix Albert-Londres : Feurat Alani ; Margaux Benn ; Hervé Brusini ; Ksenia Bolchakova ; Sophie Bouillon ; Doan Bui ; Victor Castanet ; Christine Clerc ; Patrick De Saint-Exupéry ; Samuel Forey ; Caroline Hayek ; Adrien Jaulmes ; Catherine Jentile de Canecaude ; Allan Kaval ; Sammy Ketz ; Manon Loizeau ; Alain Louyot ; Jean-Paul Mari ; Delphine Minoui ; Anne Nivat ; Philippe Pujol et Olivier Weber.

Pour qui travaillent les journalistes ?

Ils disent tous la même chose ! Simple impression ou redoutable réalité? La vérification de cette présumée " copie conforme " exige que l'on aille y voir de près. Prenons une journée d'information, un 3 octobre au hasard, et constatons que des années cinquante à aujourd'hui, l'art de produire de la similitude dans le choix et le traitement des nouvelles s'est bel et bien généralisé.Le regard du journaliste a changé sur ce qui a toujours été sa raison d'être, à savoir l'événement. Aujourd'hui, on l'examine, on le mesure, on le met en série... tant et si bien que le débat et la controverse deviennent plus importants que les faits eux-mêmes. Comment expliquer cette évolution du journalisme, à l'originie de la crise de confiance qui le mine désormais ? Formation déficiente ? Délit de connivence ? Exigence de vitesse due aux nouveaux médias ? Effets pervers de la concurrence ?... Au bout du compte, la copie conforme menace notre démocratie, ébranlant un de ses piliers, en produisant une parole toujours plus douce et univoque. Mais l'analyse approfondie permet d'envisager la riposte, les nouveaux moyens - internet notamment - contraignent à l'examen de conscience et à la modification des pratiques professionnelles, pour le meilleur sans doute.

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